Non ba tâm, l’ambassadeur culturel déchu du Nord

Il y a encore moins d’un siècle, la femme du Nord était associée au non ba tâm, ce chapeau à fond plat et bord relevé couplé à l’áo tu thân - tunique à quatre pans.

 Hanoi (VNA) - Il y a encore moins d’un siècle, la femme du Nord était associée au non ba tâm, ce chapeau à fond plat et bord relevé couplé à l’áo tu thân - tunique à quatre pans. Aujourd’hui tombé dans l’oubli, il est temps de lui rendre ses lettres de noblesses.

Non ba tâm, l’ambassadeur culturel déchu du Nord ảnh 1Une photo prise à la fin du XIXesiècle. Photo : TTVH/CVN

Le non ba tâm est une des multiples variantes du non la (chapeau conique) vietnamien. Il apparaît dans des milliers de photos et des centaines de peintures d’époque réalisées par les Français sur la vie quotidienne dans le delta du fleuve Rouge à la fin du XIXe-début du XXe siècle.


À cette époque-là, les couvre-chefs se déclinaient à l’infini. Mais le plus populaire était sans conteste le non ba tâm, arborant une forme plate, circulaire et très large pour parer les rayons du soleil, avec des bords courbés vers le bas d’une quinzaine de centimètres. Les femmes ne s’en séparaient jamais : dans les champs, au marché, en ville, pour les festivités mais aussi à la maison. Ce chapeau de couleur crème était très distingué. Mieux, c’était un trait culturel de la région.

Splendeur et décadence

Dans le livre Les techniques du peuple annamite d’Henri Oger, publié en 1909, la légende de la photo montrant ledit chapeau, écrite en han (écriture chinoise), indique que le mot «tâm» fait référence à la taille de l’objet.

Dans un autre manuscrit intitulé Connaissances du Vietnam en 1954, l’écrivain explique que «+le non ba tâm+ signifie chapeau de trois tâm (trois fois 8 pouces : 1m20)».

Et les artisans du district de Thanh Oai, en banlieue de Hanoï, les seuls à encore fabriquer cette coiffe, confirment : ba tâm indique la mesure du chapeau plutôt que le nombre de couches de feuilles dont il est composé.

Aujourd’hui, seuls les historiens savent distinguer le non ba tâm des autres sortes de couvre-chefs à bord large. En effet, depuis 1940, le chapeau conique s’est imposé partout dans le pays, reléguant son grand-frère au rang de relique.

Halte aux confusions

Les générations suivantes n’ont entendu les noms de non ba tâm et de non thung (chapeau panier) que dans les versets folkloriques ou les contes racontés par les personnes âgées.

Non ba tâm, l’ambassadeur culturel déchu du Nord ảnh 2Un +non ba tâm+ du modiste Nghiêm Phu Luân, du village spécialisé de Tri Lê, dans le district de Thanh Oai, Hanoï.Photo :TTVH/CVN

Le non thung a toujours été confondu avec le non ba tâm, tous deux ayant joui d’une grande popularité dans le Nord. Si leur taille est similaire, le centre du non thung est plus profond que son cousin, de même que son bord, à l’angle plus arrondi que le non ba tâm. Et son nom vient du fait qu’il ressemble vraiment à un thung (panier) tels qu’il est fabriqué au Vietnam.

La confusion vaut aussi pour le non quai thao, qui est en réalité un nom commun et ne désigne en aucun cas un chapeau particulier.

D’autres types de coiffes similaires - seule la taille les différencie - ont été nommées d’après les personnes qui les portent. Comme par exemple le non thây tu (chapeau de moine), le non thuy thu (chapeau de marin), le non ma ki (chapeau de cavalier) ou encore le non chop (chapeau conique pour homme à sommet métallique).

Pour en revenir à la taille, les non ba tâm les plus imposants étaient appelés non muoi. Le non ba tâm à fond plat et à bord relevé avec mentonnière à torsades pendantes était porté lors des événements importants, tandis que les variantes à bord plongeant l’étaient dans la vie de tous les jours, pour aller au marché ou les travaux champêtres.

Autre information : les anciens ne distinguent pas les sortes de couvre-chefs suivant leur mentonnière, puisqu’il s’agit-là de deux objets distincts, la mentonnière (en tissu ou en soie) étant amovible. La quai thao est une sorte de mentonnière spéciale faite de soie. Elle est tissée par des artisans des villages de Do Thao et de Triêu Khuc, en proche banlieue de Hanoï. L’objet est compatible avec toutes sortes de coiffes comme le non cô dâu (coiffe de mariée), le non nhà su (chapeau de moine) et bien sûr ce cher non ba tâm.

En résumé, le non la et le non ba tâm font partie intégrante de la panoplie vietnamienne d’aujourd’hui et d’hier, au point d’avoir été érigés en symboles du peuple que l’on retrouve dans les arts.     -CVN/VNA

Voir plus

Les peintures à l’huile, réalisées par le roi Hàm Nghi durant ses années d’exil, seront exposées au palais Kiên Trung à partir du 25 mars, sous le thème "Ciel, montagne, eau". Source: tuoitre.vn

Allusive Panorama, le retour artistique de l’empereur Hàm Nghi à Huê

Pour la première fois, 21 peintures de l’empereur Hàm Nghi seront dévoilées au public! Dès le 25 mars, le palais Kiên Trung, joyau restauré de la cité impériale de Huế, accueillera «Trời, Non, Nước | Panorama allusif», la plus grande rétrospective jamais consacrée à ce souverain, héros de la résistance et artiste méconnu depuis plus d’un siècle.

La route Rung Sac comporte 6 voies avec des caractéristiques de sécurité routière impressionnantes vues d'en haut. Photo : VNA

Route Rung Sac : un investissement majeur pour Can Gio et une invitation à découvrir ce district

La route Rung Sac, un projet d'investissement majeur de plus de 1 500 milliards de dôngs, traverse la mangrove de Can Gio à Ho Chi Minh-Ville sur 36,5 km de long et 30 m de large. Cette artère impressionnante, point culminant du district de Can Gio à Ho Chi Minh-Ville, offre un spectacle visuel saisissant. Sur cette route, 8 nouveaux ponts d'un coût d'investissement total de plus de 500 milliards de dongs ont été construits. La route Rung Sac est bien plus qu'une simple infrastructure routière. Elle est un symbole de progrès, un moteur de développement et une invitation à découvrir les richesses naturelles de Can Gio.

Le banh beo est présent dans toutes les fêtes et dans tous les repas des habitants de Hue et est devenu un élément incontournable de la vie de Huê. Photo: vietnambestholidays.com

À Huê, où Tatler Asia vous dit qu’on mange bien !

La cuisine huéene, riche et diversifiée, est à l’image de l’histoire de cette capitale royale. Elle se caractérise aussi par la minutie dans la sélection des ingrédients, la sophistication et l’élégance du style de cuisine et la diversité des ustensiles de cuisine. 

L’athlète de wushu Duong Thuy Vi. Photo : VNA

Le wushu vietnamien s’affûte pour les grands rendez-vous de 2025

L’année 2025 marque un tournant décisif pour le wushu vietnamien, avec une série de compétitions internationales majeures à l’horizon. Les préparatifs de cette période seront cruciaux pour atteindre l’objectif de podium lors des Jeux asiatiques 2026.

Photo : VOV

Dà Nang: Lancement du festival Quan Thê Âm à Ngu Hành Son

Le festival Quan Thê Âm a débuté dimanche soir au temple dédié à Guanyin, la Dame de la miséricorde du bouddhisme, niché dans le quartier de Ngu Hành Son à Dà Nang. Cet événement, qui se tient du 16 au 19 mars, devrait attirer des dizaines de milliers de visiteurs, vietnamiens comme étrangers.