Les Tày et leurs maisons sur pilotis

Difficile d’évoquer les Tày sans parler de leurs maisons sur pilotis qui sont l’une de leurs nombreuses caractéristiques.
Les Tày et leurs maisons sur pilotis ảnh 1Une maison sur pilotis des Tày. Photo : baotintuc.vn
 

Hanoi (VNA) - Les Tày, donc… Difficile d’évoquer les Tày sans parler de leurs maisons sur pilotis qui sont l’une de leurs nombreuses caractéristiques. Rendez-vous donc à 6 kilomètres du chef-lieu de la province de Hà Giang, à Ha Thành, un hameau rattaché à la commune de Phuong Do.

Une bonne centaine de maisons sur pilotis sont accrochées aux flancs de la montagne qui entourent le hameau de Ha Thành. Mais c’est surtout à un certain art de vivre ancestral qu’elles sont accrochées, ces maisons !... Nguyen Thi Dien a hérité la sienne de ses parents et, visiblement, elle y est aussi solidement attachée que le sont les pilotis qui supportent l’édifice à la montagne. « On vient tout juste de la remettre en état. Les voisins sont venus prêter main forte. Normal, ici, on forme une communauté solidaire !... »

Il faut dire que chez les Tây, une maison sur pilotis, ça se mérite, et que pour un arbre, devenir le piloti ou le plancher d’une maison Tây, ça se mérite aussi. Plusieurs années sont parfois nécessaires avant de dénicher l’arbre idoine, exactement comme en lutherie. Nguyen Thi Hoè, une autre Tày du hameau de Ha Thành : « Ça m’a pris une bonne dizaine d’années pour rassembler tous les troncs d’arbres nécessaire à la construction. Les piliers, en particulier, sont façonnés dans des bois très précieux ».

Chez les Tày, pas question d’utiliser des clous ou du ciment. Du bois, rien que du bois ! Toutes les parties sont assemblées entre elles par un système d’embrèvement - tenons-mortaises, si vous préférez - des plus résistants. La toiture, en pente, est souvent recouverte de paille ou de feuilles de latanier. Nguyen Thi Hoè, encore : « Il faut des milliers de feuilles de latanier pour recouvrir une toiture ! Parfois, on passe deux ou trois jours, juste pour la cueillette. Mais ici, la solidarité joue à plein. Si quelqu’un a besoin de se construire une maison, le chef du hameau l’annonce et tout le monde vient donner un coup de main. C’est la tradition, de travailler tous ensemble ! En tout cas, pour les toitures, les feuilles de latanier, c’est ce qu’il y a de mieux ! Ça protège des pluies verglaçantes ! ».

A l’intérieur des maisons, l’espace est divisé en plusieurs travées, sans pour autant qu’il y ait de cloisons. La travée centrale est réservée comme il se doit à l’autel des ancêtres. Les travées latérales, elles, n’ont pas de fonction précise, faute peut-être d’être précisément délimitées. Nguyen Thi Hoè, toujours : « C’est un espace ouvert. Il n’y a pas de chambre à coucher à proprement parler. Lorsqu’on veut se coucher, on crée une sorte d’alcove en suspendant des rideaux. Ce qui est bien dans ce cas-là, c’est qu’on ne peut pas être vu tout en pouvant observer ce qui se passe à l’extérieur ».

Les maisons sur pilotis des Tây ne diffèrent pas de celles des autres ethnies en ceci que le plancher est situé à deux mètres du sol, histoire de se prémunir de visiteurs indésirables : tigres, serpents ou autres reptiles… Et l’espace ainsi créé au-dessous du plancher constitue une sorte de dépôt ou d’abri réservé aux animaux domestiques.

Si les Mong ou les Thaï ont au moins deux escaliers, les Tày n’en ont qu’un, à l’entrée principale. Par contre, ils font 9 marches, ces escaliers, et il n’est pas question d’en manquer une. Il faut dire que le 9 est un chiffre faste, censé apporter bonheur et fécondité à toute la maisonnée. -VOV/VNA

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