Patrick Aurenche, le Vietnam dans la peau
Dans sa maison à Annecy, une
ambiance à la vietnamienne inonde la modeste demeure familiale. Des
fruits vietnamiens sont disposés sur l’autel dédié au génie du foyer
(selon la coutume). En hôte sympathique et accueillant , Patrick
Aurenche vient d’héberger un groupe de Vietnamiens venus à Lyon pour
une formation professionnelle de perfectionnement en français la
première semaine de leur arrivée.
«L es étudiants
vietnamiens sont déboussolés par les changements : changement de climat,
de culture et surtout ils ont la nostalgie du pays. Nous espérons que
notre accueil dans une atmosphère mi-française mi-vietnamienne les aide à
s’intégrer au mieux à l’Hexagone», a dit sa femme Bùi Thu Thuy, une
Vietnamienne titulaire d’un doctorat en littérature française.
Avec sa femme, il fait office de guide touristique local pour les
Vietnamiens de passage, les font visiter la ville ou encore les amenant à
la pagode vietnamienne située à 50 km d’Annecy ou bien au marché
asiatique de Lyon (à 130 km de là).
À table,
Patrick Aurenche utilise avec aisance les baguettes vietnamiennes. «
J’aime les plats vietnamiens, qui sont tous succulents. Et j’avoue que
chez moi, lorsque j’en mange, je préfère utiliser les baguettes »,
confie-t-il. Ce professeur français adore le nuoc mam (saumure de
poisson), les légumes sautés croquants, le “ dâu phu ran” (touffu frit)
et surtout le pho. Alors que la plupart des occidentaux sont
incapables de manger du mam tôm (salaison de crevettes) et des “ trung
vit lôn” (balut), lui trouve cela plutôt bon.
Directeur bénévole
Né à Lyon (France), Patrick Aurenche a suivi des cours universitaires
et soutenu sa thèse de doctorat dans l’État de l’Illinois (États-Unis). «
J’ai travaillé une dizaine d’années au CERN (Centre d’études et de
recherches nucléaires) à Genève. J’aime le Vietnam. Ce pays est une
partie indissociable de ma vie », a-t-il confié.
Depuis une vingtaine d’années, Patrick Aurenche participe aux Rencontres
du Vietnam organisées par le professeur en physique Trân Thanh Vân, un
Viêt kiêu résidant en France. À chaque retour au Vietnam, il travaille
avec l’Institut de physique du Vietnam. Ces dernières années,
co-directeur de l’École de physique du Vietnam, il n’a perçu aucun
salaire pour cette tâche. Il est le seul et unique membre français à
être au comité d’organisation depuis sa création.
Inaugurée en 1993 à Dà Lat, l’École de physique est organisée selon un
modèle international. Elle ne vise pas à former des étudiants des
niveaux licence, master ou doctorat, mais elle est destinée à présenter
les connaissances de base et les recherches les plus récentes dans
certains domaines scientifiques spécifiques. L’école aide encore les
jeunes chercheurs à acquérir des connaissances de fond, leur permettant
de se lancer dans de nouvelles recherches.
L’école
attire de nombreux physiciens vietnamiens mais aussi de pays comme la
Chine, l’Inde, la Malaisie, le Népal, le Pakistan, la Thaïlande. Elle
permet un échange de connaissances entre les étudiants et physiciens
participants. Patrick Aurenche est toujours à la disposition des
étudiants pour tout renseignement concernant leur travail de recherche,
les bourses d’études et la vie en France.
Patrick Aurenche
travaille pour le Vietnam avec un enthousiasme non dissimulé. Ce qu’il
apprécie le plus au pays : la gastronomie et la chaleur des habitants.
Et il ne désire qu’une chose : y retourner autant que possible et,
pourquoi pas, s’y installer pour ses vieux jours. - VNA