Hanoï (VNA) – En raison des impacts de la pandémie de COVID-19, les investissements directs étrangers (IDE) au Vietnam au cours des 10 derniers mois ont chuté tant en nombre de projets que quant au montant de capitaux.
Selon les économistes, il s'agit d'un "moment silencieux" dans l'attraction des IDE - le moment où le Vietnam doit se préparer soigneusement en termes d'institutions et d'infrastructures pour être prêt à accueillir de "grandes vagues" d’investissement dans la prochaine période, notamment de flux de capitaux de qualité.
Des capitaux d’investissement en forte baisse
Au cours des dix premiers mois de cette année, le Vietnam a drainé 23,5 milliards de dollars d’IDE, soit 80,6% du bilan de l’an dernier à la même période, selon le Département de l’investissement étranger du ministère du Plan et de l’Investissement. Sur cette période de temps, 2.100 projets à capitaux étrangers ont obtenu la licence d’investissement, d’un capital social total de 11,66 milliards de dollars, soit une chute de 32,1% en nombre de projets et un recul de 9,1% en montant sur un an.
Dans le même temps, 907 projets opérationnels ont relevé leur investissement initial de plus de 5,71 milliards de dollars, soit une baisse de 20,8% en nombre mais une hausse de 4,4% en montant par rapport à la même période de l’an dernier.
En particulier, le projet de complexe pétrochimique du Sud à capitaux thaïlandais, dans la province méridionale de Ba Ria-Vung Tau, a augmenté son investissement initial de 1,386 milliard de dollars ; et le projet de zone urbaine Starlake à capitaux sud-coréens, à l’ouest du lac de l’Ouest de Hanoi, de 774 millions de dollars.
Les flux de capitaux étrangers pour acquérir des participations dans des entreprises vietnamiennes ont reculé de 43,5% sur un an, à 6,11 milliards de dollars.
Les investisseurs étrangers ont investi dans 18 secteurs, notamment dans le secteur de la fabrication et de la transformation avec 10,7 milliards de dollars ou 45,7% du stock d’investissements directs étrangers. Il a été suivi par le secteur de la production et de la distribution d’électricité avec plus de 4,8 milliards de dollars ou 20,5%, de l’immobilier et du commerce de gros et de détail.
Parmi les 109 pays et territoires investissant au Vietnam, Singapour caracole en tête avec 7,51 milliards de dollars, soit 31,9%, devant la République de Corée et la Chine.
La province de Bac Lieu est la plus attractive des localités vietnamiennes pour les investisseurs étrangers, suivie par Ho Chi Minh-Ville, Hanoï, Ba Ria – Vung Tau, Binh Duong, Hai Phong.
Se préparer à de "grandes vagues" d'investissements
Selon des économistes, il s'agit d'un "moment silencieux" dans l'attraction des IDE - le moment où le Vietnam doit se préparer soigneusement en termes d'institutions et d'infrastructures pour être prêt à accueillir de "grandes vagues" d’investissement.
Malgré les impacts du COVID-19, l’attraction des IDE de la province de Quang Ninh demeure bonne, a estimé Nguyen Manh Tuan, chef du Comité de gestion des zones économiques de Quang Ninh. A la fin du 3e trimestre, les IDE versés dans les zones économiques (ZE) et industrielles (ZI) de la province avaient atteint 154% du plan annuel.
Pour se préparer à l’arrivée d’une nouvelle vague d’investissement, Quang Ninh accélère la construction d’infrastructures des ZI et ZE locales, tout en adoptant des mécanismes et politiques favorables au développement des infrastructures des ZI et ZE, à la formation de personnel qualifié et à la construction des logements pour des ouvriers.
Des économistes constatent une 3e vague d’investissements dans le secteur de l’immobilier au Vietnam alors que la flambée du COVID-19 a entraîné des mutations dans les chaînes mondiales de production et d’approvisionnement. Les deux vagues précédentes remontent à 1996 et 2008. Le Vietnam compte actuellement 336 ZI couvrant une superficie totale de 97 800 ha et ce chiffre continue d’augmenter pour répondre à la demande d’investissement et de développement d’infrastructures des investisseurs nationaux et étrangers.
Pour accueillir de grands groupes voulant délocaliser leurs chaînes d’approvisionnement et de production vers le Vietnam, il est important d’avoir un environnement transparent, une main-d’œuvre de qualité et des coûts de logistique plus compétitifs, a estimé le prof.-docteur Tran Dinh Thien. -VNA