Bac Kan (VNA) - La province de Bac Kan regorge de petits villages ethniques où le temps semble s'être arrêté, et qui font les délices des touristes. Pac Ngoi, qui est un village de la commune de Nam Mâu, rattaché au district de Ba Bê, est l'un de ceux-là. Il faut dire que sa situation est idéale: ses maisons sur pilotis se reflètent dans les eaux limpides du lac Ba Bê. Que demander de plus?
Le chemin conduisant au lac Ba Bê traverse une forêt d’arbres séculaires. Vu de haut, Pac Ngoi parait minuscule: un tout petit point perdu au milieu de tout cet océan de verdure. Devant le village, on trouve un vaste lais sur lequel pousse du maïs. Et derrière, une chaîne montagneuse formant une sorte de rempart naturel auquel toutes les maisons du village sont adossées.
Les habitants de la commune de Nam Mâu ont tout à fait conscience qu'ils possèdent un véritable trésor que leur a légué Dame Nature, un trésor qu'ils se doivent de préserver et de mettre en valeur. C'est du reste ce qu'ils font lorsqu'ils accueillent des touristes chez eux, dans leurs maisons sur pilotis.
Le village de Pac Ngoi compte 80 foyers, soit 400 habitants, essentiellement des Tày. Chaque maison sur pilotis est capable d’accueillir entre 50 et 70 touristes, et - que l'on se rassure tout de suite - c'est tout confort: douches, matelas, couettes, draps, climatiseurs, internet. Et tout ça dans un décor rustique et bucolique à souhait.
Hoàng Duc Thuân, un guide indépendant: «Les maisons sur pilotis de Pac Ngoi sont vraiment magnifiques. C’est très propre et la nourriture locale est excellente. Le tourisme se développe depuis une dizaine d’années, maintenant, mais dans cette localité seulement. Et je dois dire que là où le professionnalisme fait encore défaut, le sens de l'hospitalité des habitants fait merveille! Et ça, croyez-moi, ça suffit à faire la différence!»
C'est un certain Ngô Van Toàn qui est à l'origine de cet essor touristique. Tout a commencé il y a une dizaine d'années, lorsqu'un couple d'étrangers de passage à Ba Bê lui a demandé à séjourner dans sa maison sur pilotis, pour découvrir non seulement les alentours, mais aussi un certain art de vivre. On peut imaginer effectivement ce jeune couple s'initiant aux joies de la culture sur brûlis ou du tissage des brocatelles, tout cela dans un cadre on ne peut plus authentique... Eh bien, il n'en a pas fallu davantage à Toàn pour comprendre qu'il tenait là un filon en or. Et c'est ainsi que Pac Ngoi est rapidement devenu l'un de ces paradis éco-touristiques dont les voyagistes ne cessent de vanter les charmes.
Ngô Van Toàn explique: «Tous les habitants de mon village ont des maisons sur pilotis. En 2004, plusieurs agences de voyage nous ont suggéré d'y accueillir des touristes. Alors bien sûr, il a fallu faire quelques petits travaux, au début, mais ça valait le coup. Moi, j'ai dix chambres individuelles plus un dortoir qui peut accueillir entre 15 et 20 personnes par nuitée. C'est très convivial, d'autant plus que les touristes prennent aussi leurs repas ici.»
«Très convivial», c'est vrai. C'est en tout cas l'avis de Jean-François, un touriste français qui se déclare enchanté de pouvoir partager un peu de la vie des autochtones: «Moi, j'ai des origines vietnamiennes. C'est pour ça que j'ai choisi de venir ici, au Vietnam. Et tant qu'à être au Vietnam, j'ai voulu aller à Ba Bê. J'aime bien cette formule. Chez l'habitant, je veux dire, c'est tellement authentique. Et puis les gens sont tellement accueillants, tellement gentils. Je trouve que c'est le meilleur moyen de découvrir un pays étranger. Manger chez l'habitant, c'est quand même autre chose que de manger dans un restaurant!»
Eh oui! «C'est quand même autre chose...». Tout est dit! Et en ce qui concerne Pac Ngoi, il y a tant à découvrir: les paysages, bien sûr, mais aussi la richesse culturelle d'une ethnie extraordinairement attachante.
Pac Ngoi accueille chaque année environ 5.500 touristes étrangers, sans compter un grand nombre de visiteurs vietnamiens. Pour ses habitants, c'est une manne providentielle. -VOV/VNA