Hanoi (VNA) – "Make in Vietnam", nouveau slogan des entreprises, témoigne de l’ambition du pays de devenir l’un des leaders mondiaux dans le domaine du high-tech. Après 30 ans d’assemblage, il est temps que les Vietnamiens fabriquent leurs produits et appliquent leurs technologies.
Les ressources naturelles abondantes et la main-d’œuvre à bon coût du Vietnam ne sont plus des avantages à long terme. L’innovation et la créativité sont donc essentielles pour les entreprises et l’économie. Le gouvernement est déterminé à développer les technologies et à créer une communauté de 100.000 entreprises dans le secteur. Un objectif contribuant à faire du Vietnam un pays à revenu élevé d’ici 2045.
Selon le projet de stratégie nationale pour la 4e révolution industrielle à l’horizon 2030, récemment publié par le ministère du Plan et de l’Investissement, le Vietnam devrait recenser au moins cinq entreprises technologiques d’une valeur de plus d’un milliard d’USD, puis dix par la suite. La proportion d’entreprises appliquant des technologies pourrait atteindre au moins 20% d’ici 2025 et 40% les cinq années suivantes. L’investissement total dans la recherche et le développement atteindra environ 2% du PIB en 2030, plaçant ainsi le pays parmi les 30 premiers en termes de brevets dans les domaines technologiques et au 30e rang dans le classement mondial de l’innovation. Les secteurs prioritaires sont l’administration publique, l’énergie, la santé, l’éducation, la fabrication, l’agriculture, la logistique, le commerce, les communications et la finance.
Bienvenue à l’ère 4.0 !
L’une des principales orientations du Vietnam dans la 4e révolution industrielle est la construction de l’e-gouvernance, en améliorant et transformant les systèmes de production et de commerce existants afin d’optimiser l’affectation des ressources, en investissant et améliorant l’efficacité des activités scienti-fiques et technologiques.
Le concept de 4e révolution industrielle ou d’industrie 4.0 se définit comme “le recours aux technologies numériques permettant à l’entreprise de réagir plus rapidement aux changements du marché, d’offrir des produits plus personnalisés et d’accroître son efficacité opérationnelle“. Cette industrie va bien au-delà de la simple production et de l’utilisation des technologies avancées. Il s’agit de la manière dont les entreprises les combineront et les exploiteront pour optimiser leurs activités et leur croissance.
Le secrétaire général du Parti communiste du Vietnam et président de la République, Nguyên Phu Trong, a signé, en septembre 2019, la Résolution du Bureau politique sur la participation active du Vietnam à cette révolution industrielle. Le pays doit saisir les opportunités pour renouveler son modèle de croissance, restructurer son économie, promouvoir un développement rapide et durable, améliorer la qualité de vie et le bien-être, maintenir la défense et la sécurité nationales, protéger l’environnement.
En 2025, le Vietnam devrait faire partie des trois pays les plus innovants de l’ASEAN. En 2030, son indice de l’innovation devrait être l’un des 40 meilleurs au monde. Le réseau 5G sera disponible sur l’ensemble du territoire. L’économie numérique représentera 30% du PIB et la productivité augmentera en moyenne de 7,5% par an. Selon les estimations, la partici-pation du pays à cette révolution est assez faible en raison de nombreux points incompatibles entre système institutionnel, loi sur les entreprises et demande d’innovation.
Avant le Vietnam, de nombreux pays de la région avaient élaboré des politiques de développement de la révolution 4.0. En 2015, la Chine avait publié sa stratégie “Made in China 2025“ avec pour objectif de développer la recherche et le développement dans les industries manufacturières. En 2017, la Thaïlande avait annoncé sa politique 4.0 visant à développer des produits de haute technologie.
La technologie, l’atout majeur ?
Les entreprises technologiques doivent être le “noyau“ de cette mouvance nationale. La technologie joue un rôle essentiel dans la croissance économique en aidant le Vietnam à sortir du piège des pays à revenu intermédiaire. Il s’est fixé pour objectif de devenir un pays industrialisé prospère d’ici 2045, année où plus de la moitié de sa population appartiendra à la classe moyenne. Cet objectif ne pourra être atteint qu’en faisant progresser les entreprises scientifiques et technologiques.
Pour éviter le piège des revenus moyens, la première chose à faire est de maîtriser les technologies et les compétences en gestion, d’inventer de nouvelles technologies et de produire des biens qualitatifs. Le Vietnam est à un stade précoce de développement, les achats de technologies d’origine restent modestes. Le seul moyen d’en faire un pays puissant consiste à absorber les technologies externes tout en en créant de nouvelles. Les entreprises vietnamiennes du secteur devraient commencer par utiliser les technologies pour résoudre les problèmes nationaux avant de pouvoir résoudre les problèmes mondiaux.
Aujourd’hui, le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) du pays compte environ 50.000 entreprises dont les revenus cumulés s’élèvent à environ 100 milliards d’USD. Le Vietnam se doit d’intégrer systématiquement les sciences et technologies dans l’économie et la production industrielle, soutenir politique-ment le développement des sciences et technologies. Dans les secteurs à haut risque, le gouvernement a besoin d’une vraie garantie pour encourager les entreprises, selon Tô Thi Thu Huong, directrice adjointe du Département des technologies de l’information, relevant du ministère de l’Information et de la Communication. – CVN/VNA