Le Rôbăm est une forme de théâtre dansé traditionnel des Khmers quihabitent dans le Sud du Vietnam, principalement dans la province de SocTrang (Sud). Afin de préserver ce genre, les artistes chevronnés partentà la recherche de jeunes enfants doués pour leur transmettre leursavoir.
De tous les arts traditionnels khmers, le Rôbămpasse pour le plus florissant. Pratiqué à la cour, il met en scène deuxtypes de personnages : d’une part, les gentils - ceux de la familleroyale - qui ne portent pas de masque et, d’autre part, les méchants -qui eux, portent des masques, et dont le plus connu est le monstre Yeak.
Au Vietnam, la danse Rôbăm n’existe plus que dans laprovince de Soc Trang. Créée il y a plus de 200 ans, la compagnie Ba SacBung Chong est l’une des plus anciennes. Face à la périclitation de cetart, sa directrice Lam Thi Huong est parfaitement consciente del’urgence de former de jeunes danseurs. D’après elle, l’idéal est decommencer à l’âge de 11 à 12 ans. Thach Thi Chanh Tha fait partie de cesélèves : «J’adore le Rôbăm depuis que je suis toute petite. J’aidemandé à mes parents de m’autoriser à suivre les cours de danse aprèsl’école.»
La compagnie Ba Sac Bung Chong compte unevingtaine de membres. Elle se produit dans les villages et les pagodeskhmères. Partout où elle passe, elle est acclamée par le public. Lam ThiHuong: «plusieurs générations de ma famille ont participé à cettecompagnie depuis mon arrière-grand-père. Avant, les artistes sedéplaçaient à pied. Dès que les habitants les voyaient passer, ils lesinvitaient à se produire. Chaque représentation était un moment degrande joie.»
Dès l’âge de 13 ans, Lam Thi Huong estdevenue la danseuse étoile de sa compagnie. Aujourd’hui, elle est uneformatrice passionnée : «mes ascendants ont fondé cette compagnie et jesuis née dedans. J’oeuvrerai sans relâche pour la préserver. J’espèreque l’Etat nous aidera à développer cette danse traditionnelle.»
Son Del, un autre danseur de la compagnie, partage la détermination desa directrice : «le Rôbăm nous a été légué par nos ancêtres et on sedoit de le préserver. On se produit pour le plaisir des spectateurs etpour l’amour des traditions. L’argent ne compte pas.»
Grâce aux efforts de Lam Thi Huong, de Son Del et de leurs caramades, ladanse Rôbăm a fait son retour dans les champs après la moisson et dansles fêtes traditionnelles des Khmers au Sud du Vietnam. Au début decette année, les jeunes danseurs de la compagnie Ba Sac Bung Chong ontréussi leur première représentation, et Lam Thi Huong, son pari :perpétuer l’art traditionnel de son ethnie. -CVN/VNA