Quang Ninh: Hung Hoc sauvegarde la production de bateaux de peche hinh anh 1Nguyên Anh Sau, villageois de Nam Hoà, dans la province de Quang Ninh, avec la maquette d’une embarcation en bambou.

Quang Ninh (VNA) - Depuis longtemps, le village de Hung Hoc dans la province de Quang Ninh est réputé pour la production d’engins de pêche, dont des embarcations en bambou. Nombreux sont les artisans qui s’efforcent de préserver ce métier par crainte qu’il ne disparaisse un jour.

Le village de Hung Hoc, commune de Nam Hòa, district de Quang Yên, dans la province septentrionale de Quang Ninh, développe depuis une centaine d’années la production de bateaux de pêche. En longeant le village, on peut observer les maisons décorées par des outils et engins halieutiques, les ateliers de barques en bambou.

En retraçant l’histoire de Hung Hoc, Hoàng Van Vinh, l’un des représentants du village, indique que son origine remonte au XVe siècle. Tiên Công, de la province de Hai Duong, est le tout premier à avoir inventé ce métier. Fabricant de verveux, il a en conçu pour la récolte des fruits de mer et a transmis son savoir à ses descendants et des habitants du village. Ces derniers exerçaient cette activité pendant leur temps libre afin d’avoir une source de revenu supplémentaire.

Quelques temps plus tard, ils ont élargi leur gamme et se sont lancés dans la production d’embarcations en bambou pour la pêche et le transport. Puis progressivement, la conception de ces engins est devenue le métier traditionnel du village de Hung Hoc.

Selon Nguyên Anh Sau, un artisan qui exerce cette activité depuis plus de 40 ans, la qualité de la matière première détermine celle du produit. "Le bambou est soigneusement sélectionné en forêt. Avec de la technicité et une grande habileté, les tiges sont taillées à la main et traitées avant l’assemblage. Ainsi, les bateaux de pêche fabriqués à Hung Hoc sont non seulement beaux mais surtout durables", a-t-il souligné, avec fierté.

Par ailleurs, Nguyên Anh Sau a conçu en 2011 des maquettes de ce moyen de transport à l’occasion d’une exposition. Son foyer est le lieu du village le plus fréquenté par les touristes. L’artisan propose ses verveux sous forme d’abat-jour comme objet de décoration pour les hôtels et restaurants.

Un avenir incertain

Nguyên Van Vo est le patron d’un atelier d’embarcations en bambou très populaire dans la commune de Nam Hòa. Il est l’une des rares personnes à avoir investi une grosse somme pour disposer d’un grand atelier, d’équipements et de machines modernes dans le but de fabriquer des produits de qualité, répondant à la demande des consommateurs. Il a dû se rendre dans la ville portuaire de Hai Phong afin d’y acquérir des techniques et matériaux spécifiques.

Aussi à la tête d’un atelier d’embarcations en bambou, Nguyên Van Thinh a recours à des fibres composites et à du bitume pour les réparer. Il s’agit d’une méthode innovante durable. "Cette technique est difficile à maîtriser mais elle a fait ses preuves. C’est l’une des plus utilisées à l’heure actuelle", a-t-il ajouté.

Grâce à la production d’engins de pêche, le village de Hung Hoc, représente un bassin d’emplois pour beaucoup de personnes. Nombreux sont les fabricants qui souhaitent améliorer la qualité des produits et maintenir ce métier traditionnel. Mais le problème, c’est que les jeunes locaux ne souhaitent plus reprendre le flambeau.

"Les engins de pêche, en particulier les embarcations, fabriqués à Hung Hoc sont appréciés des clients. Ce métier permet de bien gagner sa vie. En outre, l’atelier est l’une des destinations les plus prisées des touristes, surtout les étrangers. Mais aucun de mes enfants ne désire me succéder", a déploré Nguyên Anh Sau. Confronté à la même situation, Nguyên Van Thinh est issu de la troisième génération d’artisan. Mais il n’est pas certain que ses deux enfants perpétueront ce savoir-faire. "Ce métier est très dur et exige une grande passion", a-t-il souligné.

Selon Hoàng Xuân Phong, vice-président du Comité populaire du quartier de Nam Hoà, certains foyers, qui étaient autrefois fabricants d’engins de pêche, ont changé de profession. Actuellement, ils ne sont que 30% à sauvegarder cet artisanat.

Soucieuses de préserver ce métier, les autorités locales ont aidé les petits foyers à emprunter de l’argent pour constituer un capital et pouvoir investir davantage dans le développement touristique. "Nous souhaitons que l’État s’intéresse à notre sort et favorise la promotion et la valorisation du village", a -t-il partagé. -CVN/VNA