Située sur la commune de Thach Xa (district suburbain de Thach Thât,Hanoi), la pagode Tây Phuong se trouve à 45 km à l’ouest du cœur de lacapitale. C’est l’une des plus anciennes pagodes du Vietnam et l’onvient de loin pour admirer sa superbe collection de statues.
La pagode Tây Phuong est également connue sous le nom de pagode SungPhuc. C’est la seconde plus ancienne pagode du Vietnam, après celle deDâu (province de Bac Ninh, Nord).
C’est non seulement unlieu de culte important (fête et pèlerinage le 6e jour du 3e moislunaire) mais aussi et surtout un très bel ensemble architectural.
Au départ de Hanoi, on y accède par une route traversant d’immensesrizières. On se retrouve ensuite devant une colline boisée au sommet delaquelle trône la pagode. Un escalier de 239 marches mène à l’entrée.Née au VIIe siècle, la pagode a été reconstruite en 1554 puis restauréeen 1632, avant d’être de nouveau édifiée en 1660. En 1794, sous le règnede Tây Son (1788-1802), elle a été complètement rénovée, et n’a guèrechangé depuis. Ses dernières rénovations datent de 1991 et 1995.
La pagode est composée de trois parties parallèles : temple supérieur,temple moyen et temple inférieur. Chacune dispose de deux étages et d’untoit sculpté de fleurs, feuilles, dragons, lions et phénix. Les murssont en briques du village de céramique de Bat Tràng. Les fenêtresrondes symbolisent le Yin et le Yang. Et tous les piliers sont placéssur une pierre bleue en forme de lotus.
Une architecture originale
Toutes les parties en bois de la pagode sont magnifiquement sculptéesde motifs de chrysanthème, de dragon, de phénix, etc. Mais ce site estsurtout célèbre pour ses 62 magnifiques statues de bois de jacquier,chefs-d’œuvre du XVIIIe siècle : Vajrapanis (Kim Cuong), Sakyamuni enméditation, déesse aux mille bras, bodhisattvas et, surtout, 18 La Han(appelées «Arhat» en Inde) très habilement sculptés. Aucune statue neressemble à une autre. Certaines sont plongées dans la méditation, alorsque d’autres semblent enjouées. Toutes nous apportent l’image d’unevie humaine réelle et vivante avec ses tristesses, ses malheurs, sesjoies. Ces statues représentent 18 frères querelleurs et grossiers d’unelégende bien connue. Comme ils s’entretuèrent, le Bouddha, dans sagrande bonté, les rappela à la vie et les admit comme ses disciples.
En 1960, après la visite de la pagode, Huy Cân, un grand poète du Vietnam, a décrit ces 18 Arhats dans un de ses écrits.
Ces statues sont des témoins de la créativité des Vietnamiens et aussidu développement de la sculpture sur bois au XVIIIe siècle. Des copiesde ces œuvres se trouvent au Musée des beaux arts de Hanoi.
Classée patrimoine national
Un festival est organisé annuellement dans la pagode Tây Phuong justeaprès le Têt traditionnel (Nouvel An lunaire). Il s’accompagne denombreuses réjouissances populaires : spectacles de marionnettes, brasde fer, combats de coqs, échecs à pions humains... Le point d’orgue estla cérémonie Sam Hôi (mea culpa), qui se tient le 6e jour du 3e moislunaire, qui invite tous les hommes à pratiquer la compassion et lacharité.
En 1962, cette pagode est devenue sitehistorique et culturel de niveau national. En décembre 2007,l’Organisation des records nationaux du Vietnam (Vietkings) l’a reconnue«pagode ayant les Arhats les plus représentatifs de l’art de lasculpture du Vietnam au XVIIIe siècle».
La pagode de TâyPhuong est une des fiertés de l’art bouddhique vietnamien. Elle drainechaque année d’innombrables pèlerins, délégations bouddhiquesinternationales et touristes étrangers. -CVN/VNA