Office général des statistiques : Six solutions pour stimuler la croissance économique

La situation socio-économique des deux premiers mois de l'année montre des signes positifs. Toutefois, derrière ces chiffres impressionnants subsistent des "goulets d'étranglement" qu'il convient de lever.

La situation socio-économique des deux premiers mois de l'année montre des signes positifs. Photo : Vietnamplus
La situation socio-économique des deux premiers mois de l'année montre des signes positifs. Photo : Vietnamplus

Vietnamplus - La situation socio-économique des deux premiers mois de l'année montre des signes positifs. Toutefois, derrière ces chiffres impressionnants subsistent des "goulets d'étranglement" qu'il convient de lever.

L'année 2025 est attendue comme une année de percée pour l'économie vietnamienne. Cependant, un contexte mondial instable ainsi que des défis internes exigent des efforts considérables et une détermination sans faille.

Afin d’avoir une vision globale de la situation socio-économique du Vietnam au début de l’année, VietnamPlus a interviewé Mme Nguyễn Thị Hương, Directrice générale de l’Office général des statistiques relevant du ministère des Finances.

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Au cours des deux premiers mois de l’année, le secteur agricole a connu un développement constant. (Photo : Vietnam+)

De nombreux signaux positifs

- Madame, les deux premiers mois de 2025 se sont écoulés. Pourriez-vous nous indiquer les points les plus marquants de l’économie vietnamienne de ce début d'année ?

Mme Nguyễn Thị Hương : Après les vacances du Têt Nguyên Đán, l’économie s’est rapidement stabilisée et montre des signes positifs. Le secteur agricole reste stable, avec une progression des semis de riz d’hiver-printemps par rapport à l’année précédente. L’élevage a également enregistré de bons résultats grâce à une demande soutenue. En ce qui concerne l’aquaculture, notamment le poisson tra, une croissance impressionnante a été observée en raison de la hausse des prix de vente.

Concrètement, au 20 février, près de 2,76 millions d’hectares de riz d’hiver-printemps avaient été semés à l’échelle nationale, soit une augmentation de 4,2 % par rapport à la même période en 2024. Par ailleurs, la production aquacole du mois est estimée à 362 500 tonnes, en hausse de 4,6 %.

Fait notable, la production industrielle a connu une forte croissance sur les deux premiers mois de l’année, atteignant son plus haut niveau sur cinq ans, avec un indice de production industrielle (IIP) en progression de 7,2 %. L’industrie manufacturière et de transformation reste le moteur principal de cette croissance, avec une augmentation de 9,3 %.

Sur le marché, les activités commerciales et de services sont également devenues plus dynamiques, avec une augmentation de 9,4 % du chiffre d’affaires du commerce de détail et des services par rapport à l’année précédente. Cela témoigne d’une forte reprise de la demande intérieure.

Dans le secteur du tourisme, des signes encourageants se manifestent également. Grâce à de nombreuses initiatives visant à attirer les visiteurs internationaux, le nombre de touristes étrangers au Vietnam a fortement augmenté. Sur les deux premiers mois de l’année, le pays a accueilli plus de 3,96 millions de visiteurs internationaux, soit une hausse de 30,2 % par rapport à l'année précédente.

En ce qui concerne le commerce international, la valeur totale des exportations et des importations de marchandises au cours des deux premiers mois de l'année a atteint 127,07 milliards de dollars, enregistrant une hausse de 12 % par rapport à la même période de l'année précédente. Plus précisément, les exportations ont augmenté de 8,4 %, tandis que les importations ont progressé de 15,9 %. Ainsi, la balance commerciale a affiché un excédent de 1,47 milliard de dollars.

Par ailleurs, l’investissement public a été fortement renforcé, avec un déploiement actif des fonds alloués par le budget de l’État dès le début de l'année. Celui-ci est estimé à 73,2 mille milliards de dongs, soit une augmentation de 21,7 % par rapport à l’année précédente. Cet effort constitue un moteur clé pour la croissance économique.

Les signes positifs enregistrés dans les activités de production et de commerce ont également contribué à une amélioration des recettes budgétaires de l’État, qui sont estimées à 499,8 mille milliards de dongs, en hausse de 25,7 % par rapport à l’an dernier.

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Le chiffre d'affaires total des importations et des exportations de marchandises au cours des deux derniers mois a atteint 127,07 milliards de dollars, en hausse de 12% par rapport à la même période. (Photo : Vietnam+)

Ces résultats ont été rendus possibles grâce à la gouvernance déterminée du gouvernement, des ministères, des agences et des autorités locales dans la mise en œuvre des résolutions et directives en matière de développement socio-économique. De plus, les efforts soutenus de la communauté des entreprises et de la population ont joué un rôle crucial dans la reprise et la croissance économique.

Le Vietnam a su tirer parti des opportunités offertes par les accords de libre-échange (ALE), intensifier la promotion du commerce et diversifier ses marchés d’exportation.

Le marché du travail ne s'est pas encore totalement redressé

- En dehors de ces points positifs, l'économie doit certainement encore faire face à de nombreux défis. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Mme Nguyễn Thị Hương : Malgré ces réalisations, certains défis méritent encore en effet notre attention. Le manque de main-d'œuvre persiste dans certaines entreprises nouvellement créées. Au cours des deux premiers mois de l’année, le nombre total de travailleurs enregistrés dans ces nouvelles entreprises est estimé à près de 140 700 personnes, soit une baisse de 22,7 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cela témoigne du fait que le marché du travail ne s’est pas encore totalement redressé.

Les données sur la valeur totale des exportations et des importations au cours des deux premiers mois de chaque année entre 2021 et 2025 montrent les variations suivantes par rapport à l’année précédente : +22,1 % ; +15,2 % ; -13,3 % ; +18,2 % ; +12,0 %.

Bien que la croissance du commerce extérieur se soit améliorée, elle reste en deçà des attentes, d'autant plus que l'économie mondiale demeure instable.

Par ailleurs, le nombre d'entreprises dissoutes reste élevé, ce qui reflète les difficultés persistantes rencontrées par le secteur privé.

Dans le domaine agricole, la superficie cultivée de certaines cultures annuelles a diminué en raison de leur faible rentabilité et des difficultés d'écoulement des produits. De plus, la déforestation et les incendies de forêt continuent de se produire, causant des pertes considérables pour les ressources naturelles et l’environnement.

- L'objectif de croissance pour 2025 est d'au moins 8 %, un chiffre ambitieux. Selon vous, quels sont les facteurs susceptibles d'atteindre cet objectif au premier trimestre en particulier et sur l’ensemble de l’année en général ?

Mme Nguyễn Thị Hương : Pour atteindre cet objectif de croissance, nous devons surmonter plusieurs défis. La baisse de la production dans le secteur minier, notamment en ce qui concerne le pétrole et le gaz, pourrait affecter la croissance globale de l’économie. De plus, l’industrie manufacturière et de transformation doit enregistrer un rythme de croissance plus élevé qu’actuellement.

En particulier, la croissance du secteur de l'électricité reste modérée. Sur les deux premiers mois de l’année, elle n’a augmenté que de 2,3 %, un chiffre bien inférieur à la hausse de 13,7 % observée sur la même période l’an dernier. L’objectif de croissance pour ce secteur au premier trimestre est de 10,9 %, ce qui signifie que l’indice de production industrielle (IIP) du secteur de l’électricité doit enregistrer une progression à deux chiffres pour garantir l’atteinte des objectifs fixés.

Par ailleurs, les investissements directs étrangers (IDE) effectivement réalisés affichent une faible progression, représentant environ 16 à 20 % du total des investissements dans l’économie nationale. Cette situation constitue un défi majeur pour la réalisation des objectifs de croissance du premier trimestre.

Un autre point préoccupant est que la demande intérieure n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la pandémie de COVID-19. Il est donc essentiel de mettre en place des mesures pour stimuler la consommation.

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Le pouvoir d’achat sur le marché intérieur n’a pas atteint les niveaux d’avant la COVID-19, des mesures visant à stimuler la consommation sont donc nécessaires. (Photo : Vietnam+)

En ce qui concerne le commerce extérieur, l’objectif de croissance du chiffre d’affaires total des exportations en 2025 est fixé à 12 %. Toutefois, selon la résolution 01/NQ-CP du 8 janvier 2025, nous devons viser une croissance de 14 %. Or, sur les deux premiers mois de l’année, les exportations n’ont progressé que de 8,4 % par rapport à la même période en 2024. Cet écart constitue un défi majeur pour le reste de l’année, d’autant plus que l’économie mondiale demeure instable.

Six solutions nécessaires

- Selon vous, quelles sont les solutions nécessaires pour surmonter ces défis et atteindre l’objectif de croissance fixé ?

Mme Nguyễn Thị Hương : Afin de créer un élan de croissance pour les mois à venir et de réaliser avec succès les objectifs de 2025, le Département des Statistiques propose plusieurs solutions clés :

Premièrement, assurer une coordination efficace et cohérente des politiques économiques. En particulier, la gestion de la politique monétaire doit être proactive, flexible, rapide et efficace pour s’adapter aux évolutions économiques.

Deuxièmement, accélérer la restructuration du secteur industriel vers la modernisation. L’accent doit être mis sur l’amélioration de la productivité et de la qualité des produits dans les industries à fort avantage concurrentiel.

Troisièmement, stimuler les exportations, qui constituent l’un des principaux moteurs de la croissance économique. Nous devons renforcer les exportations vers nos marchés clés tout en exploitant de nouveaux marchés prometteurs, tels que le Moyen-Orient, les marchés Halal, l’Amérique latine et l’Afrique.

Quatrièmement, accélérer le décaissement des investissements publics et attirer davantage d’investissements privés et étrangers.

Cinquièment, renforcer la prévention des épidémies, des catastrophes naturelles et la protection de l’environnement. Il est essentiel d’anticiper les risques climatiques en mettant en place des plans de prévention des inondations, des glissements de terrain, de la sécheresse et de l’intrusion saline.

Enfin, mettre en œuvre efficacement les politiques de protection sociale, d’emploi et d’aide d’urgence. Il est primordial d’assurer un soutien rapide aux populations en difficulté face aux catastrophes naturelles, afin de les aider à surmonter les épreuves et à stabiliser leur vie.- Vietnamplus

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