Hanoi (VNA) – Métros, bus électriques… ces moyens de transport plus rapides et plus écologiques sont appréciés des experts et habitants. Dans les grandes villes, chercheurs et entrepreneurs de la Tech nous promettent un futur bien différent en matière de circulation.
À l’heure de pointe un matin d’été, les trains de la ligne ferroviaire urbaine Cat Linh - Hà Dông, à Hanoï, sont tous bondés. La plupart des passagers sont des employés, des étudiants qui utilisent un abonnement mensuel. "Après avoir été invitée par mon amie à essayer ce train, j’ai décidé de l’utiliser tous les jours", partage Nguyên Minh Phuong, domiciliée dans l’arrondissement de Hà Dông.
"Auparavant, je perdais 50 minutes pour me rendre à moto à mon bureau situé rue Kim Ma. Maintenant, il ne me faut plus que 20 minutes. Après quelques essais, j’ai donc décidé d’acheter un abonnement mensuel", raconte-t-elle.
L’utilisation de ce moyen de transport lui permet aussi de réduire sa facture d’essence. En plus, le train roule doucement permettant aux passagers d’arriver calmes et déstressés au travail, ce qui n’est pas toujours le cas quand il s’agit d’affronter les embouteillages à moto le matin.
De plus, aux gares, la connexion au réseau de bus est très pratique. On compte actuellement 54 lignes de bus reliées à la ligne ferroviaire urbaine Cat Linh - Hà Dông, dont 16 à la première de Cat Linh et au terminal de Yên Nghia, et de huit à neuf aux gares intermédiaires.
Le directeur général de la Sarl de la ligne ferroviaire de Hanoï (Hanoi Metro), Vu Hông Truong, informe que quatre mois après sa mise en service, la ligne ferroviaire urbaine Cat Linh - Hà Dông sert déjà un grand nombre de passagers. Chaque jour, les trains transportent 10.000 voyageurs quotidiennement et 15.000 les week-ends.
Au-delà de cette ligne ferroviaire urbaine, le transport à Hanoï et à Hô Chi Minh-Ville devient plus vert grâce à certaines lignes de bus électriques et services de vélos en libre-service.
Jusqu’à présent, la Sarl des services de transport écologique Vinbus (Vingroup) exploite quatre lignes de bus électriques à Hanoï et une à Hô Chi Minh-Ville. La mégapole du Sud a décidé d’appliquer pour cette ligne le tarif de 7.000 dôngs/passager, le même que pour le bus régulier. Lorsqu’ils utilisent un bus électrique, les passagers peuvent payer avec une carte de paiement nationale ou avec une carte UniPass émise par le Centre de gestion des transports publics.
"Les bus électriques contribuent à atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et en même temps, à changer les habitudes des habitants. La ville envisage progressivement de remplacer les véhicules diesel par des électriques pour protéger la qualité de l’air", estime le vice-président du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, Lê Hoà Binh.
Renforcer la connectivité
Afin de renforcer la connectivité entre les modes de transport, depuis décembre 2021, Hô Chi Minh-Ville a mis en service à titre expérimental les vélos publics Mobike.
Nguyên Dang Nam, domicilié dans le 3e arrondissement à Hô Chi Minh-Ville, fait savoir qu’après le travail, il loue souvent un vélo public à une station située rue Nguyên Thi Minh Khai, près de son bureau, pour se balader. Pour un trajet de
6 km, il ne doit payer que 10.000 dôngs. Selon un représentant du groupe Tri Nam, investisseur dans ce service, après trois mois, plus de 109.000 personnes ont utilisé ces vélos, pour un total de 124.000 heures, soit 723.000 km.
Suite à ce succès, récemment, le Comité populaire de Hanoï a chargé le Service municipal des transports et des communications d’élaborer un projet similaire dans certains arrondissements intra-muros. Pour la première période, en 2022-2023, 1.000 vélos seront mis en service dont 500 électriques répartis dans 70-80 stations des arrondissements de Ba Dinh, Tây Hô, Dông Da, Thanh Xuân, et à côté des entrées et sorties de la ligne ferroviaire urbaine Cat Linh - Hà Dông. Pour la deuxième période (2023-2024), environ 3.000 seront disponibles dans 350 stations d’autres arrondissements.
Franchir les barrières
Le développement des transports verts dans les grandes villes du Vietnam est mis en œuvre par les autorités municipales. Pourtant, il existe encore des obstacles, notamment en termes de ressources financières, technologiques, de mécanismes et aussi de conscience des habitants.
D’après le vice-président du Comité populaire de Hanoï, Duong Duc Tuân, dans le cadre de plan d’aménagement d’ici 2030, la ville disposera de dix lignes ferroviaires. Dans un avenir proche, le chemin de fer urbain Cat Linh - Hà Dông sera étendu à la zone urbaine satellite de Xuân Mai.
Cependant, avec des projets à très grande échelle tels que les chemins de fer urbains, de nombreuses difficultés surgissent en raison du manque de mécanismes et de politiques, de capitaux, de ressources humaines qualifiées et des problèmes concernant la réquisition des terres.
Par exemple, mis en chantier il y a dix ans, le projet de chemin de fer urbain N°3, pour le tronçon Nhôn - gare de Hanoï, n’a atteint qu’un avancement global de 74,36 %, en raison principalement du manque d’espace pour la construction de sa section souterraine. De même à Hô Chi Minh-Ville, en travaux depuis dix ans, la ligne ferroviaire urbaine N° 1 Bên Thành - Suôi Tiên n’est pas encore achevée.
Le chef adjoint du Comité de gestion du chemin de fer urbain de Hanoï, Lê Trung Hiêu, considère que la capitale, et tout le pays plus largement, manquent encore de mécanismes et de politiques adaptés à ce type de projet. Pour accélérer la construction des grands projets de transport, il faut bien préparer les conditions que sont aménagement, réquisition des terres, fonds, ressources humaines.
En dehors des investissements dans les infrastructures, la prise de conscience des habitants est aussi importante. "Nous devons activement sensibiliser les habitants aux intérêts du transport vert et à la nécessité de limiter les moyens de transport individuels", suggère Bùi Thi An, vice-présidente de l’Union des associations scientifiques et technologiques de Hanoï.
D’après elle, les autorités des villes devraient mettre l’accent sur la création de rues piétonnes, en encourageant les habitants à marcher ou à utiliser des vélos, des véhicules électriques et des moyens de transport en commun. – CVN/VNA