"Moi, j'achète des gongs et des jarres pour les garder et lestransmettre à mes descendants. Sinon, le Tay Nguyen ne connaîtra plusle son des gongs et ne se sentira plus l'odeur de l'alcool de riz",a-t-il confié.
Après près de vingt années de collection,Y Thim Bya possède 30 jarres Tuk et Tang, 18 ensembles d'anciens gongstotalisant plus de 300 gongs originaires des ethnies Gia Rai, E De etM'nong, des dizaines de chaises de maître de famille Kpan, ainsi quedes centaines d'objets antiques et de bijoux.
Ces objets valent un éléphant ou des dizaines de buffles.
"Le nombre d'anciens gongs de Y Thim est supérieur au nombred'habitants du village Ea Bong", a ainsi comparé le vieil homme Y ThanNie K'dam, après avoir évalué la valeur de la collection de Y Thim Bya.
"L'idée de collectionner de tels antiquités m'est venueaprès avoir vu un habitant jeter sa collection d'anciens gongs", araconté Y Thim Bya. Préoccupé par cela, Y Thim Bya, cadre du centre dela culture et de l'information de Dak Lak, a décidé de racheter cesobjets.
Il se rend partout pour rechercher et racheterdes chaises Kpan et Jhong, d'anciens gongs, jarres ou d'anciensinstruments de musique, et sa maison dans le village de Ea Bong,commune de Cu Ea Buar, ville de Buon Ma Thuot (Dak Lak), est devenueune destination habituelle pour les touristes voulant découvrir laculture du Tay Nguyen.
Y Thim envisage de construire unenouvelle maison oblongue, d'un coût estimé à 300 millions de dongs,pour améliorer son musée. Il a par ailleurs créé un orchestre de gongsqui se produit lors des fêtes traditionnelles ou d'événements culturelscommunautaires.
En dehors du plaisir de collectionner, YThim Bya fabrique lui-même des instruments de musique traditionnels duTay Nguyen tels que les gongs Kram, les T'rung, Dinh Pah, Dinh Buôt,Dinh Tak Tar, Dinh Nam, huchet... et apprend les jeunes à en jouer,contribuant à la préservation et au développement de ce patrimoine duTay Nguyen. - AVI