Hanoi (VNA) - Une grosse louche de passion et un soupçon de folie, l’Américain d’origine vietnamienne Andrew Lê a fait de The Pig and the Lady l’un des meilleurs restaurants d’Honolulu. Une histoire de cuisine 100% familiale.

Les delices du Vietnam sous le soleil hawaien hinh anh 1Situé dans la rue de Chinatown à Honolulu, The Pig and the Lady est l’une des destinations préférées des gourmets. Photo : CTV/CVN

The Pig and the Lady est le fruit d’une symbiose gourmande entre le chef Andrew, dit le Pig, et sa mère Loan Lê, la Lady. Les experts gastronomes et autres critiques culinaires connus aux États-Unis, dont le célèbre et exigeant New York Times, ont succombé au charme de sa cuisine et n’hésitent pas à considérer son établissement comme un lieu à ne pas manquer à Honolulu, capitale de l’État d’Hawaï situé dans le Pacifique.

Des plats insufflés par la culture vietnamienne

Le chef cuisinier Andrew Lê, 33 ans, est sans doute l’âme du restaurant. Il a suivi ses études au Culinary Institute of America à New York. Diplôme en poche, il a travaillé dans le restaurant français Chef Mavro de George Mavrothalassitis, lauréat du prix du «Meilleur cuisinier des États-Unis».

«Au bout de cinq ans, je ne pouvais plus continuer à y travailler. J’étais encore jeune, et je n’avais pas ce que l’on peut appeler le style et l’état d’esprit du cuisinier. On me donnait le menu, et je le réalisais. Et mes plats n’avaient pas encore de caractère particulier. Pour toutes ces raisons, j’ai cherché à mieux comprendre et à acquérir davantage d’expériences», se souvient Andrew Lê.


Les delices du Vietnam sous le soleil hawaien hinh anh 2Andrew Lê, le cuisinier qui a su redonner un coup de fouet aux plats traditionnels vietnamiens. Photo : CTV/CVN

Il s’est tourné vers la cuisine inspirée par la gastronomie vietnamienne, pays de sa mère.  The Pig and the Lady a donc vu le jour en 2011. Il s’est mis en tête de revisiter les classiques, à l’image du pho complété par un œuf et de la viande fumée. Des expériences qualifiées de «folles» et qui d’aveu ont affolées sa mère. Elle a même un jour demandé à son fils s’il voulait «faire perdre la face à la famille ?»

Contre toute attente, les clients ont pris goût à ces nouvelles créations, donnant plus de confiance au tout jeune chef. Même Mme Lê a fini par les apprécier, et tous deux ont été gagnés par la passion de travailler ensemble.

«Il y a une différence entre la cuisine professionnelle et la préparation des plats que vous aimez. Alors que je suis formé pour cuisiner les plats français, j’aime bien les plats issus de la gastronomie asiatique. J’ai grandi avec le +pho+ et j’en garde de beaux souvenirs», partage Andrew. Et d’ajouter : «Ma mère est une cuisinière parfaite. Elle est l’une des raisons qui m’a incité à me rattacher aux recettes vietnamiennes, et à me pousser à devenir cuisinier. Elle est sans doute cette motivation derrière +The Pig and the Lady+».

Cuisiner, tout un art familial

Les spécialités d’Andrew réussissent à conquérir le palais des habitants d’Honolulu. Son restaurant a remporté à plusieurs reprises la médaille d’or du «Meilleur restaurant vietnamien» et celle d’argent pour le «Meilleur restaurant d’Oahu» (cette dernière est la 3e grande île de l’archipel d’Hawaii, ndlr).

En 2014, The Pig and the Lady a été classé dans la liste des 50 meilleurs nouveaux restaurants aux États-Unis érigée par le magazine Bon Appétit. On lui a aussi attribué le prix Hale’Aina décerné par Honolulu Magazine, dans les catégories du «Meilleur nouveau restaurant» et du «Meilleur restaurant vietnamien».

Andrew a été élu en 2012 le Meilleur chef dans la catégorie «Étoile montante» par le magazine StarChefs. Il est arrivé en demi-finale du prix James Beard, un concours connu comme l’Oscar pour les cuisiniers.

Suite au succès de son premier restaurant, Andrew Lê a l’intention d’en ouvrir un deuxième à Honolulu. Mais quelle est la clé de réussite de The Pig and the Lady ? L’établissement incarne un vrai état d’esprit de clan, uni et soudé : Andrew Lê s’occupe du changement mensuel des menus, Alex Lê - son grand frère - de la gestion du restaurant, Teri Teri Fukuhara – sa femme – des affaires administratives, sans oublier des proches et amis qui ne sont jamais loin pour aider. Aujourd’hui à la retraite, The Lady ou Mama Lê continue de superviser les plats traditionnels inscrits au menu.

«Ma famille a certainement une histoire intéressante à raconter, dit Andrew Lê. La gastronomie joue un rôle important dans notre vie : elle nous a permis de définir notre identité».

Et l’avenir semble déjà des plus prometteurs. Le fondateur de The Pig and the Lady a signé en juin 2015 un accord de coopération avec Hawaiian Airlines pour livrer gratuitement des plats pour la classe business. Selon ses dires, le projet durera jusqu’à fin 2017.  -CVN/VNA