Ho Chi Minh-Ville (VNA) - L'économie du Vietnam en 2015 a enregistré de nombreux changements positifs. La conclusion d'accords commerciaux internationaux s’accompagnent certes de nouvelles opportunités mais aussi de défis.
Comment améliorer la compétitivité des entreprises dans la situation économique de 2016? Cette question a été longuement débattue par les experts lors du séminaire "L’Économie du Vietnam – Les perspectives pour 2016", tenu le 11 novembre 2015 à Hô Chi Minh-Ville. Cet événement, organisé par le Club des CEO de Hô Chi Minh-Ville-Vietnam (CEO Club), a vu la participation d'experts en économie financière, bancaire, monétaire, marchés de consommation, et de 200 directeurs d’entreprises et représentants de consulats et de sociétés étrangères basées au Vietnam.
Politique monétaire stable
Prenant la parole lors du séminaire, le sous-gouverneur de la Banque d’État Nguyên Thi Hông a déclaré qu’en 2016, la Banque d'État se concentrera sur une politique de régulation monétaire rationnelle. Les résultats obtenus dans la gestion macroéconomique montrent des signes positifs. L'économie vietnamienne s’est fortement intégrée à l'économie mondiale et les accords signés ouvrent de nombreuses possibilités de pouvoir profiter de ses avantages.
Mais, à côté de ces possibilités, il y a toujours des défis dont deux de taille : un taux d’ouverture économique très grand et un chiffre d'affaires à l'import-export supérieur à 100% du PIB.
Bien que le gouvernement ait restructuré l’économie très largement, les fonds pour les entreprises dépendent encore du système bancaire et des défis de la balance des capitaux. Et l’assurance des activités bancaires reste extrêmement difficile.
Concernant les objectifs en 2016, le sous-gouverneur a déclaré que la banque d’État restera ferme pour juguler l'inflation, aider les entreprises à enrayer leurs difficultés. Le crédit sera une priorité du gouvernement, avec comme priorité l'agriculture, l'exportation et l’application high-tech.
Pas de changements économiques majeurs en 2016
"D’après moi, l’économie nationale va continuer de se redresser, mais à pas lents et sera peut être affectée par de nombreux facteurs externes", a déclaré le docteur Nguyên Dinh Cung, directeur de l'Institut central de recherche et de gestion économiques, lors du séminaire.
«Sur la base des chiffres de la croissance depuis 2013, nous constatons que l'économie montre des signes de reprise. Mais la reprise vient principalement de la croissance industrielle, en particulier dans l'industrie minière. Le secteur de l’agriculture - foresterie - pêche a vraiment connu des difficultés en 2015 et a tendance à stagner. Le déficit commercial se relève ce qui signifie que la structure de production demeure comme avant». Il a ajouté : «On ne peut pas réduire les importations, même si nous avons eu trois années de restructuration économique».
En fait, derrière les chiffres de croissance économique du Vietnam, il existe de nombreux paradoxes en termes de prix, de monnaie et d'économie. Il y a aussi un paradoxe entre la hausse des taux d'intérêt et une inflation basse qui se produit même lorsque la politique monétaire connaît des changements positifs.
Le coût du capital reste trop élevé (taux d'intérêt élevé) ce qui réduit la compétitivité des entreprises. Le déficit budgétaire de l'État et la dette publique seront des problèmes préoccupants dans les années à venir et il faudra continuer d'attirer des investissements directs étrangers. La réduction du prix des matières premières sur les marchés mondiaux est également un facteur favorable à la reprise de l'économie du Vietnam. Les attentes concernant des accords de libre-échange (FTA) et de l’Accord de partenariat trans-pacifique (TPP) restent particulièrement élevées. Cependant, c’est la réforme dans le pays qui doit être un facteur décisif pour les entreprises vietnamiennes. Sinon, ce sont des entreprises étrangères qui en bénéficieront.
"Ce que nous avons besoin maintenant, ce sont des réformes de grande ampleur afin de créer un nouvel élan pour l'économie du Vietnam. Selon moi, en 2016, l’économie sera assez proche de celle de 2015 et si on s’attend à un changement révolutionnaire, on risque d’être déçus" a-t-il conclu.
Augmentation de l’investissement japonais
Hirotaka Yasuzumi, représentant en chef du bureau de JETRO (l'Organisation japonaise du commerce extérieur) à Hô Chi Minh-Ville, a déclaré qu’à cause de l'augmentation des coûts de la main-d'œuvre, les entreprises japonaises en Thaïlande tendent à changer de plans d’investissements en faveur du Vietnam. Il en va de même pour un quart des entreprises japonaises qui délocalisent leur production de la Chine au Vietnam (selon une enquête menée à l'automne 2014).
Ces résultats montrent également que les entreprises japonaises revoient à la baisse les risques liés à un investissement au Vietnam grâce à la nouvelle loi sur l'investissement et à la réforme des procédures administratives.... Cela signifie que les entreprises japonaises sentent que l'environnement d'investissement au Vietnam s’améliore progressivement. -CVN/VNA