Cent lavis de sitesclassés patrimoine mondial et de quelques capitales seront présentés parle peintre calligraphe Dô Minh Nhàn au festival «Parcours du patrimoineculturel mondial», du 21 au 26 juin à Hôi An.
L’atelier dupeintre-calligraphe Dô Minh Nhàn, à Hôi An, dans la province de QuangNam (Centre), est rempli de tableaux de toutes sortes. Avec la plusgrande dextérité, l’homme fait chaque jour de son pinceau un artiste,dessinant lettres picturales et autres paysages d’ailleurs, formant aufur et à mesure des œuvres des plus originales.
«Commedisaient nos aïeux : l’écriture traduit le caractère», indique Dô MinhNhàn. Passionné par la calligraphie depuis l’enfance, le quinquagénairecontinue toutefois de travailler son écriture, car «plus elle est belle,plus les gens sont touchés», affirme-t-il. À Hôi An, depuis plusieursannées, lors de la 14e nuit de chaque mois lunaire et à l’approche duTêt traditionnel, il est devenu coutume de venir «acheter» des lettresici. On vient nombreux pour lui demander de calligraphier une maxime,une expression, un vers antique, ou un simple mot, souvent qualificatifd’une vertu, comme «Patience», «Coeur», «Humanité», «Loyauté»... Auchoix de chacun. Une «tradition» locale qui charme aussi ceux quidécouvrent pour la première fois le lieu, qu’ils soient jeunes ou âgés,vietnamiens ou étrangers.
L’idée de mêler peinture etlettres calligraphiées a émergé quand l’UNESCO a reconnu l’ancienne citéimpériale de Huê comme patrimoine culturel mondial, fin 1993. Ainsi, ilmarque désormais ses œuvres d’une empreinte personnelle qui fait leurparticularité et leur originalité. Pour prendre un exemple, le tableaude la Citadelle intérieure et de ses grands palais royaux (devenuedésormais le symbole de Huê) est maintenant comme personnalisé. On peut ylire : «Oh Huê ! Comment va ta Citadelle intérieure ?» Même chose avecla cathédrale Domaine de Marie, à Dà Lat (sur les hauts plateaux duCentre), à côté de laquelle est inscrit : «Dà Lat, ville aux milliers defleurs».
Quant à la jolie ville antique de Hôi An (auCentre), son célèbre Pont de Pagode est presque plus impressionnantagrémenté de lettres calligraphiées. Enfin, pour représenter Saigon etson marché de Bên Thành, Dô Minh Nhàn a utilisé le même style de pinceauque pour dépeindre la Pagode à pilier unique de Hanoi. Le milieu desarts dit de lui que «sous son pinceau, la calligraphie et la peinturesont parvenues à s’interpénétrer harmonieusement». «Lorsqu’elle estassociée à la peinture, la calligraphie est vraiment au summum de sonart», commente notre homme.
Son grand projet
Letalent de Dô Minh Nhàn se distingue également par ses lavis, cettetechnique picturale consistant à n’utiliser qu’une seule couleur (àl’aquarelle ou à l’encre de Chine), diluée pour obtenir différentesintensités de cette même couleur. Il a quelques lieux de prédilection :Dà Lat, qu’il a surnommée «ville de l’amour et des souvenirs», et dontil a fait les Floralies printanières, et Hôi An, «ville des ruescalmes», qu’il a représentée à travers la fête culturelle Hôi An-Japon.
Depuis deux ans, Dô Minh Nhàn est absorbé par une sorte de«mission sacrée» qu’il s’est lui-même fixée : créer 100 lavisreprésentant des sites classés patrimoine mondial d’un côté, et degrandes capitales de l’autre. Bien sûr, comme à son habitude, il aajouté sa touche personnelle sur chacun d’entre eux : un vers ou uneanecdote en calligraphie. «Regardez le lavis de Hôi An. Mon objectif estque l’on comprenne, à travers sa représentation, pourquoi la ville aété reconnue patrimoine de l’humanité».
De multiples récompenses
DôMinh Nhàn a reçu de nombreux prix : médaille d’or pour ses peinturescalligraphiées des Floralies printanières de Dà Lat, en 2007 ; premierprix au concours d’écriture de Haïku (forme poétique très codifiéed’origine japonaise, à forte composante symbolique) en vietnamien, lorsde la 10e Fête d’échange culturel Vietnam-Japon ; médaille d’or auconcours de calligraphie à Quang Nam.
Cours de calligraphie pour les étrangers
DôMinh Nhàn a ouvert un cours de calligraphie gratuit, tous lesweek-ends, au sein de son atelier. Ses «élèves» sont pour la plupart desétrangers parlant différentes langues. «C’est vraiment intéressant dedécouvrir cet art. ça nous permet de mieux comprendre la cultureVietnamienne», a déclaré l’un d’entre eux. - VNA