Hanoi, 11 avril (VNA) - Ces derniers jours, les entreprises vietnamiennes de transport se sont lancées dans une course au recrutement afin de conquérir un maximum de parts de marché. Cette campagne fait suite à l’accord de cession d’activités conclu entre les deux géants du secteur: Grab et Uber. Explications.

Mariage Uber-Grab: vers l’emergence d’une concurrence vietnamienne? hinh anh 1Certaines entreprises du transport vietnamiennes lancent des promotions après qu'Uber a cédé ses activités à Grab au marché de l'Asie du Sud-Est.
Photo: CTV/CVN

Après qu’Uber a cédé ses activités à Grab s’agissant du marché de l’Asie du Sud-Est, le domaine du transport connaît un nouvel essor au Vietnam. L’occasion rêvée pour les entreprises vietnamiennes de xe ôm de prouver qu’elles peuvent entrer en concurrence avec un poids lourd international.

Ainsi, à la mi-novembre 2017, le groupe de taxi Mai Linh a lancé sa propre plateforme de fourniture de service de transport en ligne: Mai Linh Bike. Ce service, d’abord mis en place à titre expérimental dans les villes de Hanoï, Dà Nang et Hô Chi Minh-Ville, a su regrouper sous sa tutelle près de 10.000 xe ôm. Enhardi par ce premier succès, la firme prévoit l’envol de ce chiffre à un million d’ici 2020.

Selon le directeur du centre logistique de Mai Linh Bike, Nguyên Thi Kiêu Nhung, l’entreprise propose à la clientèle un prix très concurrentiel: 11.000 dôngs pour les 2 premiers kilomètres et seulement 3.700 dôngs par kilomètre au-delà de ce seuil. À noter d’ailleurs que la société s’est engagée à ne pas majorer ses prix durant les heures de pointe.

Mariage Uber-Grab: vers l’emergence d’une concurrence vietnamienne? hinh anh 2Le site web officiel de VATO de la compagnie par action de taxi Phuong Trang.
Photo: VNA

Comme Mai Linh, la compagnie par action de taxi Phuong Trang a présenté son nouveau projet en la matière, appelé VATO, en annonçant vouloir investir 100 millions de dollars (2.200 milliards de dôngs) afin de se donner les moyens de tenir son rang face à ses concurrents. Bien que considérée comme l’application 100% "made in Vietnam", VATO rencontrait beaucoup de difficultés face aux deux géants Uber et Grab. La question est maintenant de savoir si l’effacement d’Uber lui profitera.

Le prix reste le facteur primordial

Alors que Grab rogne les avantages qu’elle proposait à ses chauffeurs et clients, ses nouveaux compétiteurs vietnamiens multiplient les offres alléchantes afin de gagner en parts de marché. Ainsi, Mai Linh Bike offre 100% des frais d’uniforme à tout employé qui atteindrait à partir de 2,5 millions de dôngs de recettes par mois. La compagnie s’est également engagée à ne percevoir que 12% de la recette de ses chauffeurs pour la première année de service (en cas de contrat à durée déterminée sur trois ans).

Mariage Uber-Grab: vers l’emergence d’une concurrence vietnamienne? hinh anh 3Le choix du consommateur se portera sur la qualité de service et le prix raisonnable qu'a donné chaque agence de taxi. Photo: Zing


Le choix du consommateur se portera sur la qualité de service et le prix raisonnable qu'a donné chaque agence de taxi. Photo: Zing/CVN

S’agissant de VATO, les tarifs tombent à 8.000 dôngs par kilomètre et l’entreprise entend attirer et motiver ses chauffeurs en majorant de 20% le chiffre d’affaires qu’ils enregistrent durant les heures de pointe.

Le retrait d'Uber du marché vietnamien aura-t-il pour conséquence directe l’émergence de concurrents vietnamiens solides sur le long terme? Il est certainement trop tôt pour le savoir mais il est clair que le choix avisé du consommateur se portera sur l’entreprise  offrant la meilleure qualité de service pour le prix le plus bas. - CVN/VNA