Le Service commercial de l’ambassade du Vietnam en France a organisé le 14 décembre à Paris une table ronde intitulée "Economie du Vietnam et de la France: Bilan 2014 & perspectives 2015". De nombreux chercheurs, experts et économistes vietnamiens et français ont participé à cette manifestation.

Dans le but d’aider les deux économies à surmonter cette période difficile à cause de la crise économique qui se prolonge et de favoriser les échanges et la coopération économiques, les participants ont donné des évaluations sur les résultats en 2014 et les perspectives pour 2015 tout en avançant des politiques et mécanismes susceptibles de promouvoir la coopération bilatérale.

Ils sont tombés d’accord sur le fait que les relations économiques et commerciales entre le Vietnam et la France ne sont pas encore à la hauteur des bonnes relations entre les deux pays, notamment les relations de partenariat définies en septembre 2013 lors de la visite du Premier ministre Nguyen Tan Dung en France. En effet, certains résultats ont été obtenus en termes d'échanges économiques, cependant de nombreuses potentialités restent inexploitées. A l’heure actuelle, la France est le premier bailleur de fonds européen pour le Vietnam et le 3e donateur bilatéral en terme d’aide publique au développement. Selon les prévisions, l’année prochaine, l’économie vietnamienne se redressera à un rythme plus rapide grâce aux politiques d'amélioration de l’environnement d’investissement et d’affaires.

Prenant la parole à cette occasion, le conseiller commercial Nguyen Canh Cuong a souligné les belles perspectives pour les exportations en 2015 si le Vietnam et l’Union européenne parviennent à signer l’Accord de libre-échange. La dernière négociation aura lieu en mars prochain. Les engagements en terme de baisse d'impôts, de protection des investissements et de la propriété intellectuelle encourageront les entreprises vietnamiennes et européennes, dont les françaises, à accroître échanges et investissements.

Le conseiller commercial a appris également que durant 2014, les exportations vietnamiennes vers la France ont connu une légère augmentation alors que les exportations françaises vers le Vietnam ont très peu progressé. Les causes : les entreprises françaises ne sont pas sorties de la crise et n’ont pas adopté de stratégies idoines pour pénétrer le marché vietnamien.

Cette analyse a été partagée par M. Bruno Rigal, chef du Service de conseil en notation et en octroi de capital au sein de la banque Natixis. Pour lui, plusieurs entreprises françaises ont raté l’occasion d’invertir au Vietnam parce qu’elles n'ont pas vu les opportunités que représente un pays émergent comme le Vietnam. Citant le ministère vietnamien du Plan et de l’Investissement, il a appris que ces 25 dernières années, le Vietnam a attiré 218 milliards de dollars d’investissement direct étranger, et durant 9 premiers mois de cette année, 11,2 milliards de dollars, "ce qui prouve que le Vietnam reste un marché attrayant pour les investisseurs étrangers", a-t-il remarqué.

Jacques Faurvel, conseiller du président du groupe de distribution Casino, le groupe qui a connu un grand succès au Vietnam en investissant dans la chaîne de supermarchés Big C, a révélé: "Le 1er supermarché Big C a été inauguré en 1998 à Ho Chi Minh-Ville. A l’heure actuelle, le groupe compte 30 supermarchés et près de 9.000 employés sur tout le territoire vietnamien. Parmi les employés, une vingtaine sont Français, tous les autres sont Vietnamiens." Et d’ajouter: "Nous bénéficions toujours du soutien des autorités locales dans nos projets d’investissement. Notre succès montre que les investisseurs étrangers ont toujours leur place au Vietnam".

Jean-Philippe Eglinger, directeur de la compagnie "Việt-Pháp Stratégies", a estimé que les PME françaises, notamment dans l’agro-alimentaire, la santé-pharmacie, le traitement des déchets..., ont plus de chances de réussir si elles s’associent ou établissent un partenariat avec les entreprises vietnamiennes dont la taille leur convient. Selon lui, ce mode d’investissement marche bien parce qu’il permet aux entreprises françaises de savoir quels sont les besoins du Vietnam alors que les entreprises vietnamiennes de leur côté peuvent profiter du savoir-faire ainsi que des valeurs d’expertise des entreprises françaises pour rehausser la qualité de leurs services.

Les participants ont convenu que dans le contexte actuel difficile, les entreprises vietnamiennes comme françaises doivent faire valoir leur dynamisme, leur innovation et leur persévérance tout en s’appuyant sur les mécanismes existants entre les deux pays, à savoir l’Agence française pour le développement des entreprises (UBI-FRANCE) ou le Service commercial de l’ambassade du Vietnam en France pour mettre à profit leurs expériences, ce pour surmonter les contraintes, trouver des opportunités et réussir leur investissement.-VNA