Fort de sesparticularités et de son originalité, il a été inscrit sur la liste despatrimoines immatériels du Vietnam. Le ministère de la Culture, desSports et du Tourisme a également soumis un dossier à l’UNESCO pour uneéventuelle reconnaissance mondiale.
Selon d’après lespécialiste et critique de théâtre Sang Sêt, ancien directeur de latroupe artistique khmère Anh Binh Minh de la province de Trà Vinh, le dùkê a hérité d’autres formes artistiques académiques et folkloriques dela région et, plus particulièrement, a été fortement influencé par leschants populaires des Hoa (Vietnamiens originaires de Chine) et par lecai luong (théâtre rénové) des Kinh (ethnie majoritaire au Vietnam).
Représentéen langue khmère, une pièce de dù kê dure environ 150 minutes, duréeprincipalement réservée au chant. Le comique s’exprime dans les troislangues vietnamienne, chinoise et khmère, ce qui fait que les piècesattirent toujours les spectateurs des trois ethnies. Les instrumentscomprennent deux groupes, bois et cordes qui jouent des mélodiesattrayantes et sont considérés comme l’âme du dù kê.
Cegenre théâtral s’est diffusé dans plusieurs provinces et villes oùvivent des Khmers : Soc Trang, Bac Liêu, An Giang, Kiên Giang, Cà Mau,et où des troupes de dù kê ont été créées. Il a même traversé lesfrontières pour s’intégrer au Cambodge, où la population locale l’abaptisé «Lkhôn Ba Sac», (théâtre du fleuve Hâu du Vietnam).
LeComité populaire de la province de Trà Vinh a créé en 1960 une troupekhmère, Anh Binh Minh, dont la renommée s’est rapidement étendue grâce àses pièces de dù kê mettant en scène de grandes figures comiques. Undemi-siècle plus tard, elle possède un riche répertoire d’unequarantaine de pièces sur le quotidien du peuple, mais aussi surquelques singularités de la société contemporaine. On peut citer despièces comme Nghia tinh giông tô (L’amour dans l’orage), Giu dên cô Hia(Le gardien du temple de Mlle Hia), Bông hông Trà Vinh (La rose de TràVinh), ou encore Môi tinh Bôpha - Rangxây (L’amour entre Bôpha etRangxây). -VNA