Hanoi (VNA) - Un nouveau rapport de la Banque mondiale (BM) reconnaît le fort dynamisme de l'économie du Vietnam, souligne la résilience macroéconomique des politiques et le franchissement des goulets d'étranglement structurels de la croissance.
Au premier semestre 2017, le produit intérieur brut (PIB) du Vietnam a augmenté de 5,7%, alors que l'inflation de base est restée faible, à moins de 2%.
«L'économie vietnamienne est en bonne santé, grâce aux facteurs fondamentaux que sont la demande intérieure et la production manufacturière orientée vers l'exportation», a estimé Sebastian Eckardt, directeur par intérim de la BM au Vietnam, à la cérémonie de publication d’un rapport d'actualisation sur la situation économique du Vietnam, tenue jeudi 13 juillet à Hanoï.
«Il existe au Vietnam de bonnes conditions pour remédier aux goulets d'étranglement structurels qui freinent la croissance à moyen terme, tout en consolidant la stabilité macroéconomique et reconstruisant des politiques tampons», a-t-il encore indiqué.
Selon ce rapport, le secteur des services, qui représente environ 42% du PIB, a progressé au premier semestre de cette année, grâce à la croissance du commerce de détail. La production industrielle reste robuste malgré une réduction de la production de pétrole brut. Parallèlement, la croissance dans le secteur agricole a connu une reprise, fragile cependant.
Côté finances, la politique monétaire continue d'équilibrer les objectifs de croissance et de stabilité, avec des taux d'intérêt réels qui atteignent des niveaux très faibles et une croissance rapide du crédit d'environ 20% (par rapport à la même période). Pourtant, la croissance économique et l’augmentation de la demande des crédits à long terme peuvent susciter des inquiétudes sur la qualité de l'actif, surtout quand les dettes impayées restent non résolues.
Le rapport révèle également qu’après l’excédent commercial de 2016, le solde du compte courant du Vietnam s’est réduit au début de cette année parce que la croissance des importations a été plus rapide que celle des exportations. Le taux de change nominal est relativement stable, mais le taux de change réel a continué d'augmenter, ce qui est dû au grand excédent extérieur du secteur de l’IDE. Une préoccupation pour les entreprises privées vietnamiennes face au grand défi de la compétitivité.
Perspectives économiques
Les perspectives économiques du Vietnam à moyen terme restent positives. Selon les prévisions de la BM, la croissance devrait être de 6,3% en 2017, grâce à la reprise de la demande intérieure, à la croissance de la production agricole et à l’amélioration de la production manufacturière tournée vers l'exportation. Les pressions inflationnistes restent modérées.
En ce qui concerne l’équilibre budgétaire, l'excédent du compte courant devrait rester stable, mais à un niveau plus bas quand les importations augmenteront fortement. À moyen terme, la croissance devrait se stabiliser à environ 6,4% en 2018 et 2019.
La BM estime que les instabilités mondiales exigent une gestion prudente de la macroéconomie. Les priorités du Vietnam portent actuellement sur la solidification de la stabilité macroéconomique, sur la reconstruction de politiques tampons. L'abaissement du déficit budgétaire contribue à limiter les risques de viabilité budgétaire et de mieux faire face à des chocs dans le futur.
Les défis à long terme sont le maintien du rythme de croissance et la réduction de la pauvreté. Les réformes structurelles permettent de réduire considérablement les contraintes liées à l’augmentation de la productivité et à la compétitivité. Ces réformes consistent à reconstruire les entreprises publiques, à améliorer l'environnement des affaires et des marchés de l’immobilier et du capital.
Le rapport comporte une section spéciale sur la consolidation fiscale. L'Assemblée nationale et le gouvernement se sont engagés à maîtriser le déficit budgétaire à moyen terme. Dans ce contexte, le rapport recommande une consolidation budgétaire de haute qualité qui établirait un équilibre entre rentrées budgétaires et dépenses publiques.
Pour les rentrées budgétaires, la BM a proposé trois recommandations : une réforme de la TVA, un changement des taxes d'accise pour certains produits, un examen et une rationalisation des dépenses fiscales pour élargir la base de l'impôt sur les sociétés et sur les biens.
Du côté des dépenses budgétaires, il faut maintenir les investissements efficaces dans les infrastructures et ressources humaines. Il est également nécessaire d’augmenter l’efficacité de dépenses en capital et ainsi que des dépenses courantes. – CVN/VNA