Le delta du Mékong, futur désastre ou terre d’opportunités?

La sécheresse et l’infiltration de l’eau salée menacent actuellement les récoltes agricoles du delta du Mékong, et par extension les millions d’habitants.

Can Tho (VNA) - La sécheresse et l’infiltration de l’eau salée menacent actuellement les récoltes agricoles du delta du Mékong, et par extension les millions d’habitants. Cependant, des voix scientifiques et politiques prônent des stratégies d’adaptation, et avancent que la situation pourrait offrir de nouvelles opportunités au pays.

Le delta du Mékong, futur désastre ou terre d’opportunités? ảnh 1Tôn Nu Thi Ninh, présidente du Fonds pour la paix et pour le développement de Hô Chi Minh-Ville.

Le colloque «Usage durable des ressources en eau du bassin du Mékong» organisé du 22 au 23 avril dans la ville de Cân Tho (Sud) offre la tribune à de nombreuses interventions portant sur l’environnement et le changement climatique. Le Fonds pour la paix et le développement de Hô Chi Minh-Ville, en partenariat avec l’Université de Cân Tho et le centre de recherches sociales et éducatives de Tri Viêt, s’est chargé de mettre sur pied l’événement. Car en effet, d’avis de tous les experts, il y a urgence.

Déjà 120.000 hectares de rizières touchés

Le besoin croissant de ces dernières années en énergie hydroélectrique des pays de la région aurait un lien avec la situation actuelle ?

Un rapport sur l’évaluation de l’environnement réalisé en 2010 par le Centre international pour la gestion de l’environnement (ICEM) avait déjà révélé une augmentation vertigineuse de la demande, avec par exemple une croissance de 5,5% en Thaïlande, et même un bond de 11,6% au Cambodge, et ce en une seule année.  La construction de ces centrales hydroélectriques aurait affecté la biodiversité mais aussi les ressources aquatiques. Et c’est sans compter leur impact sur le bien-être et la sécurité des habitants de la région.

Les consultations et les études d’évaluation effectuées par les organisations nationales comme internationales ne parviennent pas à un compromis mutuel. Cependant, les experts sont d’avis que la pénurie d’eau et  la salinisation des terres pourraient détruire ce «grenier à riz» qu’est le delta du Mékong. Et les conséquences seraient plus catastrophiques que prévues.

Depuis la mi-mars de cette année, quelque 121.000 hectares de rizières sont déjà gravement touchés par la sécheresse. Plus de 15.000 hectares de plantations maraîchères et près de 13.500 hectares de vergers fruitiers sont endommagées.

Selon le rapport rendu public à la mi-mars par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, les 13 provinces du delta du Mékong sont d’ores et déjà mises en état d’alerte. L’eau de mer s’est infiltrée entre 70 à 90 km à l’intérieur des terres, et phénomène plus inquiétant, a gagné entre 15 et 20 km par rapport aux années précédentes. La culture du riz rencontre de plus en plus de difficultés, ce qui fait chuter son rendement. Selon le Centre hydrométéorologique central, la salinité de l’eau de mer de certaines provinces du delta du Mékong a augmenté de 8 à 9%, voire à 11%, dépassant de loin le seuil de résistance des légumes.

Développer de nouvelles techniques de culture

«Les profits doivent aller de pair avec les responsabilités. Et tous les côtés doivent assumer leurs rôles et leurs devoirs», a demandé Tôn Nu Thi Ninh, présidente du Fonds pour la paix et pour le développement de Hô Chi Minh-Ville. Elle n’a pas oublié de rappeler que la situation relève maintenant d’une question de vie et de mort pour les Vietnamiens, et notamment pour les millions d’habitants du delta du Mékong. Elle a également souligné que l’usage durable des ressources d’eau requiert la contribution de toutes les parties engagées.

Le delta du Mékong, futur désastre ou terre d’opportunités? ảnh 2Une rizière victime de la sécheresse dans la commune de Trân Van Thoi, province de Cà Mau (Sud).

Pham Tuân Phan, directeur exécutif du Comité des membres du bassin du Mékong (MRC), estime quant à lui que malgré les dégâts, le delta du Mékong dispose d’énormes opportunités économiques à condition qu’un plan d’aménagement intégral et  de coordination soit adopté. «Il faut accepter de partager les avantages», a-t-il appelé, en précisant que la préservation des ressources naturelles doit être prépondérante et renforcée.

De même, des scientifiques ont convenu que l’eau de mer pourrait permettre de développer l’élevage aquatique, qui peut parfois rapporter plus de bénéfices que la riziculture selon leurs études. Pour le docteur Vo Tong Xuân, recteur de l’Université de Nam Cân Tho, le delta du Mékong doit s’adapter aux nouvelles donnes à la fois causées par la nature mais aussi provoquées par les activités humaines. «La pluie et la pénétration de l’eau de mer nous aideront à appliquer les techniques de culture en alternance avec l’élevage aquatique», a estimé le docteur Xuân.

Iain Menzies, expert senior sur les ressources en eau et le réseau hygiénique du Programme des eaux et Réseau hygiénique d’Asie de l’Est-Pacifique, et représentant de la Banque mondiale au Vietnam, a déclaré que cette dernière prenait en considération le rôle des pays jouxtant le bassin du Mékong dans l’élaboration et dans une application plus appropriées des accords. «La Banque mondiale participe activement à la promotion des coopérations de presque tous les pays en voie de développement qui sont en contact avec la mer», a affirmé Iain Menzies.

Par l’intermédiaire du MRC, la Banque mondiale a accordé un prêt à taux préférentiel de 25 millions de dollars au Vietnam dans le cadre du «Programme de la gestion des ressources en eau», qui a été démarré en 2012 et qui se prolonge jusqu’en 2020. La Banque mondiale a prévu également, à cette occasion, d’accorder un nouveau prêt d’une valeur de 300 millions de dollars pour mi-2016, et ce pour le Projet d’adaptation au changement climatique et les moyens de subsistance durables des habitants du delta du Mékong. -CVN/VNA

Voir plus

Le Premier ministre Pham Minh Chinh dialogue avec Stephan Mergenthaler, directeur général du Forum économique mondial (FEM), sur le thème « La science et la technologie façonnent le Vietnam à l’ère du développement ». (Photo : VNA)

Transition verte et numérique : le Vietnam trace sa voie

Placé sous le thème « La transition verte à l’ère numérique », le Forum économique d’automne 2025, qui s’est tenu du 25 au 27 novembre à Hô Chi Minh-Ville, a mis en lumière les efforts du Vietnam pour saisir les grandes tendances mondiales. Des experts internationaux ont reconnu que les dirigeants vietnamiens, à tous les niveaux, ont clairement identifié l’impératif d’un développement durable.

Photo : VNA

Production d’hydrogène vert : Tây Ninh déroule le tapis rouge aux entreprises japonaises

Le vice-président du Comité populaire de la province de Tây Ninh (Sud), Huynh Van Son, a travaillé le 26 novembre avec une délégation de l’Organisation japonaise pour le développement des nouvelles énergies et des technologies industrielles (NEDO), conduite par Morita Takeo, directeur adjoint du siège de NEDO, ainsi qu’avec des dirigeants du groupe Obayashi.

Hanoï souffre souvent de pollution atmosphérique en hiver. Photo: cafef.vn

Le mal de l’air s’aggrave dans les grandes villes

La pollution atmosphérique dans les grandes villes comme Hanoi et Hô Chi Minh-Ville a atteint des niveaux alarmants, principalement due aux particules fines (PM2,5), qui constituent une menace importante pour la santé publique.

Nguyen Van Loc, résident du hameau Ban, commune de Hung Chân (district de Quy Châu, province de Nghe An), a remis de son plein gré un macaque à face rouge adulte aux autorités locales. Photo : VNA

Un habitant remet aux autorités un macaque à face rouge

Le 25 novembre, M. Nguyen Van Loc, résident du hameau Ban, commune de Hung Chân (district de Quy Châu, province de Nghe An), a remis de son plein gré un macaque à face rouge adulte aux autorités locales afin qu’il soit pris en charge et réintroduit dans son habitat naturel.

Fin 2025 et début 2026 devraient connaître des conditions hivernales plus rigoureuses, avec un froid intense et prolongé dans les zones montagneuses, incluant gel, givre et même chutes de neige. Photo d'illustration: VNA

Une nouvelle vague de froid intense va s’abattre sur le Nord

Le Nord connaîtra une vague de froid persistante avec l’arrivée d’un nouveau front froid le 25 novembre. Ce froid affectera les régions du Nord-Est et du Centre-Nord à partir de l’après-midi du 24 novembre, avant de se propager aux régions du Nord-Ouest et du Centre, selon le Centre national de prévision hydrométéorologique (NCHMF).

Le tronçon Km226+600 – Km226+800 du col Mimosa (côté droit) a connu de nouveaux glissements de talus et d’assise de route, sur une longueur d’environ 70 m et une profondeur de 40 m, détruisant totalement la chaussée et le talus. Photo : VNA

Lâm Dông : situation d’urgence au col Mimosa

Les autorités de la province de Lâm Đồng ont émis le 20 novembre, la Décision n° 2220/QĐ-UBND, déclarant officiellement une situation d’urgence liée aux catastrophes naturelles pour les tronçons gravement affectés de la Route nationale 20, principalement au col Mimosa, porte d’entrée de la ville de Dà Lat, centre administratif de la province.

Le col de Khanh Lê, dans la province de Khanh Hoa, a subi de graves glissements de terrain. Photo: VNA

Inondations et glissements de terrain : 14 morts et disparus et d'importants dégâts matériels dans plusieurs localités

Les fortes pluies, les crues soudaines et les glissements de terrain qui frappent la partie centrale du Vietnam depuis plusieurs jours ont causé, à 8 h 30 le 18 novembre, au moins 14 morts et disparus, selon les données provisoires du Département de la gestion des digues et de la prévention des catastrophes relevant du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement. Ce bilan est en hausse de deux personnes par rapport à la soirée du 17 novembre.

De graves inondations dans la province de Khanh Hoa ont submergé de nombreuses maisons. Photo: VNA

Le PM exige une action rapide face aux inondations dans le Centre

Dans son télégramme officiel n°219/CD-TTg adressé aux provinces et villes de Hà Tınh, Quang Tri, Huê, Dà Nang, Quang Ngai, Gia Lai, Dak Lak, Khanh Hoa et Lâm Dông, ainsi qu’aux ministres, aux directeurs des agences ministérielles, aux organes gouvernementaux et au Bureau du Comité directeur national de la défense civile, le Premier ministre a demandé la mise en œuvre immédiate des mesures essentielles pour protéger les populations, la protection de la vie humaine étant la priorité absolue.