Hanoi (VNA) - L’année 2015 est un tournant historique pour l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), entité régionale à qui succède la Communauté de l’ASEAN. L’une de ses composantes, la Communauté économique, est une formidable opportunité pour le Vietnam.
Les dirigeants des dix pays membres de l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont signé le 22 novembre à Kuala Lumpur l’acte de création de la Communauté de l’ASEAN qui doit prendre effet le 31 décembre. La Communauté économique de l’ASEAN (AEC) est l’un de ses trois piliers importants - avec la Communauté politique-sécurité et la Communauté socio-culturelle - pour concrétiser les objectifs de la Vision de l’ASEAN pour 2020.
Le but de l’AEC est de faire de la région un marché commun en éliminant le plus possible les barrières tarifaires et en facilitant la libre circulation des biens, des services, des capitaux et de la main-d’œuvre qualifiée au sein de ses membres. Elle permet également d’établir une zone économique stable, prospère et compétitive sur la base de laquelle chacun de ses membres pourra instaurer une plus grande confiance avec les investisseurs étrangers.
L’AEC donnera à ses membres en voie de développement l’opportunité de combler leurs écarts en la matière avec les autres pays de la communauté. Lors de la récente 47e Conférence des ministres de l’Économie de l’ASEAN organisée à Kuala Lumpur (Malaisie), les participants ont estimé que la création de l’AEC sera un évènement majeur de l’intégration des économies du sud-est asiatique.
Des opportunités pour le Vietnam
Le Vietnam a rejoint l’ASEAN en 1995. Depuis, le pays participe activement à tous les secteurs de la coopération économique. En effet, l’ASEAN est un important partenaire en commerce du Vietnam depuis des années, dont les exportations vers les autres pays membres progressent au fil des années. En sus des produits agricoles habituels, le Vietnam exporte depuis quelques années de nombreux biens de consommation et produits industriels tels que pièces d’ordinateurs, textile et habillement... Aujourd’hui, l’ASEAN est le 3e marché du Vietnam après les États-Unis et l’Union européenne, et son 3e fournisseur après la Chine et la République de Corée.
La naissance de l’AEC devrait fortement dynamiser les investissements des entreprises vietnamiennes dans les pays aséaniens et inversement. Le Vietnam est également très attrayant pour les investisseurs aséaniens comme pour les autres investisseurs de la région, car selon un récent rapport de la Banque mondiale au Vietnam, ce dernier figure sur la liste des pays qui connaissent depuis 20 ans une croissance économique soutenue et continue. L’activité économique de 2015 poursuit son développement avec l’augmentation de la production industrielle et la reprise du secteur de la construction. Les pays hors ASEAN renforceront également leurs investissements au Vietnam afin d’exploiter sa position de porte d’entrée de l’ASEAN comme ses avantages compétitifs.
Des lacunes à combler
En étudiant le développement économique du Vietnam, des spécialistes de la Banque mondiale ont fait remarquer que le gouvernement vietnamien devrait continuer d’améliorer son environnement d’affaires, de simplifier ses formalités administratives et de faire en sorte que les entreprises vietnamiennes et étrangères soient toutes compétitives afin d’attirer davantage l’investissement direct étranger, notamment en provenance de l’ASEAN.
Lors du Forum d’investissement global du Vietnam organisé en septembre 2015, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a souligné que le Vietnam s’intègre activement et dynamiquement à l’ASEAN, un marché au PIB de près de 2.500 milliards de dollars - qui devrait atteindre 10.000 milliards de dollars en 2030, et de 625 millions de consommateurs. Selon le chef du gouvernement vietnamien, dans ce contexte, son pays s’efforce de perfectionner son économie de marché en privilégiant l’amélioration de son système légal, la simplification des formalités administratives, l’amélioration de la qualité de ses ressources humaines et le développement de ses infrastructures.
L’ASEAN, une terre fertile
Créée en 1967, l’ASEAN rassemble aujourd’hui dix pays que sont le Myanmar, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Singapour, Brunei et l’Indonésie. En 45 années d’existence, l’ASEAN s’est affirmé être un modèle de réussite en termes de coopération dans le monde, notamment sur le plan économique. Avec la création de l’AEC, l’ASEAN devient une terre fertile pour l’innovation fondée sur l’entrepreneuriat, selon une étude menée par le Global Entrepreneurship Monitor (GEM).
Cette étude, effectuée en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines, à Singapour, en Thaïlande et au Vietnam, montre que l’ASEAN comprend les pays de plus forts potentiels du monde en termes d’entreprenariat. Cette étude révèle également que la région convient bien à l’entrepreneuriat, car les pays voisins de l’ASEAN, en Asie et, plus largement, dans la région du Pacifique, estiment que celle-ci offre de bonnes opportunités d’affaires comme de partenariats économiques. Selon le directeur exécutif du GEM, Mike Herrington, l’ASEAN est en bonne position pour avoir un rôle de plus en plus important au sein de l’économie mondiale. - VNA