Hanoï (VNA) – La pollution de l’air à Hanoï est depuis plusieurs années un problème préoccupant, d’autant plus que la capitale a été classée à plusieurs reprises parmi les villes les plus polluées au monde. Cette situation entraîne non seulement des conséquences graves sur la santé publique, mais impacte également l’environnement et la qualité de vie des habitants.
Des indicateurs alarmants
D’après les données de VN AIR, relevant du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, et du site moitruongthudo.vn du département des Ressources naturelles et de l’Environnement de Hanoï, la qualité de l’air dans la capitale est souvent jugée médiocre ou mauvaise, particulièrement entre septembre et mars. Pendant les périodes de pollution maximale, l’indice IQA atteint fréquemment des niveaux autour de 200, bien au-delà du seuil de sécurité, avec des impacts sérieux sur la santé humaine.
Les concentrations journalières et annuelles de particules fines PM10 et PM2,5 dans l’air de Hanoï dépassent largement les limites recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces poussières fines se concentrent principalement dans les districts urbains densément peuplés et à forte activité de trafic. Par ailleurs, une pollution locale par des gaz tels que le NO₂ et l’O₃ a également été constatée.
Selon les experts, cette pollution constitue une menace à long terme pour la santé publique. L’exposition prolongée aux particules fines PM2,5 peut entraîner de graves maladies, notamment la pneumonie, la bronchite, l’asthme et le cancer du poumon. Elle affecte également le système cardiovasculaire, augmentant les risques d’accidents vasculaires cérébraux et de maladies vasculaires.
Les défis de l'urbanisation
Avec plus de 8 millions d’habitants et des millions de véhicules en circulation quotidienne, Hanoï figure parmi les villes les plus densément peuplées et à la croissance la plus rapide du Vietnam. Les transports représentent la principale source de pollution aux particules fines, contribuant à hauteur de 50 à 70 % des émissions totales de PM2,5. L’utilisation massive de véhicules anciens, ne respectant pas les normes d’émissions, aggrave la situation.
Par ailleurs, Hanoï est confrontée à d’autres sources d’émissions, telles que les 17 zones industrielles, environ 1 300 villages artisanaux, ainsi que les incinérations spontanées de déchets en périphérie de la ville.
La clé pour résoudre le problème de la pollution
La pollution de l’air est une problématique complexe et urgente, qui pose des défis considérables au développement d’une ville moderne et durable. Des solutions globales et synchronisées sont nécessaires, incluant le contrôle des émissions, le développement des transports verts, la création de zones à faibles émissions et la sensibilisation de la population.
Selon le Plan de gestion de la qualité de l’air pour 2030, Hanoï ambitionne de réduire de 20 % les émissions totales de PM2,5 par rapport à 2019, soit une diminution de 6 200 tonnes de particules fines. L’une des priorités consiste à mettre en place et exploiter un système de surveillance automatique pour suivre en temps réel la qualité de l’air. Ces données permettront aux autorités de mieux identifier les sources de pollution et d’élaborer des mesures correctives efficaces.
En parallèle, la ville perfectionne ses politiques en faveur des bus utilisant des énergies propres, tout en élargissant le réseau de métros et en développant des projets de transport public moderne.
« Le développement des transports verts est une solution durable pour lutter contre la pollution. L’objectif de la ville est de réduire progressivement l’utilisation des motos dans les arrondissements principaux d’ici 2030. Les véhicules fonctionnant aux carburants fossiles, notamment les voitures diesel, y seront également interdits de circulation », a déclaré Nguyen Trong Dong, vice-président du Comité populaire de Hanoï.
Hanoï appelle également à investir dans des infrastructures de transport public telles que bus rapide (BRT), monorail et chemin de fer urbain. Ces initiatives visent à améliorer la qualité de vie et à promouvoir un environnement urbain plus sain. – VNA