Hanoi (VNA) - Suite au succès du tireur Hoàng Xuân Vinh aux Jeux olympiques de Rio, les investissements injectés par les instances sportives nationales dans les disciplines «cibles», c’est-à-dire susceptibles de rapporter des médailles au plus haut niveau, seront réexaminés à la hausse.
Les Jeux olympiques 2016 (JO), disputés en août à Rio de Janeiro (Brésil) resteront dans l’histoire du sport vietnamien. Après une quête entamée il y a 64 ans et neuf participations, le pays a enfin un champion olympique. Le tireur Hoàng Xuân Vinh, 42 ans, a décroché la médaille d’or au pistolet à 10 m hommes, avec à la clé un nouveau record olympique (202,5 points). Il a également remporté l’argent au pistolet à 50 m hommes (191,3 points). Grâce à ces performances, la délégation sportive vietnamienne a fini à la 48e place du classement par nations. Les États-Unis ont fini en tête avec 46 médailles d’or, suivis à distance raisonnable par le Royaume-Uni (27 médailles d’or) et la Chine (26).
Une stratégie à long terme
«La délégation sportive vietnamienne a atteint son objectif pour les JO de Rio de Janeiro. Les médailles d’or et d’argent du tireur Hoàng Xuân Vinh marquent un jalon important dans le sport vietnamien», s’est félicité Trân Duc Phân, chef de la délégation vietnamienne aux JO d’été 2016.
À peine les jeux achevés, le ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Nguyên Ngoc Thiên, a réuni les responsables du Département général de l’éducation physique et des sports afin de discuter des investissements pour le secteur sportif pour la période 2016-2020.
«Nous devons tirer de précieux enseignements de ces JO afin de revenir encore plus forts lors des prochaines grandes échéances», a souligné Nguyên Ngoc Thiên. «Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme concentrera ses efforts dans le secteur du sport. Il soumettra au gouvernement un plan d’augmentation du budget qui lui est alloué».
D’après Vuong Bich Thang, directeur général du Département de l’éducation physique et des sports, à l’exception de l’haltérophilie et peut-être de la lutte, les Vietnamiens ne sont pas faits pour des sports demandant une grande force athlétique. «Il faut donc privilégier des disciplines qui conviennent aux attributs physiques de nos sportifs. Nous réexaminerons prochainement la liste des disciplines +cibles+ susceptibles de rapporter une médaille ou un titre olympique aux JO de Tokyo 2020», a-t-il estimé.
Et de poursuivre : «Le tir, la gymnastique artistique, l’haltérophilie et le taekwondo resteront la priorité. L’athlétisme et la natation aussi, bien que les performances de nos sportifs n’aient pas suffi pour monter sur le podium olympique. La raison ? Parce que ce sont des sports dans lesquels le pays dispose de représentants qui tous ont le potentiel de glaner un titre aux Jeux sportifs d’Asie (ASIAD) et de se qualifier pour les JO».
Un nouveau coach pour Anh Viên ?
L’un des athlètes vietnamiens les plus attendus après les JO de Rio de Janeiro 2016 est la nageuse Nguyên Thi Anh Viên. «Son échec au plus grand événement sportif de la planète ne l’empêchera pas de continuer à bénéficier de la politique d’investissements. Car elle est encore jeune et promise à un avenir radieux», a remarqué Vuong Bich Thang.
Concernant son parcours au Brésil, un expert analyse : «Sa performance est difficile à comprendre. Elle a bien négocié l’épreuve du 400 m x 4 nages mais s’est écroulée sur la distance inférieure, le 200 m x 4 nages». D’après lui, il faudrait songer à lui trouver un nouvel entraîneur pour qu’elle puisse continuer à progresser, sans pour autant dénigrer le superbe travail du coach Dang Anh Tuân, qui l’a beaucoup aidée.
Dans le sport de haut niveau, les athlètes ayant gardé le même entraîneur depuis leur enfance jusqu’aux compétitions olympiques se comptent sur les doigts de la main. La natation ne fait pas figure d’exception. À chaque tranche d’âge en effet correspondent des caractéristiques de développement psycho-physiologique particulières, ce qui nécessite un entraîneur spécialisé pour chacune afin d’exploiter pleinement le potentiel du nageur - le coach, chez les jeunes, jouant aussi un rôle d’éducateur. C’est d’ailleurs l’«école» qu’a suivie le Singapourien Joseph Schooling, champion olympique du 100 m papillon au nez et à la barbe de la superstar américaine Michael Phelps. Formé à l’école Boles à l’université Texas, Joseph Schooling est aujourd’hui devenu incontournable dans son sport.
Stages d’entraînement prolongés à l’étranger
Avant, presque toutes les équipes nationales du pays envoyaient leurs meilleurs éléments en Chine pour des stages d’entraînement. Le recrutement des experts chinois était chose commune au Vietnam. Mais les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes. Raison pour laquelle, ces trois dernières années, les instances sportives nationales ont décidé de diversifier leur approche en envoyant les athlètes en Europe et en Amérique. Et pour l’Asie, la priorité revient aujourd’hui à la République de Corée et au Japon.
Selon les statistiques du Département général de l’éducation physique et des sports, sur les 23 disciplines concernées par des stages d’entraînement à l’étranger au cours du second semestre 2015, seul trois ont opté pour la Chine : le wushu, le tennis de table et le volley-ball masculin.
La coach en chef de la sélection nationale de tir, Nguyên Thi Nhung, a estimé que le fait d’avoir envoyé Hoàng Xuân Vinh en République de Corée avait marqué un tournant important dans la vie du tireur. Ce dernier a été suivi par l’expert sud-coréen de classe mondiale Park Chung-gun. Avec le résultat que l’on connaît... – CVN/VNA