La championne d’Asie du Sud-Est de kourach Thanh Thuy cherche à retrouver la sveltesse et la beauté des jours passés. Photo : CTV/CVN
Hanoï, 16 février (VNA) - Les 30es Jeux d’Asie du Sud-Est se sont terminés il y a plus d’un mois. Pour laplupart des champions, c’est l’heure de se reposer ou de profiter de lafête du Têt. Néanmoins, la lutteuse Trân Thi Thanh Thuy commence unenouvelle bataille…
Lors des 30es Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games 30) disputésfin 2019 aux Philippines, la lutteuse en kourach (discipline quis’apparente au judo) Trân Thi Thanh Thuy a fait forte impression auprèsdes spectateurs, en battant son adversaire thaïlandaise TubkitPattamaporn en finale de la catégorie des plus de 70 kg après seulementcinq secondes, pour monter sur la plus haute marche du podium. Afin devivre ce court instant de gloire sur le ring, elle a dû traverser desépreuves difficiles, notamment pour prendre 20 kg en seulement six moisafin d’accroître ses chances de médaille.
Trân Thi Thanh Thuy, 24 ans, est une judoka du club de Hanoï. Elle acommencé cette discipline à l’âge de 14 ans lorsqu’elle était élève ducollège Minh Khai dans l’arrondissement de Hai Bà Trung, à Hanoï. Àforce de persuasion et d’audace, ses parents l’ont autorisée à suivredes cours d’arts martiaux dès son plus jeune âge. Elle pratique depuislors ce sport et a atteint la gloire, non sans sacrifices etdifficultés.
"Quand j’ai commencé à faire du judo à l’âge de 14 ans, je pesais 70kg et mesurais 1,68 m. Maintenant, après dix ans d’entraînement, jemesure 1,70 m et pèse 96 kg. J’ai une taille normale mais pour lesentraînements et les compétitions, je dois constamment adapter mon corpset gagner ou perdre des kilos. Parfois, mon père me disait Tu es tropgrosse. Il faut que tu perdes du poids . À cette époque, je me préparaisà une compétition et devais prendre du poids. Évidemment, cela m’aembêtée par rapport à ma propre image", partage Thanh Thuy.
En apprenant l’introduction du kourach à la compétition officielle desSEA Games 30, un certain nombre de combattants de judo, dont notrechampionne, se sont présentés aux sélections nationales. Comme toutesles catégories de poids léger étaient remplies, Thanh Thuy s’estsélectionnée dans la catégorie de poids la plus élevée. Elle a pour celaété forcée de prendre du poids. Le jour où elle est montée sur le ring,Thanh Thuy avait pris environ 20 kg en seulement six mois.
"En tant qu’athlète, je n’ai pas le choix. Je dois respecter lesdécisions de mon entraîneur ou mes chances de décrocher la médaillediminueront. En vue des SEA Games 30, mon équipe et moi sommes entréesdans un processus d’entraînement de haut niveau à partir de début 2019.Il m’a fallu 6 à 7 mois pour atteindre le poids désiré. Dans lacatégorie des plus de 70 kg, les athlètes n’ont pas de limite de poids,donc plus l’athlète pèse lourd, plus sa puissance est grande et plus il al’avantage. J’ai gagné près de 20 kg et remporté la première médailled’or de ma carrière dans l’arène des SEA Games", se souvient-elle.
Fondre une vingtaine de kilos en quatre mois
Par rapport aux photos d’avant la compétition, Thanh Thuy a beaucoup changé. "Enraison de mon poids en constante évolution, je dois sans cesse acheterdes vêtements. Prendre du poids rend également mon corps plus lourd etréduit la qualité de mon entraînement, mais ce sont des sacrifices quej’accepte pour remporter l’or", confie-t-elle.
L’entraîneur Dô Ngoc Hùng - chef du Club de judo de Hanoï et entraîneurde l’équipe vietnamienne de kourach aux SEA Games 30, informe que cen’est pas la première fois que le corps de Thanh Thuy connaît de tellestransformations. Auparavant, lors des 18es Jeux asiatiques (ASIAD 18) disputés en 2018 en Indonésie, elle avait dû perdre 18 kg pour concourir!
"Il est normal de prendre du poids dans les arts martiaux. Lesathlètes peuvent avoir besoin de gagner ou de perdre entre 5 et 10 kgpour se mesurer dans la catégorie de poids dans laquelle ils sontenregistrés", souligne Dô Ngoc Hùng. Et de continuer : "Quelquesmois avant chaque tournoi, le staff et les athlètes se rencontrent,discutent et conviennent du plan d’entraînement et de la catégorie danslaquelle ils vont combattre. L’objectif est d’atteindre l’excellencepour les athlètes et équipes sportives du Vietnam. Pour suivrel’évolution de leur poids, les athlètes doivent se peserquotidiennement, avant et après l’entraînement. La combattante ThanhThuy, quant à elle, a dû augmenter et perdre une très grande amplitudede poids, c’est donc extrêmement dur. Lorsqu’elle devait perdre dupoids, après son entraînement principal, elle devait porter troiscouches de vêtements et courir au Centre national d’entraînement dessports. Thanh Thuy est une athlète exceptionnelle, d’une rare volonté.J’ai le cœur serré en la voyant souffrir autant pour modeler son corps".
Grande fille au beau visage, ces prises de poids continuelles affectentla beauté de Thanh Thuy. Elle déclare qu’il est plus facile de prendredu poids que d’en perdre.
Elle se souvient lorsqu’elle a dû maigrir de 20 kg en quatre mois : "Pendantla phase de perte de poids de la préparation aux ASIAD 18, le matin, jemangeais normalement mais poussais l’entraînement au maximum. Le midi,je ne mangeais que des légumes et quelques morceaux de viande, puis jefaisais de l’exercice intensément l’après-midi. Le soir, je devaisjeûner, prendre des pilules amincissantes et porter trois couches devêtements pour courir durant environ une heure chaque jour. Lors de cesentraînements intenses, je pouvais perdre jusqu’à 2 kg par jour. Ce quifait perdre du poids, c’est la quantité de sueur évacuée chaque jour,c’est extrêmement dur pour le moral. Les dernières étapes furent lesplus difficiles mais je ne pouvais pas abandonner alors qu’il ne restaitqu’un kilo à perdre. Au lieu de me priver complètement et de perdre mesforces, je me suis permise de manger un peu et de redoubler l’intensitédes exercices. À chaque fois que je repense à cette épreuve, cela mefait froid dans le dos".
Après les SEA Games 30, les équipes nationales se sont temporairementdissoutes et les athlètes ont été renvoyés dans leurs localités. Laplupart sont de retour chez eux pour préparer le Têt. Mais pas de répitpour Thanh Thuy dont l’objectif est de perdre 10 kg avant la NouvelleAnnée lunaire. "En 2020, il n’y a pas de grande manifestationsportive pour le kourach, je n’ai donc aucune urgence d’augmenter ouperdre du poids. Malgré cela, je souhaite activement mincir pourretrouver ma beauté. Une réduction progressive devrait limiter leseffets néfastes sur ma santé, j’ai moins peur sachant que j’ai entrecinq et six mois pour perdre 18-20 kg".
Parlant de ses rêves, Thanh Thuy dit qu’elle espère décrocher médailleaux prochaines ASIAD. Cela lui permettrait d’obtenir les financesnécessaires pour créer une petite entreprise. Ses parents ont divorcé etThanh Thuy vit avec son père qui tient un restaurant de bún cá(vermicelle au poisson) à Hanoï. Elle rêve d’ouvrir un magasin où ellene vendra pas de nourriture, "parce que j’ai trop peur de perdre le contrôle de mon appétit et de grossir !". - CVN/VNA
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