Les musées de Hô Chi Minh-Ville (Sud) ont accéléré ces derniers temps leur coopération avec particuliers et organisations privées afin de promouvoir le développement de musées privés et de davantage sensibiliser de la population à l’intérêt de ceux-ci.

Cette coopération relève d’un programme plus vaste dont l’objet est d’instituer des mécanismes conférant une autonomie financière aux musées publics comme de soutenir l’ouverture de musées et de salles d’exposition privés.

La mégapole du Sud, un des premiers centres culturels du pays abritant de nombreux collectionneurs, n’a toutefois pas encore de musée privé à ce jour. Interrogé sur cette énigme, le président de l’Association des antiquaires de Hô Chi Minh-Ville explique que «nos adhérents souhaitent la création d’un musée privé, mais une telle opération se heurte à de nombreuses difficultés».

Le premier problème relève de l’expertise, condition sine qua non pour la création d’un musée. Bien que l’association ait envoyé pour expertise un grand nombre d’antiquités - au-delà des capacités supposées d’un musée privé, elle n’a toujours pas reçu de réponse. En deuxième lieu, les fréquents échanges et ventes d’artefacts par les collectionneurs rend difficile leur exposition. Enfin, la location de locaux est particulièrement coûteuse, jusqu’à 100 millions de dôngs par mois, ce qui dépasse les capacités de la plupart des membres de cette association.

«L’ouverture d’un musée privé dépend non seulement de la volonté des collectionneurs de faire découvrir des objets rares et précieux au public plutôt que de les réserver pour son seul usage, mais aussi de celle des organisations et branches culturelles», a ajouté Vu Kim Anh, directrice adjointe du Service municipal de la culture, du sport et du tourisme.

Et pourtant, les organismes concernés ne cessent dans la limite de leurs possibilités de soutenir les collectionneurs dans leur démarche de création d’un musée personnel tel que l’autorise la loi sur le patrimoine ou, pour ceux qui ne le peuvent pas, d’organisation d’expositions privées, y compris à domicile...

Concernant le mécanisme de financement des musées publics, la présidente de l’Association du patrimoine de Hô Chi Minh-Ville, Lê Câm Tu, a indiqué que le budget des musées publics dépend entièrement de l’État, ce qui les limite dans l’acquisition de pièces destinées à leurs expositions.
«Au lieu de fixer un budget global, il vaudrait mieux que l’État accorde des fonds suivant les projets conçus par les musées. Par exemple, ceux-ci pourraient prévoir en début d’année les expositions thématiques qu’ils comptent organiser, chacune étant considérée comme un projet bénéficiant d’un budget propre», a-t-elle proposé.

Avec un tel mécanisme, les musées bénéficierons alors d’une réelle autonomie financière qui leur permettra d’organiser plus aisément de plus riches expositions, qu’elle soient fixes ou itinérantes dans l’ensemble du pays. - AVI