L’eclosion du cinema d’animation vietnamien hinh anh 1Poster du film Painted flower du studio Thunder Cloud. Photo : ThunderCloud
 

Hanoi (VNA) - Le studio d’animation vietnamien Thunder Cloud vient de lancer Painted flower, le premier film d’animation 3D en réalité virtuelle au Vietnam. Acclamé par le public, il marque un pas considérable dans l’évolution du genre dans le pays, encore trop confidentiel par rapport à son réel potentiel.

Sans doute personne ne s’attendait à un succès aussi fulgurant, surtout venu d’un pays aussi peu connu sur la scène de l’animation. Painted flower a été sélectionné et projeté aux Festivals internationaux du film d’animation Animasyros en Grèce et Spark au Canada et enfin au Festival international des nouvelles technologies du court-métrage en Chine. D’une durée de trois minutes, ce tout premier film 3D en réalité virtuelle (3D-VR) produit par le studio Thunder Cloud, a également été mis en ligne sur CGBros, une chaîne Youtube dédiée à la communauté de la 3D de part et d’autre du monde.

«Ce court-métrage est notre première expérimentation avec la technologie 3D-VR. Il a été fait en 15 jours, pour un minimum de coûts», fait savoir Phùng Dinh Dung, producteur du film et aussi fondateur du studio Thunder Cloud. «Cette technologie est apparue depuis longtemps, mais son essor arrive seulement après les lancements ces dernières années des casques VR des grandes compagnies. Alors, bien que les films d’animation en 3D soient courants aujourd’hui, ceux en 3D-VR restent encore une tendance toute fraîche», souligne-t-il. «Au Vietnam, son application est réservée pour l’heure à l’architecture. Les utilisateurs peuvent interagir avec les objets de la maison, ou observer le panorama des ouvrages sous forme de films».

Avec le succès de Painted flower, Dung se montre optimisme concernant le développement des films d’animation vietnamien en 3D et 3D-VR.

Des opportunités bien réelles

Ces dernières années, les salles de cinéma au Vietnam deviennent le terrain de jeu exclusif pour les films d’animations étrangers, laissant très peu de place pour les productions nationales.

L’eclosion du cinema d’animation vietnamien hinh anh 2Le film Cuộc phiêu lưu của Trứng, Chanh và Ớt (L’aventure de l’Œuf, du Citron et du Piment) du studio Colory Animation. Photo : ColoryAnimation

Interrogée à ce sujet, Bich Liên, directrice du cinéma MegaGS estime : «Il manque d’une part des animateurs et des productions de bonnes qualités, et d’autre part, peu d’investisseurs veulent se risquer dans les dessins animés. Mais, en tant que directrice d'un cinéma et aussi productrice de nombreux films vietnamiens, je crois que les spectateurs nationaux apporteront leur soutien aux dessins animés nationaux s’ils ont de bonne qualité».

Plusieurs studios ont senti le potentiel et intégré la technologie 3D, avec un certain succès. Des titres comme Dưới bóng cây (Sous l’ombre de l’arbre) du studio Colory Animation, Bố của gà con (Le Papa du poussin), Sự tích hồ Ba Bể (La légende du lac Ba Bê) du Studio d’animation du Vietnam, Cô bé bán diêm 3D (La petite fille aux allumettes en 3D) du studio True-D Anïmation ont su trouver leur public.

Premier résultat encourageant

Plus spécialement, le film Cuộc phiêu lưu của Trứng, Chanh và Ớt (L’aventure de l’Œuf, du Citron et du Piment) de Doàn Trân Anh Tuân (Colory Animation) a remporté le premier prix du concours de production des films d'animation professionnelle lors du Festival du dessin animé Vietnam - République de Corée 2016, tenue au début du juin dernier à Hanoï. Le président adjoint de l’Association de la production du dessin animé sud-coréenne, Nam Jin-kyu, s’est déclaré «surpris du choix des sujets et de la qualité des dessins animés vietnamiens, et que les films d’animation vietnamiens disposent d’une capacité à se développer et à progresser davantage dans l’avenir».

Le terreau est pourtant là. Bon nombre d’animateurs rivalisent de talent, mais la plupart d’entre eux travaillent pour les studios étrangers, tandis que d’autres n’osent pas quitter leur poste actuel pour poursuivre leur rêve, le marché étant encore trop risqué. «Pourtant, avec les succès récents, je pense que c’est le moment approprié pour eux de commencer à réaliser leur rêve», affirme Doàn Trân Anh Tuân. -CVN/VNA