Hanoï (VNA) - Si certaines traditionsartisanales ont des hauts lieux, il arrive qu’elles aient parfois unpersonnage providentiel… La vannerie artisanale de Giông Dinh, qui estun village rattaché à la province de Trà Vinh, a ainsi une véritableJeanne d’Arc en la personne de Diêp Thi Trang, qui, non contente de lafaire renaître de ses cendres, lui a donné un nouvel essor.
Giông Dinh, donc. Un village peuplé deKhmers, dont la grande spécialité artisanale est la vannerie. Il s’enest fallu de peu pour que l’on puisse dire/écrire «était»… Dans lesannées 2000, notamment, il n’y avait presque plus de vanniers enactivité et on aurait alors pu croire que ce qui avait été un artisanatlocal florissant allait être à ranger aux nombres des souvenirs. Maisc’était sans compter sur Diêp Thi Trang, sur l’opiniâtre Diêp Thi Trangqui a fait des études de marchés et qui a totalement relancé l’activitéen proposant une nouvelle gamme de produits à l’attention destouristes.
«On a créé un groupe de producteurs en2007. Cette année-là, on a reçu une commande du service de l’Industrieet du Commerce de la province de Trà Vinh qui voulait de petits objets àoffrir aux invités étrangers comme souvenirs. La première chose, ça aété de faire des objets plus petits et donc facilement transportables.Aujourd’hui, on propose toute une gamme d’objets la vie quotidienne quiont été miniaturisés et qui du coup, se vendent bien. On en vend dans laprovince de Soc Trang, à Hanoi et dans d’autres localités. Mais en cemoment, on manque de bras… Il faudrait qu’on soit plus nombreux poursatisfaire la demande», nous dit-elle.
En 2019, cet ensemble d’objetsminiaturisés a été certifié par le comité populaire de Trà Vinh dans lecadre du programme «À chaque commune, son produit». Diêp Thi Trang aégalement été récompensée par les autorités locales. Il faut dire queson groupe de producteurs est capable de produire tous les mois 12.000ensembles d’objets, dont beaucoup sont achetés par des entreprisesexportatrices. Si l’on ajoute à cela que chaque travailleur peutempocher un salaire mensuel compris entre 2,5 et 5 millions de dôngs, oncomprend que Diêp Thi Trang est décidément la bienfaitrice de sonvillage de Giông Dinh. C’est en tout cas ce que semble croire Lâm ThiChung, une vannière qui travaille justement pour Diêp Thi Trang.
«Je travaille ici depuis longtemps et jesuis spécialisée dans la fabrication des paniers et des vases enlamelles de bambou. Chaque jour, je suis capable de fabriquer 20produits et de gagner ainsi 90.000 dôngs», nous explique-t-elle.
Diêp Thi Trang a de fait permis à detrès nombreuses personnes de trouver un emploi d’appoint. À Giông Dinh,de nombreuses femmes sont heureuses de pouvoir ainsi meubler leur tempslibre en mettant de l’huile dans les rouages. C’est par exemple le casde Kim Thi Thành, une autre vannière.
«Tous les jours, après avoir faire les courses et la cuisine, je fabrique 50 produits», nous raconte-t-elle.
Compte tenu de la demande qui vacrescendo, Diêp Thi Trang envisage de créer une coopérative pouraugmenter sa capacité de production tout en veillant à préserverl’aspect artisanal de la vannerie de Giông Dinh. -VOV/VNA