Quang Nam (VNA) – La commune de Tam Giang, province de Quang Nam (Centre), est comme une langue de terre s’avançant vers la mer. Après des périodes amères d’inondations causées par la destruction des mangroves, les locaux ont agi activement pour restaurer cette barrière verte protectrice.
Un midi d’automne, en pointant du doigt l’espace vert immense devant lui, Nguyên Ngoc Chinh, 62 ans, domicilié dans le village de Dông Xuân de la commune de Tam Giang, se souvient : "Je ne sais pas depuis quand cette forêt existe, mais nous, les locaux, la considérons comme un legs de nos ancêtres. J’ai grandi en voyant les mangroves autour de mon village".
La commune de Tam Giang, composée de quatre villages que sont Dông An, Dông Binh, Dông Xuân et Hoà An, est sous la tutelle administrative du district de Nui Thành de la province de Quang Nam, au Centre. Elle apparaît comme une langue de terre s’avançant vers la mer. De par sa situation géogra-phique, sa mangrove constitue une véritable barrière protectrice. Après des années de dégradation anthropique, ce brise-lames naturel n’a cessé d’être consolidé pour retrouver sa superficie d’origine.
D’après Huynh Van Côi, secrétaire du Comité du Parti de la commune de Tam Giang, même avec la digue en béton vieille d’une vingtaine d’années, la mangrove a toujours ce rôle de protection contre les tempêtes. Maintenant, ses 70 ha répartis dans les quatre villages sont classés comme forêt de protection, c’est-à-dire que les activités humaines y sont sévèrement contrôlées.
Prise de conscience
Huynh Van Côi se souvient des années 1990-1995 où une grande partie de la mangrove a été coupée pour l’aménagement d’étangs d’aquaculture. Voyant plusieurs familles s’enrichir grâce à la crevetticulture, de nombreux habitants ont suivi leurs pas. En quelques années, une grande partie de la mangrove a été abattue. Mais quelques années plus tard, l’élevage a été abandonné en raison du bas rendement économique. En même temps, à chaque saison des pluies, des terres agricoles et des maisons étaient souvent inondées.
Les dégâts les plus graves se sont produits en 2009, lorsque le typhon Ketsana frappa le Centre. Le village de Dông Xuân fut le plus touché par l’érosion de terres arables, des dizaines de maisons furent détruites, des bateaux de pêche perdus… "Personne ne comprend aussi bien les dommages causés par la disparition des mangroves que les habitants de Tam Giang. Nous avons subi de lourdes pertes dues au changement climatique. Auparavant, chaque fois que le niveau de la mer montait ou qu’une tempête passait, le village était sous les eaux. C’est pourquoi nous avons entrepris de reconstituer la mangrove", confie Trân Thai, du village de Dông Xuân.
En 2014, la commune a reçu des pieds de palétuvier remis par l’Université d’économie de Huê (Centre) pour le reboisement d’un hectare à titre d’essai. Après deux ans, le résultat s’est avéré concluant. Par la suite, le Comité populaire du district de Nui Thành a octroyé 3,2 milliards de dôngs pour replanter 27 ha. Les autorités de Tam Giang ont promulgué une réglementation de gestion des mangroves qui précise les activités humaines interdites ou limitées dans ces espaces. Ainsi, la pêche n’est qu’autorisée que dans les mangroves âgées de plus de cinq ans. La coupe ou l’éclaircissement doivent être autorisés par les autorités locales.
"À l’avenir, la localité continuera de reboiser et attribuera la gestion de parcelles à des familles sur la base du respect de la réglementation des autorités locales", informe Pham Van Châu, vice-président de la commune de Tam Giang. – CVN/VNA