À l’approche du Têt, si les citadins vont aux supermarchés faire leursemplettes, les habitants des régions rurales eux restent fidèles à leursmarchés en plein air, colorés et vivants.
Visite del’un d’entre eux aux environs de Hanoi. Pour les Vietnamiens nés etayant grandi à la campagne, l’atmosphère de la foire du Têt constitue unsouvenir inoubliable. Sont souvent gravés dans leur mémoire l’image desmères ou grands-mères qui, une palanche sur l’épaule, vont au marché.
Des enfants à la tenue débraillée les suivent, avec dansla poche quelques sous, chacun espérant que leur mère leur achètera desfriandises ou des gâteaux de riz.
Au fil du temps, aurythme de l’évolution économique du pays, la foire du Têt à la campagne achangé. On ne voit plus guère d’enfants débraillés courir après leurmère, ni de vieilles femmes à la palanche sur l’épaule. Les vendeusestransportent à vélo leurs marchandises, celles-ci de plus en plusabondantes et diversifiées. Mais certaines choses demeurent immuables.
Le charme au naturel
La foire du Têt du village de Giêng Côc, à une trentaine de km de Hanoi, se tient le 27e jour du 12e mois lunaire.
On peut encore retrouver dans ce village les caractéristiques etl’ambiance d’une foire du Têt. La foire commence très tôt, vers 5h00,pour s'achever vers 9h00-10h00. Sur un vaste terrain, à l’ombre de vieuxarbres, sont exposées des marchandises de toutes sortes, posées à mêmele sol ou sur des étalages rudimentaires.
On y trouvedes légumes, des fruits frais, pour la plupart des produits du jardin.Lors de cette foire sont indispensables bananes vertes, noix d’arec,bétel, oranges, pamplemousses, aliments séchés, viande pour lapréparation des gâteaux du Têt ( banh chung , gâteau de riz gluant farcide porc et de haricots verts) ou d’autres plats du Têt. Les étalages defeuilles de dzong ( Phrynium ) attirent de nombreux clients. Ellesservent en effet à l’emballage des fameux banh chung.
La foire du Têt n'est pas seulement un endroit où l'on fait desprovisions, c'est aussi un lieu de rendez-vous où l’on se retrouve, oùl’on échange quelques mots entre deux étals. C’est pour cette raisonqu’elle conserve toujours sa place essentielle dans la vie des habitantsdes régions rurales. -VNA