La deuxième enquête menée fin 2014 par Education for Nature Vietnam (ENV) résonne déjà comme une victoire. Cette enquête, qui concerne la demande de bile d’ours à Hanoi, Dà Nang et Hô Chi Minh ville, montre que 73% des personnes ayant déjà consommé ce produit en tant que soi-disant remède ont cessé cette pratique depuis deux ans. Et la consommation intérieure a baissé de 61% entre 2009 et 2014.

L’utilisation de la bile d’ours menace sérieusement la survie des ours au Vietnam et dans la région. En 2005, pas moins de 4.349 ours étaient tenus en captivité dans des fermes d’extraction de bile, la plupart venant du braconnage.

Pour mettre un terme à cette pratique barbare, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a décidé, cette même année, d’agir, soutenu par des associations vietnamiennes et internationales de protection de la nature ainsi que par l’opinion publique. Les 4.349 spécimens détenus ont ainsi été numérotés et surveillés à l’aide d’une puce électronique, avec pour effet l’effondrement de la captivité des ours. Fin 2014, «seulement» 1.245 spécimens étaient recensés dans les fermes au Vietnam, soit une baisse de 73%, selon un rapport du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

Parmi les actions «coup de poing», le Comité populaire de Quang Ninh (Nord-Est), en collaboration avec les organismes concernés et ENV, a fait fermer en mai 2014 tous les services d’achat de bile d’ours proposés dans certains circuits touristiques à la découverte de la province.

«Le Vietnam a déjà obtenu de grandes victoires dans cette lutte depuis 10 ans. Mais nous poursuivrons le combat jusqu’à qu’il n’y ait plus aucun ours tenu captif pour sa bile», prévient la chanteuse My Linh, ambassadrice du programme de protection des ours.

En écho à la Journée des ours du Vietnam, des volontaires d’ENV sont en train d’organiser des expositions sur le thème «En finir avec les fermes d’extraction de bile d’ours» dans 15 villes et provinces du pays. Leur objectif : sensibiliser l’opinion publique sur la nécessité de protéger ces animaux sauvages et mettre fin à cette pratique d’un autre âge. -CVN/VNA