Washington (VNA) – L’Accord global et progressiste de partenariat transpacifique (CPTPP) fraîchement signé dans la capitale chilienne Santiago sans les États-Unis, a suscité une vague de réactions dans la presse américaine.
"Les alliés des États-Unis signent un accord commercial ambitieux en défiant Trump", a titré The New York Times, analysant les impacts de cet événement pour la première économie mondiale.
Selon le prestigieux quotidien américain, dans son incarnation originelle du Partenariat transpacifique (TPP), l’accord était conçu comme un contrepoids à la force économique croissante de la Chine en Asie.
Onze pays - dont les principaux alliés des États-Unis comme le Japon, le Canada et l’Australie - a signé jeudi 8 mars un accord commercial dans la capitale chilienne Santiago, qui remet en cause le point de vue du président Donald Trump sur le commerce en tant que jeu à somme nulle rempli de gagnants et de perdants.
Couvrant 500 millions de personnes des rives du Pacifique, le pacte représente une nouvelle vision pour le commerce mondial, au moment où le président Donald Trump a imposé des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis, même à certains de leurs plus proches amis, a constaté The New York Times.
Le nouvel accord réduit drastiquement les tarifs et instaure de nouvelles règles commerciales radicales sur les marchés qui représentent environ un septième de l’économie mondiale.
Il ouvre davantage de marchés au libre-échange de produits agricoles et de services numériques dans la région. Alors que le bœuf américain fait face à des droits de douane de 38,5% au Japon, alors que le bœuf d’Australie, de Nouvelle-Zélande et du Canada ne le sera pas.
Une fois entré en vigueur, l’accord devrait générer un revenu global supplémentaire de 147 milliards de dollars, selon une analyse du Peterson Institute for International Economics.
Ses partisans disent qu’il renforce également les protections de la propriété intellectuelle et inclut un langage qui pourrait inciter les membres à améliorer les conditions de travail.
"Il est difficile d’ignorer les règles que tout le monde accepte, et ils vont probablement regarder attentivement ces règles", a déclaré Wendy Cutler, une ancienne négociatrice commerciale américaine qui a travaillé sur le Partenariat transpacifique, maintenant directrice générale de l’Office de Washington de l’Asia Society Policy Institute.
L’administration Trump a récemment indiqué qu’elle était ouverte à la réintégration au Partenariat transpacifique.
Pour The Wall Street Journal, "le Pacte commercial du Pacifique met les voiles sans les États-Unis à son bord".
"Alors que les pays parties au TPP ont signé aujourd’hui un accord visant à abattre les barrières commerciales, le président Trump et son équipe commerciale travaillent dur pour les élever", a déclaré Daniel Price, conseiller économique senior de la Maison Blanche dans l’administration George W. Bush, ajoutant que "Les États-Unis sont de plus en plus isolés".
L’administration Trump est actuellement bloquée dans d’âpres négociations avec le Canada et le Mexique pour réviser l’Accord de libre-échange nord-américain, ou Nafta.
La signature de l’accord stimulera les efforts des lobbyistes des fermes et des es milieux d’affaires américains pour persuader M. Trump - ou un futur président - de rejoindre le pacte pour répondre à leurs inquiétudes quant à leurs désavantages concurrentiels dans la région.
Dans l’accord signé jeudi, seulement 22 des plus de 600 dispositions originales ont été suspendues, relatives à la protection de la propriété intellectuelle et à d’autres questions.
En janvier, M. Trump a surpris les économistes et chefs d’entreprise réunis à Davos, en Suisse, en déclarant qu’il envisagerait d’ouvrir les négociations pour rejoindre le TPP "soit individuellement, soit peut-être en groupe, si c’est dans l’intérêt de tous".
"Trump rejoindrait-il le TPP? Espérons-le", a titré le site www.bloomberg.com, estimant que les préoccupations au sujet de la domination géopolitique chinoise devraient occuper une place importante dans la réflexion sur le Partenariat transpacifique.
Selon Bloomberg, en l’absence du leadership américain, la Chine sera en mesure d’établir les règles du commerce mondial. Cela signifierait une augmentation de l’hégémonie chinoise aux dépens des États-Unis, et cela signifierait aussi que les normes et réglementations commerciales internationales pourraient être remodelées pour favoriser les entreprises chinoises plutôt que les entreprises américaines.
"Rester en dehors de l’accord pourrait plaire à certains partisans moins informés de Trump, mais pour les États-Unis dans leur ensemble, cela serait une perte auto-infligée", a-t-il conclu. – VNA