* Legouvernement suisse accorde des aides au développement au Vietnam depuis1992. Ces dernières sont devenues l’une des bases des relationsdiplomatiques entre les deux gouvernements. Pourriez-vous nous lesdétailler ?
Nos relations avec le Vietnam, aveclequel nous étions un des premiers gouvernements à établir des relationsdiplomatiques en 1971, sont riches et variées. Elles incluent desdomaines tels que la santé, l’éducation et bien évidemment l’économie.La coopération au développement, entamée en 1992, est rapidement devenueun pilier de nos relations bilatérales.
Notrecoopération au développement est représentée par deux agencesgouvernementales, notamment la Direction du développement et de lacoopération - DDC, (sous le ministère des Affaires étrangères) et lesecrétariat d’État pour l’économie - SECO (faisant partie du ministèrede l’Économie). La DDC est spécialisée dans la coopérationtraditionnelle, tandis que le SECO se focalise sur la coopérationéconomique au développement. Bien entendu, de nombreuses ONG suissessont aussi présentes Vietnam.
Le but de notrecoopération au développement est le développement soutenable del’économie et de la société vietnamienne, afin de réduire la pauvreté etd’améliorer la gestion des risques globaux, tels que le réchauffementclimatique.
* Dans quelle mesure la Suisse a-t-elleélargi sa Stratégie de coopération au développement envers le Vietnampour la période 2013-2016 ?
Dans la nouvellestratégie 2013-2016, la Suisse reconfirme le soutien qu’elle veutapporter au Vietnam en augmentant le budget d’aide de 50% : de 80millions de francs suisses (CHF) à 123 millions de CHF pour les quatreannées à venir. Ceci a été possible grâce à la volonté de notregouvernement d’augmenter globalement nos moyens de coopération audéveloppement.
Dans le cadre de la stratégie2013-2016 pour le Vietnam, nous allons adapter nos instruments en tenantcompte des progrès réalisés et des priorités exprimées par legouvernement. En somme, nous allons réduire notre coopérationtraditionnelle (DDC) au profit d’une augmentation de notre programme decoopération au développement économique, mise en œuvre par le SECO.
Par conséquent, le SECO absorbera 100 millions de CHF (80%) de notre budget 2013-2016.
Le SECO sera actif dans trois domaines principaux, à savoirl’amélioration des conditions cadre pour l’économie et le commerce, lesoutien aux PME (petites et moyennes entreprises) et la promotion de lacroissance. La DDC continuera ses interventions dans les deux domainesde la gouvernance locale et de l’agriculture et sécurité alimentaire.
Il n’est bien évidemment pas possible de donner icide plus amples informations sur toutes nos interventions (http://www.swiss-cooperation.admin.ch/mekong ), mais nouspouvons citer quelques exemples à titre indicatif.
Nous venons par exemple d’approuver un budget de 24 millions de CHF pourle soutien général au budget dans le cadre de l’Economic Management andCompetitiveness Credit (EMCC) de la Banque mondiale et du gouvernementvietnamien. Cet instrument est complété par plusieurs projets pouraméliorer la gestion publique des finances. En somme, nous tachonsd’aider le Vietnam à renforcer la mobilisation de ses ressourcesinternes, à améliorer l’efficacité de ses dépenses publiques, ainsi qu’àaugmenter la transparence. Le soutien général au budget est uninstrument clé de la coopération au développement, qui tient compte desstructures étatiques existantes et qui responsabilise le gouvernementvietnamien dans la mise en œuvre des programmes de réforme.
Un autre cas de figure est constitué par nos programmes visant àpromouvoir le commerce et la compétitivité de l’économie vietnamienne.Nous avons soutenu le pays dans le processus d’adhésion à l’OMC et nousmaintenons notre soutien à son intégration dans l’économie mondiale.Nous aidons les PME à améliorer leur gouvernance d’entreprise, l’accèsau financement et le développement des chaînes de production. Le soutienà l’application des standards techniques et à la certification desproduits est fondamental pour le développement d’un commerce de qualitéet de meilleure valeur ajoutée.
* Bon nombred’investisseurs vietnamiens souhaitent placer leurs capitaux dans desprojets en Suisse. Pourriez-vous nous parler des politiques prioritairesque le gouvernement suisse accorde aux entrepreneurs étrangers etvietnamiens en particulier ?
Suivant la structurefédérale de mon pays, la promotion de la place économique Suisseconstitue une mission commune de la Confédération et des cantons,c’est-à-dire des autorités locales. L’agence «Suisse.+ Promotion duCommerce et des Investissements» est le premier interlocuteur desinvestisseurs étrangers, qui sont mis en contact avec les autoritéscantonales compétentes. Les autorités cantonales vont ensuite présenterles avantages d’une implantation dans leur canton, gérer les contactsavec les investisseurs potentiels et soumettre des offres d’implantationconcrètes. Tous les cantons proposent des allègements fiscaux auxentreprises à titre d’encouragement. Les autres instruments varient d’uncanton à l’autre, en fonction de la situation et du contexte économiquerégional.
* Quels sont les points forts de la Suisse pourattirer les investisseurs étrangers, et notamment les entreprisesvietnamiennes ?
La Suisse est la place économique la pluscompétitive du monde. Une grande capacité d’innovation, une main d’œuvrebien formée possédant des compétences linguistiques et une expérienceinternationale étendues constituent le plus précieux des capitaux d’unpays pauvre en matières premières comme la Suisse. Elle fait partie despays ayant le plus long temps de travail, les plus fortes dépenses parhabitant en science, recherche et formation et le plus de brevets envigueur par habitant.
Le sceau «Made in Switzerland» signifiequalité, fiabilité et précision. C’est ainsi que les montres et lesbanques suisses sont devenues célèbres dans le monde entier.Aujourd’hui, la technique sensorielle, les nanotechnologies, lestechnologies médicales, la biotechnologie, les technologies decommunication et d’information se classent au top des produits etservices de qualité suisse dans le monde.
S’y ajoutent auxavantages un marché des capitaux en bonne santé, un large éventail deproduits et services financiers et d’assurance, ainsi qu’une grandestabilité de la politique économique et monétaire. Last but not least,la Suisse est un pays sûr qui offre une qualité de vie optimale avec uneexcellente liberté de mouvement sur l’ensemble du territoire.
En bref : une variété de très bonnes raisons pour les entreprises étrangères de s’implanter en Suisse ! – VNA