Le libre choix de deux amoureux chante par Nguyen Du hinh anh 1
 
Hanoï (VNA) - Nous célébrons cette année le 255e anniversaire de naissance et le 200e de mort de Nguyên Du (1765-1820), un auteur illustre du Vietnam et l’un des poètes majeurs de la littérature mondiale. Il a composé Kim Vân Kiêu, un joyau du patrimoine national et un chef-d’œuvre universel.

Kiêu, héroïne de Kim Vân Kiêu, est une jeune fille de seize ans belle et pure, qui jure fidélité à Kim Trong, un beau jeune homme de qualité. Pour sauver son père menacé d’être jeté en prison en raison d’une dette, elle devient courtisane et sombre dans la prostitution avant de retrouver Kim, l’amour de sa jeunesse, qui lui a gardé toute sa confiance.

Épris dès le premier regard, Kiêu et Kim se jurent un amour éternel, sous la lune brillante. En l’absence de ses parents et à leur insu, Kiêu, une jeune fille de bonne famille, belle, intelligente et douée pour les arts, traverse le jardin nocturne pour rejoindre l’homme qu’elle aime.

L’extrait choisi relate la rencontre des amoureux. La beauté et le parfum des fleurs, attisent, dans leurs yeux, la flamme de l’amour et avivent la passion de Kim. En toute sagesse, Kiêu résiste aux élans de tendresse de son amoureux. Avec délicatesse, elle calme son ardeur par des paroles droites et franches.

Elle lui murmure que l’amour est aussi fragile qu’une fleur de pêcher, sans le refuser : "Verrouiller l’entrée du jardin à l’oiseau d’azur" n’est pas un jeu. Considérée comme une future épouse légitime, elle doit rester pure et porter la bure de chanvre, des vêtements d’étoffe grossière pour bien gérer les biens de la famille. Agir comme les amants qui se donnent rendez-vous dans les champs de mûriers mériterait le mépris. Pourquoi perdre en une seule union charnelle la pureté, l’amour de toute une vie ?

Le beau couple d’un roman célèbre Thôi et Truong se sont aimés secrètement sous le toit de la pagode et leur serment n’a duré qu’un seul mois. Dans les plaisirs d’amour, la jeune fille a perdu sa virginité et les amants se sont vite fatigués de leurs jeux amoureux : "ailes jointes et rameaux entrelacés". "La fleur complaisante eut vite lassé les oiseaux du printemps". Leur amour si pur s’est transformé en amour honteux. Thôi aurait dû refuser les avances de Truong comme la jeune tisserande a lancé sa navette à l’homme qui la courtisait de trop près.

La belle Kiêu reste pure et vertueuse pour ne pas rougir de son amour. Pourquoi se hâter de faire l’amour : "De briser le rameau, d’arracher la fleur" ? Elle fait le serment qu’un jour son amour répondra à celui de son bien-aimé. Ses paroles de droiture et de raison inspirent encore plus de respect au jeune homme passionné et amoureux.

D’éducation confucéenne, Kiêu laisse ses sentiments diriger sa vie. Profitant de l’absence de sa famille, elle rejoint, pendant la nuit, l’homme qu’elle aime et se lie à lui par un serment. Contrairement à la doctrine confucéenne,  Kiêu et Kim  se jurent un amour éternel sans l’autorisation de leurs parents. L’auteur de Kim Vân Kiêu, loin de condamner les amoureux qui osent s’aimer sans la permission des parents, consacrent de nombreuses pages chaleureuses pour exprimer leur tendresse, leurs épanchements et leur amour. Ce libre choix entre deux jeunes gens a trouvé en Nguyên Du son véritable poète. Il chante l’amour de deux jeunes gens fondé sur ce libre choix sans en exclure la dimension charnelle. -CVN/VNA