Hanoi (VNA) – Située à environ 15 kilomètres du centre du chef-lieu du district de Quang Binh, dans la province de Hà Giang, la commune de Xuân Giang est habitée par le peuple Tày. Non seulement cette région se distingue par sa beauté naturelle pittoresque, mais elle est également célèbre pour la fabrication du nón Hai mê - un symbole culturel distinctif des Tày locaux.
Le nón Hai mê, avec son design à pointe et son large bord, n’est pas seulement un objet de la vie quotidienne. Ce chapeau porte également une forte empreinte culturelle du peuple Tày. Il a une forme à deux couches, la principale étant faite de giang, une variété de bambou, dont le choix et la préparation nécessitent une grande minutie.
«Faire un nón nécessite de nombreuses étapes... Il faut d’abord écorcer le bambou, le couper en lattes, qu’on affine et qu’on tresse. Il faut ajouter ensuite des feuilles de palmier. Les feuilles sont chauffées au feu, séchées, puis placées sur le chapeau. On recouvre le chapeau avec une première couche, puis on coud la seconde couche solidement. Une fois tressé, le chapeau doit être suspendu au-dessus du feu, et lorsqu’il devient noir, il est considéré comme achevé. Parfois, il doit être suspendu pendant 2 ou 3 mois», explique Hoàng Thi Diêm, une Tày de Xuân Giang.
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Chaque chapeau est le résultat d’un travail laborieux et habile. De la sélection des matériaux à la finition, chaque étape reflète l’excellence d’un artisanat traditionnel, que Hoàng Thi Yêm exerce depuis de longues années.
«Je fais des chapeaux depuis l’âge de 15-16 ans. J’ai appris de ma mère et des autres femmes. À l’époque, j’allais chercher le bambou moi-même pour faire les chapeaux, tout en apprenant de nouvelles techniques. Je souhaite que les jeunes générations apprennent à faire le nón hai mê pour préserver l’artisanat traditionnel du peuple Tày», partage-t-elle.
Actuellement, dans la commune de Xuân Giang, environ 60 foyers perpétuent cette tradition artisanale. Ce chapeau typique est non seulement un outil pratique pour se protéger du soleil et de la pluie, mais il joue également un rôle important dans les rites de mariage.
«Le chapeau est offert à la jeune fille lorsqu’elle rejoint la maison de son mari, comme un souvenir de ses parents, dans l’espoir que la future épouse soit respectueuse et qu’elle aime profondément son mari et ses enfants», indique Nguyên Thi Tuc, responsable de la culture du district de Quang Binh.
La commune de Xuân Giang a multiplié les formations, ravivant ainsi l’enthousiasme et la responsabilité des jeunes générations. L’art de fabriquer des chapeaux est aussi intimement lié aux événements culturels locaux tels que les festivals, les marchés hebdomadaires et les foires commerciales, ce qui rend le nón hai mê plus familier des communautés et des visiteurs.
«Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a inscrit l’art de fabrication du nón hai mê au patrimoine culturel immatériel national. Suite à cette reconnaissance, nous avons créé des clubs pour préserver et promouvoir cet artisanat traditionnel en l’associant avec le tourisme. Les visiteurs qui viennent à Xuân Giang peuvent découvrir ce produit traditionnel, ce qui contribue à accroître les revenus et à développer l’économie locale», affirme Nguyên Hoài Thanh, président du comité populaire de la commune de Xuân Giang. – VOV/VNA