Le delta du Mékong face au changement climatique

Il y a deux ans, le gouvernement adoptait une résolution sur le développement durable du delta du Mékong, une région exposée aux aléas du changement climatique. C'est l’heure est aux premiers constats.
Le delta du Mékong face au changement climatique ảnh 1Photo: VOV

Hanoï (VNA) - Il y a deux ans, le gouvernement adoptait une résolution sur le développement durable du delta du Mékong, une région particulièrement exposée aux aléas du changement climatique. Aujourd’hui, l’heure est aux premiers constats.  

Les dérèglements climatiques qu’il subit de plein fouet n’auront pas empêché le delta du Mékong d’enregistrer une croissance de 7,8% en 2018, soit son plus haut niveau depuis 4 ans. La valeur de ses exportations a même atteint pour la première fois 15,7 milliards de dollars… C’est sans nul doute grâce à la résolution 120 sur l’adaptation du delta du Mékong au changement climatique que la casse a pu être évitée et que la région se maintient la tête hors de l’eau, au sens propre comme au sens figuré.  

Les agriculteurs du delta du Mékong ont du opérer une véritable reconversion. Riziculteurs à la base, ils sont désormais fruticulteurs, aquaculteurs et même éleveurs : la salinisation de leurs terres les y a obligés.  Mais dans bien des cas, force est de constater que c’est un mal pour un bien. A Tân Phu Dông, qui est un district de la province de Tiên Giang, le riz a ainsi cédé la place à la citronelle, au corossolier et au canard marin. Résultat : des profits triplés, voire quadruplés…      

Autre exemple, autre localité : à Go Công Dông, un autre district de Tiên Giang, Trân Van Hông s’est reconverti dans l’élevage des chèvres. Bien lui en a pris car aujourd’hui, ses 200 bêtes lui rapportent de 300 à 400 millions de dôngs par an.     

«J’ai du m’y reprendre à plusieurs fois, avant de réussir», nous raconte-t-il. «Je suis allé demander à d’autres éleveurs comment ils faisaient. J’ai lu aussi beaucoup de livres pour me renseigner sur les techniques d’élevage, sur la prévention des épidémies, sur l’hybridation de nouvelles espèces... Les chèvres, c’est facile, durable et rentable !... Chaque année, j’ai 100 ou 200 bêtes de plus… »

Bên Tre, qui possède 3 districts littoraux, est l’une des provinces du delta du Mékong les plus touchées par l’élévation du niveau de la mer et la salinisation des sols. Plutôt que d’en subir les conséquences, les autorités locales ont décidé d’en profiter. En l’espace de deux années, elles ont réduit la superficie des rizières et des champs de sel de 10 mille hectares pour d’autres activités agricoles plus rentables. Les élevages de crevettes sont ainsi en plein essor : on en est à 36 mille hectares, actuellement. Même constat pour la fruticulture et l’élevage bovin : ça va crescendo. Bên Tre est aujourd’hui un important centre d’élevage bovin du delta du Mékong, avec un cheptel de près de 200.000 bêtes. Huynh Van Det fait partie de ceux qui ont su en tirer un bon parti.     

« Les conditions naturelles, ici, sont favorables à l’élevage bovin : des terres en abondance, des prairies… L’élevage bovin n’est pas forcément ce qu’il y a de plus rentable, sur la durée, mais il y a peu de risques d’épidémies, ce qui représente quand même un avantage certain», nous dit-il.   
A l’extrême sud du delta, dans la province de Cà Mau, les agriculteurs ont choisi d’alterner élevage de crevettes et riziculture pour résister à la salinisation des sols qui s’aggrave de plus en plus. Dans la commune de Tân Bang, autrefois spécialisée dans la production de canne à sucre, les rotations entre élevage de crevettes et riziculture sont désormais monnaie courante : près des neuf dixièmes des terres arables. Ce procédé rapporte aux locaux plus de 100 millions de dôngs par hectare chaque année, nous assure Lê Hoàng Phuong, le président du comité populaire communal.

«Cette combinaison culture-élevage a montré son efficacité et sa durabilité. Les bénéfices sont élévés et la sécurité alimentaire est garantie. Et il y a un vrai phénomène de vases communiquants : si le riz est abondant, les crevettes le sont également… », constate-t-il.    

Nécessité faisant loi, de nombreux modèles de production ont été mis en place dans le delta du Mékong, qui est devenu ces dernières années un véritable terrain d’expérimentations tous azimuts. - VOV/VNA

Voir plus

Des gardes forestiers patrouillent dans la forêt de protection de Nui Dinh, dans le quartier de Phu My, à Hô Chi Minh-Ville. Photo : VNA

Hô Chi Minh-Ville lance un inventaire forestier pour soutenir la croissance durable

Le Département de l’agriculture et de l’environnement de Hô Chi Minh-Ville a lancé un inventaire forestier complet pour la période 2024-2025 afin de fournir des données précises sur la superficie forestière, les réserves et les stocks de carbone, contribuant ainsi à la gestion publique et aux objectifs de développement durable.

Photo d'illustration. Source: VNA

Journée internationale de la protection de la couche d’ozone : promouvoir des solutions de refroidissement durables

Le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement a organisé ce lundi 15 septembre un atelier à l'occasion de la Journée internationale de la protection de la couche d'ozone 2025. Intitulé « 40 ans de la Convention de Vienne : de la science à l'action globale », l'événement avait pour thème « Actions en faveur de la couche d'ozone vers une transition verte : promouvoir la coopération intergouvernementale et public-privé ».

La tortue à tête jaune est inscrite dans le Livre rouge du Vietnam et sur la liste des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Photo: VNA

Relâcher dans la nature une tortue à tête jaune à Con Dao

Le Comité de gestion du Parc national de Con Dao a récemment reçu et remis en liberté dans son habitat naturel une tortue à tête jaune (Indotestudo elongata), une espèce de tortues terrestres de la famille des Testudinidae, confiée par la Station radar 32 (Régiment 294, Division 367, Armée de l’air et de la défense anti-aérienne).

Le Centre de sauvetage, de conservation et de développement des espèces constitue à la fois un refuge et un « hôpital » unique en son genre, où des dizaines d’animaux sauvages rares et menacés retrouvent soins et vitalité avant de regagner leur habitat naturel. Photo : VNA

À Cát Tiên, soigner pour redonner vie aux espèces menacées

Les cris retentissants des doucs à pattes noires, des gibbons à joues jaunes et d’autres primates animent la forêt du parc national de Cát Tiên. Niché au cœur de cette réserve, le Centre de sauvetage, de conservation et de développement des espèces constitue à la fois un refuge et un « hôpital » unique en son genre, où des dizaines d’animaux sauvages rares et menacés retrouvent soins et vitalité avant de regagner leur habitat naturel.

Les prévisionnistes analysent les données du système Smartmet pour diffuser des bulletins de prévision et des alertes précoces en cas de catastrophes naturelles au Centre national de prévision hydrométéorologique. Photo : nhandan.vn

Application de l'intelligence artificielle à la prévision et à l'alerte des catastrophes naturelles

Ces dernières années, le Vietnam a été durement touché par des catastrophes naturelles et les effets du changement climatique, avec une augmentation des typhons, des inondations, des sécheresses et des glissements de terrain. Face à ces défis, l'intelligence artificielle (IA) s'impose comme un outil essentiel pour améliorer l'efficacité de la prévision et des alertes, contribuant ainsi à réduire les pertes humaines et matérielles.

Photo d'illustration: VNA

Hô Chi Minh-Ville : le projet de zones à faibles émissions suscite un vif intérêt de la part des habitants

Hô Chi Minh-Ville s'apprête à expérimenter des zones à faibles émissions (ZFE) dans son centre urbain ainsi qu'à Cân Gio et Côn Dao, marquant une étape importante dans le contrôle de la pollution métropolitaine. Cette initiative, qui promet d'influencer directement le quotidien et le bien-être des résidents, suscite un vif intérêt au sein de la population.