Depuis quelques années, de nombreuses localités mettent en place des modèles de production horticoles appliquant les dernières avancées scientifiques. Dà Lat (province de Lâm Dông sur les hauts plateaux du Centre) a commencé à s’y intéresser dès 2004.
C’est à cette date que les horticulteurs se sont associés pour installer des milliers d’hectares de serres dans lesquelles est pratiquée la culture hydroponique (NDLR : technique de culture hors-sol avec système automatisé où les plantes sont arrosées au goutte-à-goutte par une solution aqueuse nutritive). Cette technique a permis à quelques-uns d’amasser une véritable fortune, chaque hectare rapportant en moyenne entre 800 millions et un milliard de dôngs de profits par an.
“ À Lâm Dông, seuls 3% de la superficie consacrée à la production florale appliquent les hautes technologies. Néanmoins, ces 3% représentent entre 18% et 20% de la production totale ”, a affirmé le Docteur Nguyên Công Thành, de l’Institut des techniques agricoles du Sud. L’an dernier, la province de Lâm Dông a exporté 165 mil-lions de fleurs (roses, astérales, oeillets, orchidées, gerberas, etc.) pour un chiffre d’affaires de 18 millions de dollars dans les pays voisins, l’Union européenne et en Amérique du Nord.
Ces orchidées qui valent de l’or…
La plupart des horticulteurs sont ainsi sortis de la pauvreté. Certains sont même devenus riches, affichant leur nouveau statut de manière ostentatoire avec, par exemple, l’achat d’une voiture flambant neuve. La culture des orchidées est en effet particulièrement lucrative. Même si l’acquisition de tout l’équipement nécessaire à la culture hydroponique est coûteuse, sans omettre les frais de fonctionnement et d’entretien des installations, les horticulteurs s’y retrouvent largement. De plus, ce système étant automatique ou semi-automatique, cela leur donne davantage de temps libre pour s’intéresser à d’autres activités. Exemple avec Lê Thi Lang, domiciliée à Thu Duc : son jardin d’orchidées, qui couvre 500 m², lui permet de réaliser 75 millions de dôngs de profits chaque année.
Voici maintenant le cas de Nguyên Van Nhât, domicilié à Hoa Phu dans le district de Cu Chi. Cet homme a commencé à étudier, puis à appliquer ce modèle de production en 2003. Aujourd’hui, son exploitation couvre 1,5 hec-tare et il vend chaque semaine sa production aux magasins de la ville à des prix oscillant entre 9.000 et 12.000 dôngs la tige, pour un chiffre d’affaires mensuel de 60-100 millions de dôngs. Après déduction des frais d’investissement, d’exploitation et d’entretien, le profit net dégagé est de l’ordre de 50 millions de dôngs.
Une récente enquête menée par le Centre d’encouragement agricole de Hô Chi Minh-Ville a montré que sur les 817 jardins d’orchidées de la ville, 242 fonctionnent en hydroponie (29,62%).
... de même que les légumes
Selon les scientifiques de l’Institut des études des végétaux (relevant de l’Institut des sciences agricoles du Vietnam), l’application des hautes technologies dans la production doit se focaliser sur l’amélioration du rendement et de la qualité de certaines espèces largement consommées (tomates, concombres, pastèques, piments, haricots, melons, salades, épinards, etc.).
Prenons comme exemple le cas de la famille de Nguyên Thi Liên, dans la commune de Lai Thiêu, district de Thuân An, province de Binh Duong. Elle cultive des liserons d’eau en hydroponie depuis des années sur une superficie de 3.000 m². La première récolte intervient après 45 jours, puis le délai pour les suivantes se raccourcit considérablement, entre 20 et 25 jours. Et à chaque fois, la famille réalise environ 35 millions de dôngs de profits. Idem pour Lê Van Thành qui cultive de l’épinard sur 1.000 m² dans la commune de Bach Dang, district de Tân Uyên, province de Binh Duong. Une trentaine de jours plus tard, le rendement atteint 1,8-2,2 tonnes pour 1.000 m² (de 18 à 22 tonnes/ha). Il perçoit un revenu mensuel de 15 millions de dôngs.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural continuera de planifier et d’élargir la superficie de production horticole appliquant les hautes technologies. Cela concernera en premier lieu Dà Lat (1.000 ha), Hô Chi Minh-Ville (500 ha), Hanoi (300 ha), Môc Châu-Son La (150 ha) et Hai Phong (100 ha). Les scientifiques proposent de poursuivre leurs recherches dans le cadre des programmes et projets clés approuvés par le gouvernement comme le développement de l’application des biotechnologies dans le secteur agricole, la formation de ressources humaines hautement qualifiées en la matière, le renforcement de la participation d’autres composantes économiques, la recherche des technologies de conservation et de transformation des produits agricoles... – VNA