Le 12 août au soir, Nguyên TiênMinh est de retour à Hô Chi Minh-Ville. Si son vol a bien atterri àl’aéroport Tân Son Nhât, lui reste la tête dans les nuages. Ses proches,évidemment, sont là pour l’accueillir, accompagnés de nombreuxsupporters, de ses amis et des représentants du Service municipal de laculture, des sports et du tourisme.
Avec cetexploit retentissant, les dirigeants du badminton de Hô Chi Minh-Villeont proposé aux instances sportives nationales de lui remettre l’Ordredu travail de 2e classe, un titre que peu de sportifs ont l’honneur derecevoir.
Enlaçant avec une joie sans bornes chaquepersonne venue l’accueillir pour le féliciter, le joueur de badmintonN°1 du pays, Nguyên Tiên Minh, est fier de lui : «En seulement deuxsemaines, j’ai dû me soumettre à trois contrôles anti-dopage en raisondes doutes qui planaient sur moi du fait de mon petit gabarit (1,69 mpour 59 kg, ndlr) et de mon âge (30 ans, le plus âgé du Top 30 mondial).Mais j’ai simplement montré de quel bois je pouvais me chauffer ! Celafait maintenant six ans que je suis professionnel, et cette médaille estle plus beau moment de ma carrière !»
Un parcours presque parfait
Le 10 août dernier, Nguyên Tiên Minh s’est hissé sans trop deproblèmes jusqu’en demi-finales du tournoi avant de tomber sur un os, leChinois et grandissime favori Lin Dan, qui remportera un peu plus tardla compétition (il est désormais quintuple champion du monde au total ensimple messieurs, ndlr). Nguyên Tiên Minh doit s’incliner 21/17 et21/15 après 49 minutes de jeu. Suffisant toutefois pour décrocher cettesuperbe médaille de bronze.
En quart de finale,Nguyên Tiên Minh a éliminé le Danois Jan O Jorgensen (9e mondial) dansune rencontre épique en trois sets (21/8, 17/21 et 22/20). Les deuxjoueurs ont notamment disputé un échange de 108 coups, qui s’est soldépar un smash rageur de Tiên Minh, après plus de deux minutes d’effort.La Fédération internationale de badminton (BWF en abréviation anglaise)est en train de vérifier la vidéo du match pour homologuer ce record.
Ce beau parcours lui a valu diverses primes de la partdes responsables de la mégapole du Sud (41 millions de dôngs), de laFédération vietnamienne de badminton et de celle de Hô Chi Minh-Ville(25 millions de dôngs), de l’État (35 millions de dôngs) et d’uneentreprise privée (20 millions de dôngs). Sans oublier une belleprogression au classement mondial (5e).
Une progression linéaire
Au Vietnam, Nguyên Tiên Minh domine sa discipline depuis de longuesd’années. La passation de pouvoir a eu lieu il y a dix ans, lorsqu’ils’est imposé en finale des Championnats nationaux face au joueur N°1 dupays de l’époque, Nguyên Phu Cuong, devenant ainsi la nouvellecoqueluche du badminton vietnamien. Sa progression a ensuite étéconstante, avec une participation aux JO de Pékin 2008 (ainsi qu’àLondres en 2012), puis une incursion dans le Top 5 au classement BWF en2009.
Tiên Minh surprend les observateurs du mondeentier de par son modeste gabarit - un handicap à ce niveau -, maisaussi en raison des infrastructures d’entraînement dont il dispose -loin des standards de certains pays -, lesquels ne l’empêchent pas defigurer parmi l’élite mondiale depuis plusieurs années.
En dehors des courts, Tiên Minh est une personne affable et discrète.Sa conception du bonheur ? «Une famille tranquille, heureuse, etpoursuivre jusqu’au bout ma passion pour le badminton».
Il pourrait savourer sa médaille, mais non. Le 13 août, il s’est misen route pour l’Inde, où il évolue sous les couleurs du club PuneVijetas, qui lui a versé 44.000 dollars pour deux semaines decompétition. Le tournoi des clubs indiens élargi est richement doté, letotal des prix s’élevant à un million de dollars. D’autres joueurs duTop 10 mondial ont aussi été «recrutés».
Ayant faitle plein de confiance, Tiên Minh s’est fixé de nouveaux objectifs :remporter un tournoi des Super Series avant de conquérir une médailled’or aux prochains SEA Games 27 au Myanmar et faire retentir l’hymnevietnamien. – VNA

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