Météorologues des montagnes de mère en fille

Qu’il pleuve ou qu’il vente, Nguyên Thi Tinh et sa fille Ma Thi Minh Hao, responsables d’une petite station météo dans la province montagneuse de Bac Kan (Nord), sont toujours fidèles au poste.

Bac Kan (VNA) - Qu’il pleuve ou qu’il vente, deux femmes - la mère et la fille - sont toujours fidèles au poste. Responsables d’une petite station météo dans la province montagneuse de Bac Kan (Nord), elles sont chargées de transmettre les relevés au Centre météorologique local.

Météorologues des montagnes de mère en fille ảnh 1Nguyên Thi Tinh et sa fille Ma Thi Minh Hao sont toujours fidèles au poste. Photo : TNMT/CVN

Minuit passé. Un silence assourdissant écrase le bourg de Cho Ra (province montagneuse de Bac Kan). Tout le monde est plongé dans son plus profond sommeil. Un grincement de porte vient briser cette paix. Une femme surgit de son domicile et s’avance à tâtons dans l’obscurité, une lampe électrique à la main, vers la station météorologique locale perchée au sommet d’une montagne, en haute altitude. Le chemin qui y mène est parsemé de plusieurs dizaines de marches escarpées, tracées directement dans la pente.

Sitôt rendue, elle entre dans la station d’observation et se met au travail. Son nom ? Nguyên Thi Tinh, quinquagénaire et météorologue de profession. Quatre fois par jour, à 01h00, 07h00, 13h00 et 19h00 pétantes, elle a pour tâche d’observer les conditions atmosphériques et de relever les données indiquées par les instruments de mesure avant de les transmettre au Centre de la météorologie et de l’hydrologie de la région Viêt Bac (couvrant six provinces septentrionales : Cao Bang, Bac Can, Lang Son, Tuyên Quang, Hà Giang et Thai Nguyên) ainsi qu’à celui de la province de Bac Kan.   

«Je fais ce travail difficile depuis 25 ans. Mais je suis très heureuse que ma fille Ma Thi Minh Hao m’accompagne désormais dans cette mission», confie la météorologue, un doux sourire aux lèvres.

À cœur vaillant rien d’impossible

Nguyên Thi Tinh accueille aujourd’hui des visiteurs dans son habitation, qui est juste assez large pour abriter, outre un lit, des appareils de transmission. «Je ne sais pas par où commencer...», dit-elle, un peu embarrassée, devant toutes les questions qui lui sont posées. Et de tourner la tête vers sa jeune collègue et fille en signe d’appel à la rescousse.  

Ma Thi Minh Hao, fraîche émoulue de l’Université des ressources naturelles et de l’environnement, est une jolie jeune fille qui fait preuve d’un caractère et d’un dynamisme à toute épreuve. Tout sourire, elle désigne de l’index des équipements et explique la fonction et l’utilité de chacun d’eux. À la demande des visiteurs désireux de découvrir le fonctionnement d’une station d’observation météorologique, Tinh et Hao les conduisent vers le sommet de la montagne. «Faites attention, ça glisse ! Il a plu la nuit dernière», prévient la jeune fille en escaladant les hautes marches en terre battue.

Météorologues des montagnes de mère en fille ảnh 2Accompagnant depuis sa plus tendre enfance sa mère au travail, Ma Thi Minh Hao (debout) s’est très vite éprise de passion pour la météorologie. Photo : VOV

Si la station d’observation n’est pas des plus modernes, elle est essentielle à leur travail, qui consiste à observer et mesurer les éléments du temps : températures, hygrométrie, nébulosité, précipitations, force et direction du vent, pression atmosphérique, etc. «D’ordinaire, nous avons à y venir quatre fois par jour. Mais, dans les cas d’urgence, comme les jours de tempête ou d’intempéries, nous devons nous relayer toutes les heures», éclaire Tinh.

En 25 ans, elle n’a jamais manqué à ses obligations. Une vie qui force le respect, au regard de ce qu’elle peut parfois endurer. «Le plus difficile, ce sont les séances nocturnes. Plus le temps est mauvais, plus nous avons du travail. Je ne compte plus les nuits blanches passées à surveiller l’évolution météo», raconte Tinh. Elle se rappelle ces nuits interminables où elle devait grimper à la station toutes les heures, seule, avec sa fille alors âgée d’un an : «Dans la nuit noire, j’ai escaladé à maintes reprises la montagne avec ma fille qui dormait sur mon dos. Plus d’une fois, pendant que je travaillais, la petite est tombée tête la première !».

Travailleuses de l’ombre

Rougissante, Hao réplique avec un doux sourire : «Mais, le mois dernier, tu es tombée toi aussi maman !». Et de raconter l’histoire : «Il y avait un gros orage cette nuit-là. Ma mère venait d’effectuer les relevés et il fallait redescendre pour transmettre les données. Il tombait des hallebardes ! À la lumière de la lampe électrique, elle descendait à tâtons la pente rendue très glissante. C’est alors qu’elle a ripé et dégringolé les marches avant de se relever péniblement, puis de transmettre les informations au Centre météorologique. Ce n’est qu’ensuite que je me suis aperçue qu’elle grelottait de froid. Ses vêtements étaient déchirés et elle était égratignée un peu partout. Sa vie n’était certes pas en danger, mais elle porte encore les stigmates de l’accident».

Accompagnant depuis sa plus tendre enfance sa mère au travail, Ma Thi Minh Hao s’est très vite éprise de passion pour la météorologie. Ce qui l’a conduit, plus tard, à faire ses études à l’Université des ressources naturelles et de l’environnement pour s’inscrire dans les pas de sa mère, pour qui elle voue une profonde admiration.

Au sortir de l’école, Hao a ainsi été admise à la station météorologique de Cho Ra. Travailler la nuit est ce qui la rend la plus anxieuse, notamment à la saison des pluies. Elle se rappelle une nuit de tempête orageuse. «Cette nuit-là, la foudre s’est abattue sur la tour de l’anémomètre, qui culmine à 12 m au-dessus du sol. La décharge électrique a touché le bureau de la station dans lequel je me trouvais. Certains appareils étaient endommagés, y compris le téléphone fixe. J’étais morte de peur ! Mais j’ai quand même transmis les données au Centre, au moyen d’un petit téléphone portable».

Interrogée sur la motivation qui l’a conduite à faire ce métier difficile, Hao répond: «La passion pour la météorologie et l’esprit de sacrifice muet que m’a transmis ma mère». Nguyên Thi Tinh ne pouvait pas trouver meilleure relève. – CVN/VNA

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