Dans sa maison située dans le district de Nông Công,province de Thanh Hoa (Centre), Lê Thi Viêt est en train de former des employésau contrôle de la qualité des fleurs stabilisées, et à la technique pour lesplacer correctement dans les récipients en verre.
Il y a au total cinq employés et chacun s’occupe d’une étapede production. Les uns sont chargés du placement des fleurs, du repassage desfeuilles ou du collage des couvercles et les autres, du nettoyage. Ils sonttous attentifs car en plus de l’habileté, ce travail exige une extrême minutie.
Nouvelle tendance
Bien que belles, les fleurs finissent toujours par faner.Depuis l’Antiquité, les gens ont tout essayé pour conserver leur beauté, ce quia conduit à diverses techniques de préservation. Ces dernières années, unetechnologie de conservation avancée est née, et est de loin une des meilleuresméthodes de stabilisation des fleurs coupées. Les fleurs préservées sont ainsiappelées fleurs stabilisées.
La fleur stabilisée ne se fane pas tant qu’elle estmaintenue à une température et un taux d’humidité adéquat. Elle peut seconserver ainsi pendant trois à cinq ans sans problème. De plus, ayant subi desprocessus de décoloration et recoloration, elle possède un éventail de couleursnettement plus varié qu’une fleur lambda. Mais ce n’est pas la principaleraison pour laquelle ces fleurs sont si chères. Leur prix onéreux estessentiellement dû au fait que le matériel requis pour leur transformation estimporté du Japon, de l’Équateur et de la Colombie, notamment.
Les techniques auxquelles recourt Lê Thi Viêt sontprincipalement originaires du Japon. Mais retournons un peu en arrière, àl’époque où elle travaillait encore à l’étranger comme femme de ménage afin depayer ses dettes. Car c’est là-bas qu’elle a découvert l’existence de cettefleur.
Échecs et succès
Sur place, la quinquagénaire a vent de cette techniquesingulière et décide, avec sa patronne, de s’y essayer juste pour le plaisir."À cette époque-là, nous ne pensions pas commercialiser ces produits. Maisvu qu’ils faisaient fureur en Thaïlande, nous avons finalement décidé de lesvendre et ils ont fini par rapporter gros", raconte-t-elle.
En 2005, Lê Thi Viêt retourne au Vietnam à presque 50 ans,avec en poche une coquette somme d’argent. Elle emprunte des fondssupplémentaires à des proches afin de monter sa propre start-up. En plusd’avoir souvent été sous-estimée à ses débuts, l’entrepreneuse a surmontéd’autres difficultés, notamment la nécessité d’importer le matériel.
Le processus de conservation des fleurs comprend moultétapes différentes. Parmi elles, la phase de déshydratation qui dure unesemaine. Viennent ensuite le placement des fleurs dans les récipients adéquatset le processus d’imperméabilisation, étape finale cruciale permettant d’éviterl’oxydation des fleurs. Compte tenu d’un processus comprenant de nombreusesétapes et nécessitant un matériel coûteux, le produit fini est par conséquentlui aussi onéreux. Un produit plutôt inabordable pour la grande partie deshabitants de la campagne.
C’est pourquoi Mme Viêt a présenté ses fleurs à despropriétaires de magasins de la ville de Thanh Hoa. Il fallut attendre 2008pour la vente de son premier produit. Depuis, ses recettes ne font qu’augmenter.
Le succès est tel que la start-uppeuse a dû embaucherdavantage d’employés pour l’assister et il n’est pas rare que ses stocks soientépuisés en fin de journée. Pour le moment, les fleurs que Mme Viêt propose sontle chrysanthème et l’orchidée. La quinquagénaire envisage cependant de selancer à la conquête du lotus, fleur emblématique du pays, dansl’avenir.-CVN/VNA