Les objectifs sont de produire annuellement un million de tonnes de champignons, de créer un million d’emplois en zone rurale et de réaliser un chiffre d’affaires à l’exportation de 500 millions de dollars par an.
Selon le Docteur Pham Van Du, chef adjoint du Département des cultures, le pays a produit 250.000 tonnes de champignons en 2011 pour un chiffre d’affaires à l’exportation de 90 millions de dollars, ce qui est modeste par rapport aux autres pays du monde.
Le Vietnam représente actuellement environ 11% de la production mondiale d’auriculaires, avec 300 tonnes de linh chi par an. Nguyên Tri Ngoc, chef du Département des cultures indique qu’en zone rurale, les matières premières nécessaires à la myciculture telles que paille, chaume, sciure de bois... ne manquent pas, mais sont généralement brûlées, entraînant pollution de l’environnement et perte de revenus.
Rien qu’avec 10% des 40 millions de tonnes de paille produites chaque année, le pays pourrait récolter de 2 à 3 millions de tonnes de champignons, lesquelles dégagerait à l’exportation de 2 à 3 milliards de dollars. Or, aujourd’hui, 1% de ce volume seulement est employé à cette fin.
Les scientifiques estiment que les provinces du Sud où le climat est chaud sont propices à la culture des volvaires telles que linh chi et oreilles de mer, tandis que celles du Nord avec l’hiver froid conviennent mieux à celle des agaric champêtre, de senteur, ou encore au pleurote. Le pays a désormais acquis les techniques culturales de nombreuses variétés de champignons de même que celles de transformation et de conservation.
Autre avantage indéniable de la fungiculture, elle ne nécessite pas d’importants investissements et s’avère en outre très rentable puisqu’un hectare dégage un bénéfice de 500 millions de dôngs par an, soit de 20 à 30 fois plus que la riziculture. Enfin, la commercialisation de la production est aisée car la demande est élevée au Vietnam comme dans le monde.
En dehors de ses valeurs nutritives, les champignons sont considérés comme des légumes biologiques renforçant la résistance de l’organisme, luttant contre les effets du vieillissement, et réduisant les risques du cancer et de maladies cardio-vasculaires.
Nguyên Tri Ngoc a précisé les objectifs à atteindre, avec 400.000 tonnes de champignons de différentes variétés d’ici 2015 dont 25% pour l’exportation, puis un million de tonnes en 2020 pour 500 millions de dollars d’exportations. Par ailleurs, le développement de la culture de champignons devra générer de l’emploi pour un million de personnes.
Pour ce, il faut dès maintenant se consacrer à la sélection des espèces et des techniques, ainsi qu’à l’élaboration de modèles de culture concentrée et industrielle.
Il est également important de créer dès maintenant un label national et d’établir une stratégie marketing pour ce produit. Concernant ce label, une participation tripartite, c’est-à-dire impliquant État, entreprises et agriculteurs, est indispensable.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural envisage actuellement un renforcement des études sur les champignons ainsi que de la formation aux techniques de la myciculture.
Enfin, ce ministère s’oriente vers la création d’un réseau d’approvisionnement en variétés de champignons sur la base du projet de production de variétés de champignons pour la période 2011-2015. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural s’est félicité de la prochaine création l’Association des champignons du Vietnam lors de ce 4e trimestre 2012 afin de rassembler entreprises, scientifiques, gestionnaires et agriculteurs de l’ensemble du pays en vue de mieux développer ce secteur. – AVI
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural vient de demander au Département des cultures d’élaborer un projet de développement de la culture des champignons d'ici 2020.