Bangkok (VNA) - La Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) a publié mardi 8 avril son dernier rapport évaluant l'état de préparation des économies de la région Asie-Pacifique à relever les défis liés au climat. Le Vietnam est ainsi identifié comme l'un des 11 pays les plus vulnérables au changement climatique d'un point de vue macroéconomique.
Bien qu'ayant contribué à hauteur de 60 % à la croissance économique mondiale en 2024, plusieurs pays de la région Asie-Pacifique ne sont toujours pas prêts à faire face aux chocs climatiques et aux implications de la transition vers un système plus vert, selon l'édition 2025 de l'Étude sur la situation économique et sociale de l’Asie et du Pacifique .
Le rapport a mis en évidence l'interaction complexe entre macroéconomie et climat. Il a souligné les défis qui mettent à l'épreuve la résilience économique de la région, notamment le ralentissement de la croissance de la productivité, le risque élevé d'endettement public et la montée des tensions commerciales.
La secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Armida Salsiah Alisjahbana, également secrétaire exécutive de la CESAP, a déclaré que l'incertitude économique mondiale croissante et l'aggravation des risques climatiques compliquaient également la tâche des responsables des politiques budgétaires et monétaires.
S'adapter à ce contexte en constante évolution exige non seulement des politiques nationales judicieuses, mais aussi des efforts régionaux coordonnés pour préserver les perspectives économiques à long terme et lutter contre le changement climatique, a-t-elle souligné.
Parmi les 30 pays analysés dans l'enquête, 11 ont été identifiés comme étant plus exposés aux risques climatiques d'un point de vue macroéconomique : l'Afghanistan, le Cambodge, l'Iran, le Kazakhstan, le Laos, la Mongolie, le Myanmar, le Népal, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et le Vietnam.
Il existe également d'importantes disparités en termes de capacité d'adaptation au sein de la région. Si certains pays ont mobilisé des financements climatiques importants et adopté des politiques vertes, d'autres sont confrontés à de nombreux défis, notamment des contraintes budgétaires, des systèmes financiers plus fragiles et des capacités limitées en matière de gestion des finances publiques.
Bien qu'elle soit restée relativement dynamique par rapport au reste du monde, la croissance économique moyenne des économies en développement de la région Asie-Pacifique a ralenti, passant de 5,2 % en 2023 et de 5,5 % au cours des cinq années précédant la pandémie de COVID-19 à 4,8 % en 2024. Dans le cas des pays les moins avancés, le taux de croissance économique moyen de 3,7 % en 2024 était nettement inférieur à l'objectif de croissance du PIB de 7 % par an fixé par l'Objectif de développement durable n° 8.
Pour assurer une prospérité économique à long terme, l'enquête a souligné la nécessité d'un soutien proactif des gouvernements à la modernisation des secteurs économiques plus productifs et à plus forte valeur ajoutée. La région doit également capitaliser sur sa solide compétitivité dans les industries et chaînes de valeur vertes, nouveaux moteurs de croissance économique, et adopter une coopération économique régionale inclusive, au service des aspirations de développement des pays développés comme des pays en développement. -VNA