SelonNguyên Duc Kiên, vice-président de la Commission de l’économie del’Assemblée nationale, la dette publique du Vietnam représentait 56,2%du PIB national en 2013, contre 55,7% en 2012 et 54,9% en 2011.
Enthéorie, conformément aux avertissements de la Banque mondiale ou duFonds monétaire international, la dette publique est limitée au plus à65% du PIB, et à 50% du PIB pour l’endettement à l’étranger dans lespays d’un niveau de développement et d’une envergure économiquesimilaire au Vietnam. «La situation du Vietnam ne présente donc aucunedifficulté», déclare Nguyên Duc Kiên. En effet, la dette à l’étrangerreprésente de l’ordre de 39,5% du PIB, ce qui correspond d’ailleurs à unrecul puisqu’elle s’établissait à 41,1% en 2012 et à 41,5% en 2011.
Lorsqueles médias parlent d’endettement public, ils ne donnent pas toutes lesdonnées utiles pour en prendre la mesure, telles que rentrées fiscalessur l’exercice, le ratio dette extérieure/PIB, dette extérieure etchiffre d’affaires du commerce extérieur...
En fait, cequi est important, c’est que les emprunts du pays soient efficacementutilisés car, pour le reste, les rentrées budgétaires sont toujourssuffisantes pour assurer le paiement des dettes au fur et à mesure deleur arrivée à échéance. De même, le chiffre d’affaires à l’exportation du Vietnam continue de croître.
«Selon les rapports demise en oeuvre du budget de l’État adoptés par l’Assemblée nationale, leVietnam respecte strictement le remboursement de sa dette, aucundébiteur, à commencer étranger, n’ayant déploré de retard ou émispréalablement des doutes sur la solvabilité du pays», précise Nguyên DucKiên. La dette publique est, pour l’essentiel, en nature d’obligationsdu Trésor, d’aides publiques au développement sous forme de crédits, etde crédits des bailleurs de fonds internationaux.
Actuellement,plusieurs pays du monde sont la proie d’une crise de la dette publique.Aujourd’hui plus qu’hier, la gestion et la supervision des financespubliques se posent comme un impératif pour toutes les économies. Lasupervision des finances publiques est une activité encore relativementnouvelle au Vietnam, alors que la gestion de la dette et des risquesfinanciers a un rôle important pour maintenir une croissance économiquerégulière. L’une des principales préoccupations du secteur des financespubliques est de définir des politiques et des mesures adéquates, ainsique d’acquérir les technologies nécessaires à leur mise en œuvre, ceafin d’améliorer les capacités de contrôle des finances de l’État quisont l’un des facteurs conditionnant le développement de l’économienationale.
LePremier ministre Nguyên Tân Dung vient d’adopter le plan d’emprunt et derèglement des dettes publiques domestiques et extérieures pour 2014.Cette année, le gouvernement compte mobiliser 367.000 milliards de dôngsde capitaux au Vietnam (soit l’équivalent de 17,4 milliards dedollars), dont 100.000 milliards de dôngs par émission d’obligations.
Concernantles emprunts à l’étranger, le gouvernement entend mobiliser 95.800mil-liards de dôngs (4,52 milliards de dollars), par émissiond’obligations sur le marché international des capitaux, conformément àl’arrêté gouvernemental pris en la matière. Quant au règlement desdettes publiques en 2014, il s’élève à 208.883 milliards de dôngs (9,94milliards de dollars), dont 159.683 milliards de dôngs de dettesdomestiques et 49.200 milliards de dettes étrangères.
Danssa décision d’adoption du plan d’emprunt et de règlement des dettespour 2014, le chef du gouvernement a également fixé le volume descrédits garantis par l’État. Les emprunts souscrits à l’étranger serontcouverts à hauteur de 70.492 milliards de dôngs. Concrètement, il s’agitde la mobilisation de 40.000 milliards de dôngs par l’émissiond’obligations par la Banque de développement du Vietnam, et de 15.492milliards de dôngs d’obligations de la Banque des politiques sociales duVietnam. Enfin, le gouvernement couvrira des emprunts à l’étranger àhauteur de 15.000 milliards de dôngs destinés au financement de grandsprojets nationaux. Il a également fixé le plafond des emprunts àl’étranger souscrits par les entreprises et les banques sous formed’emprunts : 2,8 mil-liards de dollars garantis par l’État, et 3,8milliards de dollars sans garantie.
Le Premier ministreNguyên Tân Dung a confié au ministère des Finances la responsabilitéd’étudier les conditions d’affectation aux autorités locales descapitaux mobilisés à l’étranger, en veillant à souligner auprès decelles-ci leur responsabilité dans l’emploi de ces derniers.
Lechef du gouvernement a d’ailleurs demandé au ministère des Financesd’élaborer un plan ayant pour objet d’améliorer la gestion del’utilisation des capitaux étrangers et des risques en matière de dettespubliques. Il a aussi recommandé aux ministères du Plan et del’Investissement, de l’Industrie et du Commerce, et des Finances, ainsiqu’à la Banque d’État du Vietnam, de revoir les projets bénéficiant decapitaux étrangers garantis par l’État afin d’en contrôler le volume quine doit pas dépasser, à l’horizon 2020, 50% du PIB national,conformément à la décision de l’Assemblée nationale en la matière. -VNA