Les investisseurs japonais au Vietnam s’intéressent principalement aux secteurs comme l’industrie manufacturière, le textile, le transport et la logistique, l’immobilier et la construction, l’environnement, la banque et la finance ainsi que le commerce.
Situé pour partie dans le bassin du fleuve Mékong, une région dont la croissance économique est rapide, le Vietnam est considéré comme une porte d’entrée dans l’ASEAN pour le Japon, a estimé Mukuta Satochi, directeur exécutif de la Fédération des Organisations économiques japonaises (Keidanren). Avec la naissance de la Communauté économique de l’ASEAN à la fin de cette année, le Vietnam jouera un rôle de plus en plus important dans la région.
Récemment, le Vietnam a mis en place des lignes tarifaires préférentielles en application de l’accord de partenariat économique global ASEAN-Japon pour la période 2015-2019. Plus de 3.200 de ses lignes sur les matières premières, les machines-outils, les produits électroniques et autres composants importées du Japon sont supprimées depuis avril dernier. Avec cet accord, de nombreux produits importés des pays de la région seront moins chers que ceux qui sont fabriqués au Vietnam. Ceci est considéré comme un levier pour l’investissement direct japonais.
Ces derniers temps, une forte augmentation des projets japonais dans l’alimentation et les services est constatée. Parmi les entreprises japonaises du secteur des services présents au Vietnam, figurent Aeon et FamilyMart dans la distribution, Logistics MLC ITL dans le transport, Ishikawwa Seiko, Metalone et Forval dans l’import-export. Le groupe Logistic Systems a investi dans des entrepôts à Hanoi, Dà Nang et Hô Chi Minh-Ville. Le groupe Nissin a coopéré avec la Compagnie générale des chemins de fer du Vietnam pour offrir un service de cargo pour les entreprises japonaises. Dans l’Internet et les finances, secteurs étroitement liés aux activités commerciales, les Japonais sont aussi présents. SBI Holdings, Econtext Asia et Beenos détiennent 33% du capital de Sen Do, une entreprise spécialisée dans l’e-commerce. Récemment, Credit Saison a été autorisé par la Banque d’État du Vietnam à acquérir 49% des actions de la compagnie financière HDFinance de la Banque commerciale par actions de développement des logements de Hô Chi Minh-Ville (HDBank).
D’après Masataka Yoshida, directeur exécutif de Recof, beaucoup de sociétés japonaises entendent développer leurs activités au Vietnam. «Actuellement, la moitié des demandes de renseignements à Recof concerne les transactions au Vietnam, notamment dans les services financiers non bancaires, le transport, les technologies, l’hôtellerie, le marketing et le commerce de détail», indique M. Yoshida. «Les fusions et acquisitions des entreprises japonaises avec des partenaires vietnamiens vont se multiplier dans un proche avenir».
Aujourd’hui, au Vietnam, le nombre de restaurants, d’investisseurs et d’expatriés japonais ne cesse de croître. De plus, une grande partie de la population vietnamienne apprécie la cuisine japonaise. Tous ces éléments font que le Vietnam est dans la ligne de mire des entreprises japonaises du secteur de l’alimentation. Selon des données japonaises, le Vietnam était considéré en 2014 comme le 7e consommateur mondial de produits alimentaires originaires du Japon. «Ces deux dernières années, nous avons accueilli plus de 6.000 entrepreneurs japonais recherchant des informations sur le marché vietnamien en vue d’y investir, dont 60% dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, ainsi que la distribution de biens de consommation», souligne Yasuzumi Hirotaka, directeur de l’Organisation japonaise de promotion du commerce (JETRO) à Hô Chi Minh-Ville.
Hô Chi Minh-Ville, destination favorite
Les entreprises japonaises considèrent le Vietnam, et plus particulièrement Hô Chi Minh-Ville, comme une destination d’investissement attrayante. De fait, le Japon se classe au 6e rang des pays et territoires investissant dans cette localité. La mégapole du Sud compte actuellement environ 300 établissements d’investisseurs japonais. En outre, plus de la moitié des 200 entreprises japonaises de cette ville relève de la vente au détail et plus généralement des services, les autres l’étant du secteur manufacturier.
Dans un futur proche, la ville créera un Bureau japonais au sein de son Service municipal du plan et de l’investissement afin de fournir des informations, et de mettre en contact les entreprises japonaises et vietnamiennes. Selon Tât Thành Cang, vice-président du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, cette dernière entend instaurer un environnement d’affaires et d’investissement favorable pour toutes les entreprises. Celles du Japon peuvent donc s’intéresser aux secteurs faisant l’objet d’une priorité de la ville comme les services, dont le commerce, les industries auxiliaires, l’industrie de la transformation, le transport, l’agriculture, les hautes technologies, etc.
Actuellement, 788 projets d’investissement japonais ont été lancés dans la mégapole du Sud pour un montant total de 2,72 milliards de dollars de capitaux enregistrés. Les secteurs les plus attractifs en termes de capitaux sont l’immobilier, l’industrie de la transformation, le secteur manufacturier, le commerce de gros et de détail, dont la distribution, les services d’entretien d’automobiles et de motocyclettes, ainsi que les sciences et les technologies. -CVN/VNA