
Hanoï (VNA) - Les communautés ethniquesTày et les Nùng partagent de nombreuses pratiques culturelles, dontcelle du then, un art musical créé en l’honneur des divinités.
A VuMinh, qui est une commune de la province septentrionale de Cao Bang, lestrois cinquièmes de la population appartiennent à l’une de ces deuxethnies. Les habitants sont fiers de leur club de then, Minh Thanh, quifait connaître leur patrimoine culturel bien au-delà des frontièresprovinciales.
Il y a de cela une dizaine d’années,l’artiste émérite Dinh Van Thuc a eu l’idée de réunir des amis pourrépéter des chansons traditionnelles Tày et Nùng.
«Au début, c’était pour nous faireplaisir à nous-mêmes», raconte-t-il. «Mais nos représentations ontrencontré un tel succès auprès des villageois qu’ils ont fini par nousconfier leurs enfants, de la maternelle au lycée. Quand on est sur untel élan, on ne peut qu’avancer».
En 2009, le club Minh Thanh est né avecseulement six membres. Aujourd’hui, ils sont plusieurs centaines. Lesvillageois sont évidemment ravis.
«La jeune génération a pris la relève etnous sommes maintenant assurés que nos chants traditionnelscontinueront de résonner», se félicite Mac Thi Phiên, l’une d’entre eux.«J’espère que le club multipliera ses concerts».
Leclub Minh Thanh est désormais un acteur indispensable des festivalslocaux et nationaux. Mais Dinh Van Thuc ne se contente pas de ce succès.Il propose en plus des cours de chant et de musique gratuits à tousceux qui souhaitent apprendre. 360 personnes ont répondu présentes, dontla plus jeune n’a que six ans. Les autorités locales comptent beaucoupsur cette nouvelle génération.
«Dinh Van Thuc est un artiste passionnéet dévoué. Son club va jouer un rôle essentiel dans la promotion du thenlorsque l’UNESCO l’aura classé au patrimoine culturel mondial. Nousespérons qu’il fera des émules dans toute la province», indique NguyênHông Vân, directrice adjointe du service de la Culture, des Sports et duTourisme de Cao Bang.
Si la pratique du then n’était au débutqu’un plaisir, sa transmission est devenue, pour Dinh Van Thuc et lesmembres de son club, une véritable raison d’être. - VOV/VNA