Hanoi (VNA) – La province de Ninh Binh a prévu de développer des produits touristiques patrimoniaux dans le complexe paysager de Tràng An, premier patrimoine mixte culturel et naturel mondial du Vietnam et de l’Asie du Sud-Est, afin d’exploiter son potentiel pour le développement socio-économique provincial.
En s’appuyant sur les avantages naturels et humains de l’ancienne capitale de Hoa Lu ainsi que sur les valeurs géologiques, géomorphologiques, paysagères naturelles et culturelles exceptionnelles au niveau mondial, le développement de produits touristiques patrimoniaux dans le complexe paysager de Tràng An répond non seulement aux besoins touristiques des touristes et contribue à stimuler l’économie touristique, mais démontre également la responsabilité de conserver et de promouvoir les valeurs culturelles et historiques et d’interpréter les valeurs patrimoniales de manière véridique, vivante et scientifique pour garantir que ces valeurs importantes seront transmises aux générations futures, selon le vice-président du Comité populaire provincial de Ninh Binh, Trân Son Tung.
La province de Ninh Binh a prévu de développer des produits touristiques patrimoniaux dans le complexe paysager de Tràng An afin d’exploiter son potentiel pour le développement socio-économique provincial.
Situé sur la rive méridionale du delta du fleuve Rouge, province de Ninh Binh (Nord), Tràng An est un spectaculaire paysage karstique sillonné de vallées, pour certaines inondées, et encadré de falaises. Dans les grottes les plus en altitude ont été trouvées des traces d’activités humaines datant de 30.000 ans. Elles illustrent l’occupation de ce massif par des chasseurs-cueilleurs et leur adaptation aux changements climatiques et environnementaux. Tràng An comprend aussi Hoa Lu, l’ancienne capitale du Vietnam aux Xe et XIe siècles, ainsi que des temples, pagodes et paysages de rizières, des villages et lieux sacrés.
Tràng An n’est pas seulement un paradis pour les amoureux de la nature, c’est aussi un lieu sacré pour les bouddhistes. Bai Dinh est le complexe de pagodes le plus vaste du Vietnam et l’un des plus importants centres du bouddhisme du pays et même de l’Asie du Sud-Est. Il comprend l’ancienne pagode de Bai Dinh et la nouvelle pagode homonyme aux 12 records avec, notamment, sa cloche en bronze de 36 tonnes, sa statue de Bouddha de 100 tonnes... Tràng An compte 50 grottes reliant 30 petites vallées qui se succèdent sur environ 10 km du nord au sud. On passe de l’une à l’autre en barque, admirant à la lueur des torches de nombreuses stalactites et stalagmites dont les formes fantasques ont donné leur nom à la plupart d’entre elles.
Selon le professeur associé-Dr Lâm Ba Nam, président de l’Association vietnamienne d’ethnologie et d’anthropologie, le complexe paysager de Tràng An est connu non seulement comme un paysage unique mais aussi comme un patrimoine culturel associé au processus d’habitation humaine sur cette terre depuis des dizaines de milliers d’années, créant ainsi des attractions spéciales pour les touristes ainsi que pour les scientifiques naturels, sociaux et humains du pays et de l’étranger.
Avec le complexe paysager de Tràng An, la province de Ninh Binh est devenue un point lumineux sur la carte touristique du Vietnam et figure parmi les 10 provinces comptant le plus grand nombre de touristes. En 2023, le secteur de l’hôtellerie a accueilli quelque 6,5 millions de visiteurs et a engrangé un bénéfice de 6,5 billions de dôngs (260 millions de dollars). Il convient de noter que Ninh Binh figurait parmi les cinq premiers sites touristiques avec le plus grand nombre de touristes et deuxième du pays en termes de vacanciers étrangers pendant le festival du Têt (Nouvel An lunaire).
Bien que le nombre de touristes dans la province de Ninh Binh ait augmenté rapidement depuis que le complexe paysager de Tràng An a été reconnu comme site du patrimoine mondial culturel et naturel, la principale destination du segment de marché du tourisme culturel était uniquement la région de l’ancienne capitale Hoa Lu. À l’heure actuelle, les touristes font souvent des promenades en bateau pour visiter les temples et les pagodes du complexe et assister à des événements culturels et à des festivals. Cependant, les visites archéologiques et historiques ne sont pas encore disponibles.
Par conséquent, les experts et les scientifiques ont proposé des solutions pour développer le potentiel patrimonial en biens touristiques, faisant de la province un pôle touristique national basé sur les valeurs patrimoniales dans lequel l’industrie culturelle et l’économie du patrimoine sont l’épine dorsale de la construction d’une économie verte et circulaire au service de la communauté locale et du développement national.
Le directeur du Centre de préhistoire de l’Asie du Sud-Est, Nguyên Viêt, a proposé la scientificisation et la vulgarisation des résultats de la recherche géologique, archéologique, historique et ethnographique. Il a également suggéré de reconstituer des portraits humains et animaux avec des méthodes scientifiques de pointe basées sur des ossements exhumés et de transformer les résultats de la recherche scientifique en produits touristiques spéciaux.
Entre-temps, le professeur associé Trân Tân Van de l’Institut vietnamien des géosciences et des ressources minérales a suggéré d’introduire les valeurs du patrimoine géologique du complexe paysager de Tràng An avec les valeurs du patrimoine culturel, naturel et de la biodiversité dans les visites normales, ou séparément dans les visites thématiques des sites du patrimoine géologique conservés exclusivement pour la recherche scientifique.
La Dr Lê Thi Liên de l’Association d’archéologie du Vietnam a suggéré de développer des visites des sites préhistoriques avec des contenus interprétatifs sur l’histoire de leur formation et leur importance scientifique et des visites des vestiges archéologiques pour les visiteurs. De tels itinéraires touristiques peuvent être combinés avec des vestiges de conservation in situ souterrains ou des citadelles anciennes, des structures existantes sur le terrain et des sites liés à des personnages ou événements historiques notables, a-t-elle ajouté.
Pour concrétiser ces suggestions, les experts soulignent la nécessité d’adopter des méthodes appropriées et de faire appel au rôle de facilitateur de l’État, au rôle pionnier des entreprises et à la participation active de la communauté. L’État doit formuler un cadre juridique et offrir aux parties concernées des opportunités de participer au développement du tourisme durable.
Le Département provincial du tourisme révisera les mécanismes et les politiques visant à attirer davantage d’investissements et à formuler un cadre juridique pour la conservation et la valorisation du patrimoine culturel. Il devra adopter des mécanismes et des politiques permettant aux populations locales de protéger et de conserver conjointement le patrimoine culturel immatériel en association avec le développement des produits agricoles locaux. Il élaborera également des plans directeurs sur la conservation du patrimoine, suivis de plans, de projets et de feuilles de route spécifiques sur la conservation des valeurs patrimoniales. – VNA