Hanoi (VNA) - Des mélodies de then veloutées et chaleureuses qui se mêlent aux sons limpides de cithare tinh s’élèvent au milieu des forêts des régions montagneuses du Nord-Ouest du Vietnam. Combinant chant et danse, le then des ethnies minoritaires Tày, Thai et Nung est une forme d’art folklorique unique.
Le "then" et le "đàn tính" jouent un rôle important dans la vie culturelle des ethnies Tày, Nùng et Thai à Bac Giang. Photo : VNA
Le then, «chant des fées»
Le then, en dialecte Tày, Nung et Thai, signifie «le Ciel». Du coup, le chant then passe pour être un chant divin que les génies auraient appris au commun des mortels. La tradition des Tày veut qu’il ne se pratique que lors de grands événements ou lors de rites solennels pour s’attirer la paix, une bonne récolte ou pour invoquer les esprits.
«Les propriétaires du then sont les Tày, Nung, Thai qui l’ont créé pour vivre ensuite toute leur vie dans l’espace du then», souligne la critique musicale Nguyên Thi Minh Châu, de l’Association des musiciens vietnamiens.
«Le then est à la fois un produit spirituel à caractère documentaire et historique sur la vie historique et culturelle ethnique et la cristallisation de la quintessence de cet art folklorique, transmise de génération en génération, qui intègre la littérature, la musique, la danse, le théâtre et la peinture», souligne-t-elle.
«Les praticiens de l’art de then sont tous des représentants de leur communauté, ils maîtrisent les mœurs et coutumes, exécutent pour la communauté et les individus des rites importants en rapport avec les jalons de la vie humaine. Le then est donc affirmé comme originaire de la vie de travail du peuple», indique Nguyên Thi Minh Châu.
Si les officiants masculins (ông then) et féminins (bà then), ces artisans polyvalents, sont les personnages les plus importants d’un spectacle de then, les spectateurs ont également un rôle à jouer, étant invités à apprécier et à se passionner pour le spectacle.
Le professeur-Dr Tô Ngoc Thanh, président de l’Association des arts folkloriques du Vietnam, a affirmé lors de nombreux séminaires sur le then que si l’on lui enlève les éléments superstitieux comme sa capacité thérapeutique, le then est un espace culturel populaire, un art folklorique qui combine des métriques, des mesures rhétoriques, métaphoriques de l’art du langage, des chansons folkloriques, de la musique folklorique et des danses les plus anciennes.
Pratiqué dans 14 villes et provinces, le then varie sur plusieurs octaves. Les mélodies sont successives et ardentes à Cao Bang, tumultueuses à Lang Son, redoublées à Tuyên Quang, posées et lentes à Hà Giang, et presque murmurantes à Bac Kan. Il est traditionnellement accompagné du dàn tinh, un instrument à deux ou trois cordes à manche long, dont la caisse de résonance est une calebasse coupée et séchée.
En quête de reconnaissance mondiale
En dépit des hauts et des bas tout au long de son existence, le then renferme toujours une flamme extraordinaire qui traverse les siècles. «Une vie sans then est comme un oiseau sans cri, un arbre sans fleur ou un poisson sans eau», souligne Hà Thuân, le premier «artisan folklorique» de l’ethnie Tày de la province de Tuyên Quang.
C’est à ce titre qu’un festival de chant then et de cithare tinh lui est consacré. Cette manifestation, qui en est à sa 6e édition, est organisée en mai dernier par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme et par le comité populaire de la province de Hà Giang.
«Le comité d’organisation du festival a proposé des activités concrètes aux troupes artistiques participant à cet événement. Il faut bien sûr faire en sorte de préserver et de valoriser le chant then classique, mais aussi proposer une certaine forme de renouvellement», explique Nguyên Hông Hai, directeur du Service provincial de la culture, des sports et du tourisme.
Concerts, présentations du chant then et de la cithare tinh, exposition de photos, présentation du tissage de brocatelles dans ces trois ethnies minoritaires Tày, Nung et Thai et du marché des amoureux de Khâu Vai, le festival invite à découvrir la variété et la richesse de ce patrimoine original. La programmation révèle son originalité par son attention portée à la découverte de jeunes acteurs, au croisement des générations et à la transmission.
«Les spectateurs ont apprécié les numéros présentés. Certains artistes ont plus de 90 ans et les plus jeunes n’ont guère plus de 10 ans. Cette grande différence d’âge est heureuse et illustre les efforts entrepris pour perpétuer ce patrimoine musical exceptionnel», fait savoir Triêu Thi Nhung, directrice adjointe du service provincial de la culture, des sports et du tourisme.
Les services compétents ont procédé à l’inventaire, à l’archivage, à la collecte et à l’enregistrement, à l’organisation de cours d’apprentissage et à la traduction des airs then. Quant au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, il s’emploie à préparer un dossier à soumettre à l’UNESCO pour que le chant then et la cithare tinh soient reconnus comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité. – VNA
«Le comité d’organisation du festival a proposé des activités concrètes aux troupes artistiques participant à cet événement. Il faut bien sûr faire en sorte de préserver et de valoriser le chant then classique, mais aussi proposer une certaine forme de renouvellement», explique Nguyên Hông Hai, directeur du Service provincial de la culture, des sports et du tourisme.
Concerts, présentations du chant then et de la cithare tinh, exposition de photos, présentation du tissage de brocatelles dans ces trois ethnies minoritaires Tày, Nung et Thai et du marché des amoureux de Khâu Vai, le festival invite à découvrir la variété et la richesse de ce patrimoine original. La programmation révèle son originalité par son attention portée à la découverte de jeunes acteurs, au croisement des générations et à la transmission.
«Les spectateurs ont apprécié les numéros présentés. Certains artistes ont plus de 90 ans et les plus jeunes n’ont guère plus de 10 ans. Cette grande différence d’âge est heureuse et illustre les efforts entrepris pour perpétuer ce patrimoine musical exceptionnel», fait savoir Triêu Thi Nhung, directrice adjointe du service provincial de la culture, des sports et du tourisme.
Les services compétents ont procédé à l’inventaire, à l’archivage, à la collecte et à l’enregistrement, à l’organisation de cours d’apprentissage et à la traduction des airs then. Quant au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, il s’emploie à préparer un dossier à soumettre à l’UNESCO pour que le chant then et la cithare tinh soient reconnus comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité. – VNA