Hanoï (VNA) - Les produits culturels nationaux comme films, musique et livres s’exportent de plus en plus. Avec une communauté vietnamophone importante autour du monde, des librairies commencent à publier et/ou traduire des œuvres vietnamiennes.
En 2020, ce sont près de 20.000 livres imprimés par les Éditions vietnamiennes Alpha Books qui ont débarqué en Californie, aux États-Unis, au service d’une grande communauté des Viêt kiêu (Vietnamiens d’outre-mer).
Du côté des traductions, l’éditeur anglais Pan Macmillan a récemment acquis les droits de distribution du livre Chang hoang da - Gâu (Chang sauvage - Ours) de l’auteur Trang Nguyên, qui sera intitulé Saving Sorya : Chang and the sun bear dans les pays anglo-saxons.
La Maison d’édition vietnamienne le publiant, Kim Dông, n’en n’est pas à son coup d’essai puisqu’elle a aussi vendu à des partenaires américain et sud-coréen les droits pour la traduction de Su tích trâu cau (Légende du bétel et de la noix d’arec) et de Luoc su nuoc Viêt bang tranh (Épitomé de l’histoire vietnamienne en dessins).
Une meilleure visibilité
Suite à la réussite de ces projets, l’entreprise vietnamienne Chibooks a récemment démarré un projet intitulé "Tu sách van hoá Viêt" (Bibliothèque sur la culture vietnamienne) qui a pour but de présenter la littérature nationale à l’étranger. "Les proses sur la culture, l’histoire ou la cuisine de différentes régions du pays dont +Bên sông Ô Lâu+ (Au bord de la rivière Ô Lâu) et +Vê Huê an com+ (Manger du riz à Huê) de l’auteur Phi Tân, +Hà Nôi nhung phô nhung nguoi+ (Hanoï, ses rues et ses gens) de Nguyên Viêt Cuong, +Nha Trang mùa đep nhât+ (Nha Trang lors de la plus belle saison) de Dào Thi Thanh Tuyên sont traduites en anglais et en chinois afin d’en faire profiter les lecteurs étrangers", indique la traductrice Nguyên Lê Chi, directrice de la compagnie Chibooks.
dans certains pays européens. Photo: CVN
Aux yeux de Mme Chi, il en va aussi de la visibilité du Vietnam à l’étranger. Elle constate que "sur le site de l’e-commerce américain Amazon, il n’y a pas de livres sur la culture vietnamienne. Il n’existe presqu’exclusivement ceux sur la guerre. Ainsi, nous voulons que les lecteurs étrangers puissent découvrir ce qu’est le Vietnam aujourd’hui, notamment sa riche culture".
Pour que les auteurs vietnamiens puissent faire une véritable percée hors des frontières nationales, il est important, selon Mme Chi, de travailler sérieusement sur la traduction.
"Les éditeurs étrangers ont un grand besoin de bien comprendre le contenu du livre avant de décider de verser de l’argent pour acheter ses droit d’auteur. Or, au Vietnam, le nombre d’œuvres traduites en langues étrangères est encore très modeste. C’est pourquoi il existe aujourd’hui très peu de partenariats entre maisons d’édition nationales et étrangères", explique-t-elle.
D’après Mme Chi, il faudrait mettre sur pied un conseil d’experts capable de choisir les ouvrages ayant un potentiel sur les marchés à l’étranger, préalable ensuite à leur traduction.
Vu Thi Quynh Liên, directrice adjointe et rédactrice en chef de la Maison d’édition Kim Dông, estime que "le soin apporté au contenu et à l’image des livres est très important. Si nous voulons en vendre ou présenter à l’étranger, il faudra investir dans la communication pour qu’ils puissent attirer les partenaires". -CVN/VNA