«Le ministère de l’Éducation et de la Formation (MEF) élabore un projet sur le maintien ou non de l’examen du baccalauréat en vue de collecter les opinions de la population avant de prendre une décision définitive», a déclaré à la presse le 1er août le vice-ministre de l'Education et de la Formation, Nguyên Vinh Hiên.

Le «bac» est l’un plus importants examens du système éducatif. Le ministère prépare deux projets, «Renouvellement profond et intégral de l’éducation et de la formation du Vietnam», et «Renouvellement des manuels après 2015», qui comprennent également une modification des examens, dont le baccalauréat, ainsi que l’admission aux universités.

Plusieurs avis avancés proposent la suppression de l’une des deux épreuves, le baccalauréat ou le concours d’entrée à l’université, car ces deux épreuves ayant lieu dans une période très courte sont considérées comme une perte de temps, d’argent, d’énergie et, surtout, comme une source particulière de stress pour les candidats.

«Le MEF soutient la méthode de contrôle continu des connaissances durant les trois années de lycée, et dont les résultats serviront à l’admission de l’élève à une université ou à une école secondaire. Une telle orientation est estimée efficiente, mais il faut particulièrement peser le pour et le contre avant de statuer», a soulligné M. Hiên.

Les «pro»

Lors d’une table ronde pour collecter l’opinion de la population sur les "Mesures d’amélioration de la qualité de l’éducation au Vietnam", la vice-présidente de la République, Nguyên Thi Doan, a demandé au MEF d’étudier la suppression de cet examen emblématique.

En effet, selon cette dernière, il est de moins en moins sélectif. Le taux de réussite au baccalauréat est très élevé, de l’ordre de 95% à 96%. Par ailleurs, son organisation et celle du concours d’entrée à l’université dans une brève période entraînent des pertes d’argent et d’énergie pour les candidats.

Le professeur Nguyên Lân Dung, vice-président du Conseil des sciences de l’éducation du Comité central du Front de la Patrie du Vietnam, a partagé sur la suppression du «bac» s’il ne s’agit que d’une question de soulager élèves et parents de la pression.

Il est en revanche partisan d’une suppression sous condition, sinon les élèves comme les enseignants relâcheront leur travail. Il s’agit pour lui d’instituer un contrôle continu des connaissances avec remise d’un diplôme en cas de succès.

«À la fin des études secondaires, sur la base des résultats de ces trois années de contrôle continu, le Conseil de l’école soumettra une liste de diplômés au Service de l’éducation et de la formation qu'il devra agréer», a-t-il expliqué.

Il a également souligné l’importance du renouvellement des manuels pour améliorer la qualité de l’éducation en cas de suppression de l’examen du bac.

Les «contra»

Le professeur Nguyên Minh Thuyêt et l'ancien vice-ministre de l'Éducation et de la Formation, Trân Xuân Nhi, sont préoccupés par une baisse de niveau de l’éducation en cas de suppression du «bac». 

Maintenir ou ne pas maintenir l’examen du bac, telle est la question hinh anh 1Maintenir ou ne pas maintenir l’examen du bac, telle est la question hinh anh 2Maintenir ou ne pas maintenir l’examen du bac, telle est la question hinh anh 3Maintenir ou ne pas maintenir l’examen du bac, telle est la question hinh anh 4«Ce n’est pas la suppression de cet examen qui résoudra les faiblesses l’éducation nationale», a déclaré M. Thuyêt en s’inquiétant de ce que «nous avons supprimé presque toutes les examens de l’enseignement général. Maintenant, si c’est au tour du baccalauréat, il n’y aura plus de critères pour évaluer les élèves et la qualité de l’éducation baissera forcément».

«Cet examen doit être maintenu mais modifié. Je pense que système d'examen final est inadapté. Il serait plus juste et efficace d'instaurer un contrôle continu sur trois ans avant de passer un examen final qui ne serait qu'une dernière étape», a estimé de son côté M. Nhi en proposant que le Service de l’éducation et de la formation se charge d’organiser les examens finaux si ce modèle est adopté.

Le baccalauréat pose beaucoup de problèmes dans de nombreux pays du monde. Aux États-Unis, le nombre d’États qui l’organisent augmente progressivement, puisqu’ils sont passés de 22 en 2005 à 28 États en 2010. La Russie, qui l’a supprimé, tente désormais de le rétablir. Quant à la France, son créateur, elle hésite entre le maintenir ou le supprimer. – VNA