Relever les défis de l’eau, une priorité nationale

Les Nations unies estiment que près de 52% de la population mondiale pourrait subir les effets d’une pénurie en eau d’ici 2050. La raréfaction de la ressource oblige le Vietnam à une gestion intégrée et éq
Relever les défis de l’eau, une priorité nationale ảnh 1Le canal 14, grand ouvrage hydraulique assurant l’irrigation de 37.500 ha de rizières à l’est de la province de Tiên Giang (delta du Mékong), est presque à sec. Photo : VNA/CVN

Hanoi (VNA) - Les Nations unies estiment que près de 52% de la population mondiale pourrait subir les effets d’une pénurie en eau d’ici 2050. La raréfaction de la ressource oblige le Vietnam à une gestion intégrée et équitable.

Depuis plus d’un mois, plus d’un millier de familles dans la commune de Long Hai, district insulaire de Phu Quy, province de Binh Thuân (Centre), manquent d’eau douce. La principale source d’approvisionnement pour répondre à leurs besoins quotidiens est l’usine d’eau de Long Hai. Cependant, bien qu’elle fonctionne à plein régime, sa capacité de 120 m3 par jour est insuffisante. On doit recourir aux puits et aux camions-citernes. La plupart des puits sont soit à sec soit salinisés.

À Phu Quy, l’approvisionnement en eau douce vient des puits creusés à la main et de la capatation d’eau de pluie. Un récent rapport du Comité populaire du district montre que l’an dernier, la pluviométrie sur l’île n’avait été que de 1.115 mm, soit 880 mm de moins qu’en 2018. Pire encore, depuis le début de cette année, aucune pluie n’est tombée.

En première ligne du changement climatique

Le Vietnam n’a pas encore atteint le niveau pour figurer dans la liste des pays présentant un "stress hydrique", comme l’a souligné l’Institut des ressources mondiales (WRI) dans son rapport rendu public en août 2019. Mais, la raréfation des ressources en eau est de plus en plus prégnante, notamment dans les régions les plus vulnérables au changement climatique que sont le delta du Mékong et le Centre.

En effet, les ressources hydriques du pays ont tendance à diminuer en raison de la faible pluviométrie et de l’instrusion saline. L’autre grand facteur de raréfaction est l’accroissement des pollutions d’origine urbaine, industrielle ou agricole. D’après le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, le Vietnam compte 108 bassins fluviaux et environ 830-840 milliards de mètres cubes de nappes phréatiques. Mais en 2025, ce volume serait respectivement de 96%, en 2070 de 90% et en 2100 de 86%.

Sans changements, la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique du pays est compromise. Ceci exige des réponses tous azimuts : meilleure connaissance des ressources, création d’infrastructures de stockage et de traitement des eaux usées, maîtrise de la consommation et des pollutions, réexamen des politiques agricoles, nouvelles méthodes d’arbitrage entre des usagers qui entreront de plus en plus en conflit...

Si l’eau est une ressource renouvelable, c’est aussi une ressource limitée. Pour assurer la sécurité de l’eau, les experts estiment que le pays doit protéger ses systèmes hydriques vulnérables, sécuriser l’accès à l’eau et veiller à une gestion intégrée et équitable à tous les niveaux, protéger et restaurer les écosystèmes (montagnes, forêts, marécages, rivières, aquifères et lacs).

Pour une gestion efficace de l’or bleu

En décembre dernier, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a donné le feu vert sur l’élaboration d’un schéma directeur d’aménagement des ressources en eau pour la période 2021-2030, vision 2050, et l’a confiée au ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement. Ce dernier a pour tâche de collaborer avec les services compétents et les ministères concernés pour sa mise en œuvre le plus tôt possible.

Le gouvernement vient de publier l’arrêté N°36/2020 sur les sanctions contre les violations administratives dans le domaine des ressources en eau. L’amende maximale pour une infraction s’élève à 250 millions de dôngs pour les particuliers et 500 millions de dôngs pour les organisations. Cet arrêté entrera en vigueur le 10 mai prochain.

"Il est nécessaire de renforcer la coopération internationale dans la gestion des ressources en eau", a déclaré le vice-ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Lê Công Thành, lors d’une récente réunion tenue à Hanoï. Il a notamment souligné l’importance de la collaboration entre les pays riverains du Mékong, artère vitale de l’Asie du Sud-Est et source d’approvisionnement en eau capitale pour le Vietnam.

Selon lui, le Bureau permanent de la Commission du Mékong du Vietnam devra continuer de dynamiser ses activités au sein de la Commission du Mékong et profiter des expériences internationales. L’an dernier, ledit bureau a agit fortement en vue d’éveiller la conscience des pays concernés dans la protection des ressources en eau. Il a coopéré avec les pays membres de la Commission du Mékong pour mener à bien des recherches sur l’impact des activités d’exploitation et d’utilisation des ressources en eau dans le bassin du Mékong.

Le Vietnam a maintenu avec le Cambodge une notification régulière sur la gestion des barrages hydroélectriques sur les fleuves Sesan et Srepok. Avec le Laos, il a effectué des consultations autour d’un projet de barrage hydroélectrique sur le Mékong à Pak Lay et Luang Prabang.

Près de 52% de la population menacée
 
Ce n’est pas par harsard que les Nations unies ont choisi le thème "L’eau et le changement climatique" pour la Journée mondiale de l’eau (22 mars) 2020. Dans un récent rapport, les Nations unies estiment que près de 52% de la population mondiale pourrait d’ici 2050 subir les effets d’une pénurie d’eau.

La planète se dirige vers une importante pénurie d’eau, s’alarment aussi les chercheurs du l’Institut des ressources mondiales (WRI). À l’horizon 2030, environ 470 millions de personnes seront en proie à un manque d’eau avec, dans la foulée, des répercussions sur la santé publique et des troubles sociaux. Le WRI a publié un rapport alarmant sur les ressources en eau de la planète le 6 août 2019. Dix-sept pays se trouvent actuellement en situation de "stress hydrique extrêmement grave", c’est-à-dire qu’ils consomment presque la totalité de l’eau dont ils disposent.

"L’agriculture, l’industrie et les municipalités absorbent 80% de la surface disponible et des eaux souterraines lors d’une année moyenne" dans les dix-sept pays concernés (Qatar, Israël, Liban, Iran, Jordanie, Libye, Koweït, Arabie saoudite, Érythrée, Émirats arabes unis, Saint-Marin, Bahreïn, Pakistan, Turkménistan, Oman, Botswana et Inde), principalement situés au Moyen-Orient et au Nord de l’Afrique, précise le rapport. "La pénurie en eau est la plus grande crise dont personne ne parle. Ses conséquences prennent la forme d’insécurité alimentaire, de conflits, de migrations, et d’instabilité financière", a déclaré Andrew Steer, Pdg du WRI. -CVN/VNA

Voir plus

De graves inondations dans la province de Khanh Hoa ont submergé de nombreuses maisons. Photo: VNA

Le PM exige une action rapide face aux inondations dans le Centre

Dans son télégramme officiel n°219/CD-TTg adressé aux provinces et villes de Hà Tınh, Quang Tri, Huê, Dà Nang, Quang Ngai, Gia Lai, Dak Lak, Khanh Hoa et Lâm Dông, ainsi qu’aux ministres, aux directeurs des agences ministérielles, aux organes gouvernementaux et au Bureau du Comité directeur national de la défense civile, le Premier ministre a demandé la mise en œuvre immédiate des mesures essentielles pour protéger les populations, la protection de la vie humaine étant la priorité absolue.

Le PM demande renforcer la préparation aux inondations dans le Centre. Photo : VNA

Le PM demande renforcer la préparation aux inondations dans le Centre

Le Premier ministre Pham Minh Chinh a exhorté les présidents des comités populaires provinciaux et municipaux, de Hà Tinh à Khanh Hoa, à suivre de près, à actualiser et à diffuser rapidement les informations relatives aux prévisions de pluie et d’inondations, afin que les habitants puissent prendre les précautions nécessaires à temps et ne soient pas pris au dépourvu.

Un point d'érosion de talus sur la route Hô Chi Minh traversant la province de Quang Tri. Photo : VNA

Risques de crues au Centre et vague de froid intense attendue au Nord

Le Centre national de prévisions hydrométéorologiques (NCHMF) a lancé une alerte concernant une double menace climatique touchant le Vietnam. Alors que le Centre est confrontée à une nouvelle période de fortes pluies et de risques de crues, le Nord du pays s'apprête à connaître l'épisode de froid le plus vigoureux de ce début de saison hivernale.

Le Centre national de prévision hydrométéorologique prévoit un nouvel épisode de froid la semaine prochaine dans le Nord. Photo : VNA

Le froid va faire son retour sur le Nord et le Centre la semaine prochaine

À partir du 17 novembre, l’air froid touchera les régions à l’est du Nord et au nord du Centre, avant de s’étendre à l’ouest du Nord et au centre du Centre. Sur terre, les vents du nord-est atteindront les forces 3 à 4 (12 à 28 km/h), et les zones côtières les forces 4 à 5 (20 à 38 km/h).

Des jeunes plantent des palétuviers dans la zone forestière côtière protégée. Photo : VNA

S’adapter activement au changement climatique, un fondement du développement socio-économique

Le projet de documents du 14e Congrès national du Parti introduit de nouveaux contenus axés sur la protection de l’environnement et l’adaptation efficace au changement climatique. Il met l’accent sur la construction d’institutions favorisant le développement d’une économie verte et circulaire, considérée comme une mission centrale étroitement liée au développement socio-économique du pays.

Des maisons de la commune de Xuân Canh, dans la province de Dak Lak, se sont complètement effondrées. Photo : VNA

Le typhon Kalmaegi cause de lourds dégâts

Selon le Département de gestion des digues et de prévention des catastrophes, les intempéries ont entraîné, jusqu'à 8 h00 le 8 novembre, l'effondrement de 245 maisons et endommagé plus de 26 200 habitations, soit une hausse de près de 8 700 unités par rapport à la veille. 

Nguyen Thi Vang est la membre la plus âgée du groupe coopératif de récupération et de recyclage de déchets du quartier d'An Dong, dans l’ancienne ville de Hue (province de Thua Thien – Hue). Photo d’archives

Huê construit un modèle d’économie circulaire à partir des déchets

Le modèle des coopératives de récupérateurs de déchets à Huê transforme en profondeur la gestion urbaine des déchets. Issues du secteur informel, ces femmes autrefois appelées « ramasseuses de ferraille » deviennent aujourd’hui de véritables « guerrières vertes » connectées, utilisant l’application mGreen et intégrées à la chaîne d’approvisionnement du recyclage.

Maisons inondées par le typhon et les pluies dilurviennes. Photo : VNA

Typhon Kalmaegi : Mobilisation massive pour réparer les dégâts dans le Centre et les Hauts Plateaux

Le typhon Kalmaegi (le 13ᵉ en Mer Orientale en 2025) s’est affaibli en dépression tropicale ce matin avant de se dissiper progressivement vers l’ouest-nord-ouest. Malgré son affaiblissement, son passage a laissé derrière lui un lourd tribut dans les provinces du Centre et des Hauts Plateaux, notamment Gia Lai, Quang Ngai et Dak Lak, où les autorités locales concentrent leurs efforts pour remédier aux conséquences.

En raison du typhon, de nombreux arbres ont été cassés dans le quartier de Buon Ma Thuot, province de Dak Lak. Photo : VNA

Kalmaegi s’affaiblit mais continue de provoquer de fortes pluies au Centre

Selon le Centre national de prévision hydrométéorologique, en début de matinée du 7 novembre, la dépression tropicale issue du typhon Kalmaegi (le 13e frappant le Vietnam en 2025) s’est affaiblie en une zone de basse pression sur le sud du Laos. Au cours des 12 heures à venir, cette zone devrait poursuivre sa trajectoire vers l’ouest-nord-ouest avant de se dissiper complètement. Il s’agit du dernier bulletin concernant le typhon Kalmaegi.