La fauconnerie fait des émules à Hô Chi Minh-Ville

La fauconnerie déploie ses ailes à Hô Chi Minh-Ville. Dans les beaux quartiers surtout, car ce loisir coûteux n’est pas à la portée du premier quidam venu. Découverte d’un art exigeant.
Hô Chi Minh-Ville (VNA) – La fauconnerie déploie ses ailes à Hô Chi Minh-Ville. Dans les beaux quartiers surtout, car ce loisir coûteux n’est pas à la portée du premier quidam venu. Découverte d’un art exigeant.
La fauconnerie fait des émules à Hô Chi Minh-Ville ảnh 1La fauconnerie a été reconnue par l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité. Photo : CTV/CVN
Au Vietnam, les zostérops, bulbuls, garrulax ou autres alouettes sont très populaires parmi les amateurs d’oiseaux. Mais aux yeux des fauconniers, ils apparaissent désormais bien "triviaux". Car pour ces passionnés de rapaces, rien ne vaut l’aigle, le faucon ou l’autour, qui symbolisent la puissance à l’état brut, la vaillance et le courage. Et quelle fierté d’en avoir un perché sur son poing !

La fauconnerie ou "chasse au vol" est l’art de capturer un gibier dans son milieu naturel à l’aide d’un oiseau de proie affaité (dressé). C’est un art très ancien. Au Vietnam, n’y a pas de tradition en la matière, à l’inverse des pays d’Asie centrale ou du Moyen-Orient par exemple. Mais ces dernières années, ce loisir - certains diront art - s’est bien développé. Les rapaces font l’objet d’un commerce important et constituent un produit considéré comme précieux et de prestige.

À Hô Chi Minh-Ville, la fauconnerie connaît actuellement un fort développement, surtout parmi la jeunesse dorée. Il n’est pas rare d’assister dans les rues de la bouillonnante mégalopole du Sud à une scène incongrue : un fauconnier à scooter transportant fièrement son rapace sur sa main gantée, prenant la direction de la banlieue où il lui fera faire ses exercices quotidiens loin du bitume et des immeubles.

Certains hommes riches embauchent même du personnel professionnel pour s’occuper de leurs prestigieux pensionnaires et les former à la chasse. "La fauconnerie est de plus en plus populaire au Vietnam, indique un fauconnier. Si vous avez un aigle ou un autre rapace chez vous, les mauvais esprits s’en iront. L’oiseau apportera une atmosphère positive, vos affaires ou relations prospéreront". C’est ainsi que certains amateurs d’oiseaux d’agrément, souvent fortunés, ont acquis de magnifiques oiseaux de proie pour… protéger leur maison des mauvaises influences !

Un loisir coûteux et exigeant

"Cet aiglon de deux semaines est né en captivité, je l’ai acheté 7 millions de dôngs. Un aigle sauvage, ce serait huit ou dix fois plus", confie Tiên Anh, fauconnier. Selon lui, les provinces de Dak Lak (hauts plateaux du Centre) et de Binh Phuoc (Sud) sont parmi les rares localités fournisseuses d’aiglons et de fauconneaux sauvages. "Seules la passion, la patience et aussi de l’affection permettent de devenir un bon fauconnier, affirme-t-il. Il faut consacrer chaque jour deux heures au moins à son oiseau. Il faut le faire voler, lui apprendre à revenir sur le poing au signal. Il faut aussi tailler son  plumage, polir son bec et ses serres".

Fautes d’expériences, nombreux sont les apprentis fauconniers qui se sont cassés le bec. C’est le cas de Trung Hiêp, un photographe professionnel, qui a  acquis deux aiglons. Malgré des soins attentionnés, en l’espace de quelques jours, les deux oiseaux ont succombé. Après cette expérience malheureuse, Trung Hiêp a suivi un cours de soin et de dressage de rapaces, avant d’acquérir deux autres oiseaux. Actuellement, ses aiglons ont trois mois. Chaque weekend, il les amène à la campagne pour leur "faire les ailes". "À l’occasion du Têt du Chien, lorsque tous les fauconniers de Hô Chi Minh-Ville se retrouveront pour leur grande réunion annuelle en plein air, mes oiseaux seront prêts à faire le spectacle", se vante-t-il.
La fauconnerie fait des émules à Hô Chi Minh-Ville ảnh 2La fauconnerie est l’art de capturer un gibier dans son milieu naturel à l’aide d’un oiseau de proie affaité (dressé). Photo : DT/CVN

Vers une pratique éthique de la fauconnerie
Les aigles et les faucons sauvages sont très rares de nos jours. En cause, le braconnage et surtout la destruction de l’habitat. Tiên Tho est connu à Binh Phuoc comme un fournisseur de premier choix. Il est le seul de la région à posséder un couple d’aigles reproducteurs dont les deux individus sont de souche sauvage. Leurs œufs sont mis dans un incubateur puis les aiglons sont soignés par l’éleveur pendant plusieurs semaines, avant d’être mis en vente. Un business lucratif, qui évite cependant le prélèvement d’œufs ou de poussins dans la nature.

D’après Tiên Anh, le dressage - ou affaitage - de l’oiseau est un processus lent et chronophage. Tout d’abord, il faut l’amaigrir avec un régime alimentaire spécial, avant de lui apprendre à se percher sur le gant avec le vendre creux - l’oiseau étant toujours retenu avec une longe. Il faudra des mois d’entraînement avant de laisser l’oiseau voler seul, sans longe. Selon Tiên Anh, nourrir un rapace et le maintenir en bonne santé ne s’improvisent pas. "Le mieux, c’est de la viande de volaille, notamment de pigeon ou de caille", précise-t-il. Il faut limiter les aliments gras et riches en protéines. La viande avariée doit être évitée à tout prix car elle provoque la diarrhée.

Le matériel du fauconnier comprend une douzaine d’instruments différents, dont gants en cuir (équipement emblématique du fauconnier), chaperons (petite coiffe de cuir dont on recouvre la tête et les yeux des rapaces pour les aveugler et ainsi qu’ils restent calmes et ignorants de tout ce qui se passe autour d’eux jusqu’à la chasse), leurres, grelots (attachés aux pattes ou la queue de l’oiseau et qui permettent de localiser ce dernier), jets (lanières de cuirs attachés aux pattes de l’oiseau et qui permettent au fauconnier de tenir ce dernier), sifflet, perches, télémétrie (pour géolocaliser l’oiseau en vol et transmettre le signal appelant son retour)…

Depuis quelques années à Hô Chi Minh-Ville, à l’occasion du Têt, les fauconniers de la ville se réunissent en banlieue. Juste pour le plaisir de voir, de manipuler et de faire voler leurs oiseaux de proie dans un cadre privilégié. Ils traversent la ville ensemble, à scooter, chacun avec son noble oiseau trônant sur le poing - image moderne des cavaliers fauconniers d’autrefois.

À noter qu’en 2012, la fauconnerie a été reconnue par l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité. Les vrais fauconniers n’organisent pas de spectacles de rapaces et travaillent dans l’esprit de la tradition. En outre, ils veillent à ne pas prélever d’individus dans la nature pour ne pas menacer certaines espèces aux faibles effectifs. Certains fauconniers sont même de vrais protecteurs de la nature qui condamnent avec virulence le trafic de rapaces sauvages. Espérons que les fauconniers vietnamiens se dirigeront un jour, eux aussi, vers une pratique éthique, et condamneront le trafic qui menace les derniers aigles et faucons des forêts du pays. – CVN/VNA

Voir plus

Le Commandement des gardes-frontières, en coopération avec les autorités de la province vietnamienne de Tây Ninh et du district de Svay Teab (province cambodgienne de Svay Rieng), remet symboliquement 20 bovins à 20 familles défavorisées des communes de Long Thuân et Monorom. Photo : VNA

Don de bovins aux populations frontalières Vietnam-Cambodge

Le 8 novembre, le Commandement des gardes-frontières, au nom du ministère vietnamien de la Défense, en coopération avec les autorités de la province vietnamienne de Tây Ninh et du district de Svay Teab (province cambodgienne de Svay Rieng), a remis 20 bovins à 20 familles défavorisées des communes de Long Thuân et Monorom (10 familles vietnamiens et 10 cambodgiens), afin de soutenir le développement économique et de renforcer l’amitié transfrontalière.

De nombreuses localités ont lancé et participé la Journée du droit du Vietnam. Photo : nhandan.vn

Célébration de la Journée du droit du Vietnam

La Journée du droit du Vietnam 2025 (9 novembre) a été célébrée le 7 novembre au ministère de la Justice. L’événement a été retransmis en ligne dans les 34 villes et provinces du pays et diffusé en direct sur le portail national du droit (phapluat.gov.vn).

Des arbres sont tombés après le passage du typhon Kalmaegi. Photo : VNA

Kalmaegi : Dak Lak mobilise ses ressources pour surmonter les conséquences

Selon le Comité directeur provincial pour la défense civile de la province de Dak Lak (Hauts Plateaux du Centre), le typhon Kalmaegi s'est affaiblie en dépression tropicale dans la matinée du 7 novembre et devrait se dissiper progressivement en se déplaçant vers l’Ouest-Nord-Ouest dans les douze prochaines heures.

Plusieurs vols et trains détournés ou annulés à cause des conséquences du typhon n°13. Photo: VNA

Modifications et annulations de vols en raison du typhon Kalmaegi

En raison du typhon Kalmaegi, le 13e frappant le pays de l'année, qui touche les Hauts Plateaux du Centre et du Centre du Vietnam, plusieurs compagnies aériennes du Vietnam ont annoncé des modifications de leurs opérations, notamment la suspension ou l'annulation de vols, afin de garantir la sécurité des passagers et des équipages.

À Ly Son, province de Quang Ngai. Photo : VNA

Typhon Kalmaegi : Les provinces du Centre en état d’alerte maximale

Selon le Centre national de prévisions hydro-météorologiques, le typhon Kalmaegi, le 13e frappant la Mer Orientale cette année, a gagné en intensité, atteignant le niveau 14, avec des rafales jusqu’au niveau 17. Il continue de se déplacer très rapidement, à une vitesse de 30 à 35 km/h, en direction des zones côtières du Centre.

Lors du procès simulé. Photo: VNA

Sensibilisation visuelle à la lutte contre la pêche INN

Le 5 novembre, le Tribunal populaire de la province de Dông Thap (Sud), en coordination avec le Commandement militaire provincial, le Commandement des gardes-frontières de Dông Thap, le Tribunal militaire de la 9e région militaire et le journal Cong Ly (justice), a organisé un procès simulé et un séminaire de sensibilisation à la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) dans la commune de Tân Dông.

En dehors du top 10, l’Université Van Lang au Vietnam a enregistré la progression la plus significative, gagnant 159 places pour se hisser au 251e rang. Photo : tienphong.vn

Le QS Asia University Ranking 2026 conforte les positions vietnamiennes

Le Vietnam compte 25 universités dans le classement QS des universités asiatiques 2026, soit 11 établissements de plus que l’an dernier. Ce classement, publié le 4 novembre par QS, un organisme de référence mondial en matière de classement des universités, place l’Université nationale du Vietnam à Hanoi en tête du classement national, à la 158e place.